Au sein du lycée Amai, dans la préfecture de Shizuoka, une troisième filière a vu le jour depuis la rentrée : la filière psychologique. Composée d'une unique classe de cinq élèves, ceux-ci se verront être exploités pour leurs alters, en raison de le...
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ꨄ AISHUN ꨄ
Et finalement, le troisième trimestre avait commencé, à l'exactitude des deux précédents. Si ce n'était pire. Notre professeur principal venait de faire son entrée dans la classe, laissant planer un silence parmi nous. Nous le regardâmes, vidés d'énergie. Nous n'avions pas encore assimilé les mots que le proviseur nous avait adressés précédemment.
- Comme l'a dit notre cher proviseur, commença-t-il, vous serez affectés à Yuei dès la semaine prochaine. C'est la meilleure occasion qui s'est présentée à nous depuis le début de l'année. Veillez à ne pas gâcher l'opportunité qu'on vous offre.
À Yuei, hein ? Comme si aller dans toutes les préfectures aux alentours n'était pas suffisant. Comme si leurs efforts étaient ce qui les avaient faits gagner en notoriété. Comme si nous n'étions là que pour assister ces putains de gens sans reconnaissance, nous apportant que des souvenirs difficiles à oublier.
Je jetai un regard glaçant à l'homme face à nous, qui commença son cours dans la pire des ambiances possibles. Il n'en avait qu'après la célébrité, lui aussi. Hisser notre établissement dans le classement des meilleurs lycées du Japon, bien n'ayant aucune filière héroïque. Et maintenant, nous en étions là. Devenus les pantins de ces gens, sans moyen de clamer notre souffrance. Sans pouvoir montrer que nous aussi, nous avions besoin d'aide.
Cet après-midi, nous irons dans un énième hôpital, où chacun devra aider les patients à faire face à leurs problèmes. Faire face à des passés plus douloureux les uns que les autres, qui continuaient de nous affecter encore aujourd'hui. Mais ça, personne ne s'en préoccupait vraiment. Nous étions confrontés à nous-mêmes, dans ce lycée merdique et même en dehors. Et ça sera exactement pareil à Yuei.
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À la cantine, mes camarades et moi prîmes place à une table dans le réfectoire. Nous commençâmes à manger en silence, malgré le chahut des autres élèves. C'était devenu une habitude de manger ensemble, au lieu de tenter de socialiser avec les autres classes.
- Vous en pensez quoi ? Je veux dire, de la nouvelle mission, reprit Koan.
Parmi notre groupe, Koan en faisait partie. Un garçon blagueur mais susceptible. En début d'année, il riait énormément avec nous. Mais au fil des jours, il s'était comme... éteint.
- Que c'est une charge de travail en plus, répondit le délégué. Mais plus de travail dit plus de billets.
De nous tous, il était resté le plus calme malgré la situation. Toshiaki avait des problèmes financiers, alors avec du travail en plus, il gagnait plus. Même si notre rémunération était catastrophique. Le lycée en prenait une grande partie pour leurs rénovations coûteuses et inutiles.
