Au sein du lycée Amai, dans la préfecture de Shizuoka, une troisième filière a vu le jour depuis la rentrée : la filière psychologique. Composée d'une unique classe de cinq élèves, ceux-ci se verront être exploités pour leurs alters, en raison de le...
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ꨄ AISHUN ꨄ
La semaine s'écoulait sans encombre. Enfin, on était déjà exténués par toutes ces missions dont on ne voyait plus la fin. Bien heureusement, il ne nous restait plus qu'un hôpital à faire avant le week-end. J'arrivai d'ailleurs au couloir qui m'était attribué.
En tout, je devais rendre visite à cinq personnes hospitalisées. Toutes en psychiatrie, il fallait s'en douter. Et afin de respecter l'identité des patients, nous n'avions pas accès à leur nom, à moins qu'ils nous les donnent eux-mêmes. Parfois, c'était compromettant de tomber sur les proches de grands super-héros...
- Bonjour, monsieur, je le saluai en ouvrant la porte. On a dû vous prévenir de ma visite, je suis Aishun, enchantée.
Je souris calmement à cet homme de la quarantaine, tout en m'inclinant respectueusement. Il était assis sur son lit, le regard au loin par la fenêtre. Il se tourna lentement vers moi, ignorant complètement mes salutations.
- Tu es la petite lycéenne... Ils nous envoient des enfants, maintenant. Comme si les psychiatres ne suffisaient pas. - Si je peux me permettre, mes capacités diffèrent de celles de vos psychiatres. - Si tu le dis.
Je partis m'assoir à la chaise à côté de son lit, peu rassurée. Il m'était déjà arrivé de tomber sur des hommes un peu... hommes. Alors ma crainte était plutôt justifiée, mais je n'avais pas le choix.
- Vous pouvez me parler un peu de vous, monsieur ? J'aimerais en connaître plus à votre sujet. - Ma femme... J'ai perdu ma femme il y'a dix ans et sept mois. Je n'ai même plus une photo d'elle, juste des souvenirs. Tout a brûlé. Je voudrais... tellement la revoir. Peut-être qu'au ciel, mon souhait se réalisera.
Je comprenais mieux les entailles sur ses poignets, qui devaient probablement monter jusqu'à ses coudes. Il a été interné pour de nombreuses tentatives de suicide qui ont toutes échoué...
- Je peux réaliser votre souhait. - Tu vas me tuer ? T'es une drôle de psy, gamine. - J'espère que le votre ne vous a jamais fait cette proposition. Je peux vous faire revivre vos souvenirs avec votre femme grâce à mon alter. Êtes-vous partant ?
Je lui tendis ma main, prête à user de mon pouvoir. L'homme l'attrapa sans hésitation, ce qui me provoqua un sursaut. Puis, j'activai mon alter.
Il y'avait deux conditions à son utilisation. La première : un contact physique. La seconde : le consentement. Un contact n'était généralement pas compliqué, sauf exception. Mais le vouloir, c'était autre chose. La personne pouvait dire à vive voix vouloir revivre ses souvenirs, mais si le cerveau ne coopérait pas avec elle, mon alter ne s'activait pas. Si ça pouvait être ainsi pour tout, le monde serait un peu moins pire.
