Au sein du lycée Amai, dans la préfecture de Shizuoka, une troisième filière a vu le jour depuis la rentrée : la filière psychologique. Composée d'une unique classe de cinq élèves, ceux-ci se verront être exploités pour leurs alters, en raison de le...
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ꨄ AISHUN ꨄ
Et comme si rien ne s'était passé, nous avions repris les cours dès le lendemain, sans même nous accorder un repos. J'étais encore chamboulée par l'attaque d'hier, mais je devais m'efforcer de sourire, pour le bien de ces personnes à qui j'offrais mes services et mon alter. Alors, quand le week-end fut enfin arrivé, j'ai passé mon samedi dans mon lit, devant une série. Je n'avais pas cherché à être productive. Je devais juste vider mon sac en pleurant une bonne fois pour toute, avant de recommencer à encaisser. Le lendemain, aux abords de l'hôpital Fujita, j'ai senti mon moral retomber. Mais ce n'était pas le moment de chuter. Je devais rendre visite à Rei. Après m'être enregistrée à l'accueil et avoir monté à l'étage, je toquai enfin à la porte.
- Bonjour, Aishun. Je suis contente de te revoir. - Moi aussi, Rei. Comment allez-vous ?
Je partis pour m'assoir au bureau, mais Rei m'indiqua de m'assoir à côté d'elle, dans son lit d'hôpital. Sans trop me poser de questions, je m'exécutai. Je posai la boîte de cookies faits maison sur sa table de nuit. De là, elle prit mes mains dans les siennes. Sa peau était si froide, mais si douce à la fois.
- Moi, je vais bien. Shoto m'a raconté pour l'attaque des vilains. - Ne vous en faites pas, il s'en est parfaitement sorti.
Je lui souris posément, lui affirmant qu'elle n'avait pas besoin de s'inquiéter pour lui.
- Et toi, Aishun ? Ça a été dur, n'est-ce pas ? Tu as le droit d'avoir peur, toi aussi. Et de t'exprimer. J'espère qu'il y'a des personnes à qui tu peux te confier. Dans le cas contraire, je veux bien être à ton écoute. - V-Vous le pensez vraiment ?
Elle hocha la tête, étirant ses lèvres. Sa douceur était si chaleureuse. Ça rêvait faire un moment que je n'avais pas reçu autant de gentillesse. En avais-je le droit ? Je sentis mes yeux commencer à me piquer.
- Je n'ai personne pour m'écouter. À vrai dire, j'ai tenté de parler, mais personne ne m'a prêté attention. - Même si je ne peux pas faire grand chose, je suis toute ouïe.
À ce moment-là, j'avais absolument tout raconté. De ma rentrée à Amai jusqu'à aujourd'hui. Notre emplois du temps surchargé était la cause de mes souffrances. Ou plutôt, l'utilisation trop fréquente de mon alter. À force de ressentir le passé des autres, mes propres émotions ont été perdues dans le tas. Mon récit a été accompagné de mes larmes, et de caresses affectueuses dans mon dos. C'est Rei qui avait besoin de mon aide, et pourtant, je me retrouvai à pleurer devant elle...
