<< 𝐽𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑒𝑟𝑐𝑖𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑒𝑥 >>

le conte du Prince Charmant

Songe aux souffrances taillées dans tes rires...

Aux maux implantés dans tes rimes...

Aux promenades vers l'agonie, qu'une fleur épanouie transande dans l'oublie

Ferme les yeux et il apparaît

Ouvre les yeux et il n'est plus

Oh prestidigitateur, tu réussis à travers ta stupeur à me garder dans une torpeur...

Que me vaut cet honneur ?

Je ne suis qu'un simple locuteur, mais bientôt ta terreur...

Laissez-moi vous conter l'histoire de mon prince charmant.

Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier...

Je ne pourrais jamais oublier le jour de notre rencontre car, il imprègne à jamais mes pensées.

Dès le départ, tu étais destiné à un grand avenir... À être grand homme.

Je t'admirais pour ce que tu étais et non ce que tu avais, je ne t'avais jamais vu... Mais pourtant, je t'aimais.

Pas d'amour, mais j'aimais la personne que tu montrais, tu m'inspirais énormément. De part tes idéaux et tes raisonnements.

Oh mon prince charmant, c'est indéniable à quel point tu étais un aimant

Innombrables ont été tes prouesses d'amant

J'ai succombé à ton côté savant

Par ta faute, je suis devenu un vétéran.

Et finalement, je t'ai enfin rencontré...

C'était un jour de de pluie.

D'après les films, durant les jours de pluies, les plus belles rencontres ont lieux.

Mais nous ne sommes ni dans un feuilleton de l'après-midi, ni dans un roman à l'eau de rose.

Nous sommes dans la réalité, qu'elle soit douce ou cruelle.

Tu a été l'une des plus belles rencontres de ma vie.

Comme je le disais tantôt, c'était un jour de pluie. Tu ne m'avais pas remarqué et jusqu'aujourd'hui, tu l'ignores.

Tu étais en quatrième année et moi en première année. J'étais comme un nouveau-né qui découvrait le monde.

J'avais fini mes cours assez tard à cause d'un prof, ce genre de prof ne manque jamais dans les établissements.

J'étais partie récupérer des documents à l'imprimerie et sur le chemin, il s'est mis à pleuvoir à grosses gouttes.

J'ai trouvé refuge à l'extérieur d'un bâtiment. Puis quelques minutes plus tard, tu as fait de même avec le bâtiment juste en face de moi.

Lorsque que j'ai vu ta peau caramelle et tes cheveux bien coiffés, mon cœur a accéléré et je me suis cachée derrière un mur.

Mais je continuais à t'épier ; ce jour là, tu portais un pantalon à pinces noir et une chemise blanche, qui finalement te moulait parfaitement à cause de la pluie.

Je savais qu'un jour nous allions nous rencontrer, vu que nous étions tous les deux à Polytechnique de Yaoundé.

Aujourd'hui, je suis sûre que j'étais toute rouge.

C'était là notre première rencontre. Puis, on se voyait très souvent sans vraiment échanger : sauf lors des activités et des conférences.

Mais plus tard, tu m'avais avoué m'avoir déjà remarqué.

'' la fille sur qui la secrétaire hurlait le troisième jour de la rentrée scolaire."

Tu étais un chouette type....

Puis les années sont passées et j'ai eu des flirtes, des relations sérieuses : Trois pour exacte...

Et un jour, je t'ai revu...

C'était cul-cul la praline je dois l'avouer.

Il pleuvait et le même schéma se répétait, sauf que j'avais 26 ans.

C'etait à Ebolowa, j'étais allée dans cette ville car j'avais eu un gros contrat.

Ma voiture de service était au garage et je rentrais à pieds lorsqu'il s'est mis à pleuvoir.

Je m'étais abritée sur la véranda d'une boutique, puis tu étais venu quelques minutes plus tard.

Vêtu d'un costard sur mesure bleu marine et d'une chemise blanche. Tandis que j'avais une robe crayon mi-genou rouge.

Je t'avais tout de suite reconnu, tu avais certes changé et muri, mais je savais que c'était toi... C'est vrai que tu étais aussi en vogue sur les réseaux.

Je ne pouvais pas m'empêcher de m'attarder sur ta barbe, ton visage rond, tes petits yeux...

Je m'étais dit que c'était un coup du destin.

Et aujourd'hui, je le dis encore mais pas avec la même idée et encore moins avec le même sens.

Il était mon prince charmant, vous saurez qui est vraiment Christian Enama...