Hate is sweet

Chapitre 1

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu devenir photographe.
Et il me semble que j'avais 17ans quand je me suis rendue compte que je voulais me spécialiser dans le sport automobile.
Alors c'est ce que j'ai fait. Dès que j'ai eu mon Bac, j'ai été acceptée à la Celsa à Paris (une grande université de journalisme), et c'est là-bas que j'ai réalisé tout mon cursus universitaire, en 5ans, avec l'option Photographie approfondie.

Durant ces 5ans il fallait que nous réalisions un stage, nécessaire pour l'obtention de notre diplôme, et j'ai eu la chance de pouvoir le réaliser chez Canal+Sport durant ma 3e année d'étude.
Bon, évidemment je n'étais pas derrière les caméras, j'étais plutôt là pour servir les cafés et donner les micros et appareils photos aux professionnels.. Mais c'était la première fois de ma vie que j'étais en contact avec de vrais photographes automobiles et que j'ai pu voir de mes propres yeux des appareils photos de professionnels.
Et j'ai quand même eu la chance de rencontrer Julien Febreau et Jean Alesi !

Un rêve de gosse qui se réalisait pour moi.
Je les ai toujours regardé, à chaque Grand Prix, derrière mon écran, et pouvoir discuter formule 1 avec eux en face à face était quelque chose que je n'aurais jamais cru pouvoir faire.
J'ai même eu la chance de pouvoir les accompagner au Grand Prix de Belgique durant mon stage, encore une fois un rêve qui se réalisait pour moi puisque je n'avais jamais eu l'occasion d'assister à un Grand Prix pour de vrai.
Et j'avais pu, à cette occasion, rencontrer certains de mes pilotes favoris.

Désormais, j'ai 22ans, et il y a quelques mois j'ai déménagé à Londres pour le boulot. Car, directement après ma sortie de l'université j'ai postulé à Sky sports et après deux entretiens ils m'ont engagé en tant que photographe sur des petits événements liés au monde automobile ou encore lors de petites interviews avec les pilotes mais je n'ai encore jamais eu l'honneur d'assister à un grand prix en tant que photographe.

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Je suis réveillée en sursaut par la sonnerie de mon téléphone portable. Je grogne et cherche mon téléphone sans même ouvrir les yeux.
Qui peut bien appeler à cette heure-ci ?

Lorsque je le trouve enfin, je le prends et regarde le numéro qui s'affiche sur mon écran et mes yeux s'écarquillent quand je vois qu'il s'agit de William, mon patron.

« Merde. »  Je me racle la gorge et m'empresse de décrocher. « Allô ? »

« T/p ? Tu as une drôle de voix, je te réveille ? »
Je regarde l'heure, 7h30.
Et on est dimanche.
Et hier soir je suis sortie avec Émilie, ma meilleure copine, et je suis rentrée à 4h.
Seulement 3h de sommeil dans le nez.

« Euh non non c'est bon. Est-ce que tout va bien ? »

« Oui, parfaitement bien. Est-ce que tu serais disponible pour déjeuner ce midi ? J'ai quelque chose dont je veux te parler et je ne veux pas le faire par téléphone, je préférerais que l'on se voit. »
J'éloigne le téléphone de ma joue et grimace en frappant l'air.
On peut même pas être tranquille sur son seul jour de repos ???

« Oui oui bien sûr, on peut se voir ce midi. »

« Super. 13h30 au Megan's, ça te va ? »
Il a de la chance que j'adore ce restaurant.

« C'est parfait pour moi ! »

« Parfait alors, à tout à l'heure t/p. »
Il raccroche et je soupire.
Je regarde à nouveau l'heure sur mon téléphone et décide de mettre un réveille pour 9h30.

Je me rallonge et tente de me rendormir mais impossible.
Une petite boule se forme dans mon ventre.
De quoi est-ce qu'il veut me parler ? Est-ce que j'ai fait une bêtise ?