Le syndrome de la page blanche se définit par le fait de ne pas savoir quoi écrire. On imagine qu'il est causé par un trop peu d'idées, un manque d'inspiration.
Dans mon cas aujourd'hui, la page blanche est causée par un trop d'idées. Elles se mélangent et s'entrechoquent, et pas une seule ne ressort plus qu'une autre. J'écris puis j'efface, encore et encore, car aucune de mes idées ne couvre tout ce que je voudrais exprimer. Toutes ces choses que je n'ai jamais dites, et que je ne pourrais plus dire désormais. Tant d'idées, de phrases, de petits paragraphes sans début ni fin qui me noient et m'empêchent de penser. Tant de choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres et qui, pourtant, sont toutes ressenties au même moment. Voilà un bordel que je n'arriverai pas à organiser, malgré toute ma volonté.
Il me faut pourtant les écrire, les lancer dans ce monde comme on jette une bouteille à la mer, en priant que tu ne les lise jamais mais en espérant secrètement que tu le fasses. Regardes moi donc remplir cette page blanche avec le flot chaotique de mes pensées.A commencer par le plus bruyant : les éclats. J'entend nos éclats de rire mélangés à des éclats de colère, le tout couvert par mes propres éclats de sanglot. Plus métaphoriquement, je ressens aussi chaque parcelle de mon corps se casser comme des éclats de verre. Tout cela causé par les souvenirs de nos jours heureux, puis la peine de me rappeler que tu n'auras pas tant voulu garder ces jours. La colère, la haine que je ressens face à ton incapacité à me rendre heureuse. On dit que les Hommes sont prêts à tout pour celle qu'ils aiment, pourquoi pas toi ? Je t'en veux, Je t'en veux de ne pas être meilleur, de ne pas changer alors que tu m'avais dit que tu le ferais. Je m'en veux de t'avoir écouté et de t'avoir cru. Je nous en veux de nous être rencontrés, de nous être appréciés. Je t'en veux de m'avoir dit que tu m'aimais, et encore plus d'avoir voulu que je t'aime en retour. Je t'ai dit de ne pas m'aimer, de le cacher, de te taire. Je t'avais prévenu. Voilà maintenant que ma tête me fait mal avec tout ce bruit constant. Tu n'avais aucun droit de me mettre dans cet état.
Je t'admirais. Grand homme que tu disais être, plein de passion, plein d'amour. Un homme finalement pas plus grand qu'un autre, vide d'amour, de discipline et d'ambition. Un homme égocentrique, égoïste , qui ne ressens pas de compassion, pas de considération pour qui que ce soit d'autre que lui-même. Qui n'a pas daigné une seule fois se mettre à ma place, me comprendre, se remettre en question. Un homme qui, jusqu'à la dernière minute, n'a pas fait l'effort de réaliser que j'avais moi aussi des émotions et des limites. Si égoïste que tu n'as pas hésité à me rabaisser jusqu'à la dernière minute, me dire que je te dégoûtais et que j'étais lâche, simplement parce que je te quittais. Voilà quelles étaient tes dernières paroles avant la fin définitive de cette relation. Parce que j'ai fait passer mon bonheur avant le tien, parce que le malheur que tu me provoquais était devenu trop lourd pour mes épaule. Parce que je ne pouvais plus donner sans recevoir. Si c'est ce que tu appelles de la lâcheté, alors pense que je suis lâche.
Mais je veux que tu saches une chose. Tu ne comprends pas le courage qu'il m'a fallut pour arrêter. Tu ne comprends pas la force qu'il m'a fallut pour me briser mon propre cœur et partir, pour me protéger. La force qu'il me faut pour tout abandonner chez moi, parce que tu étais mon tout. Je ne connais personne à part toi, tu était ma famille, mon ami et mon amour. Tu étais ma motivation, le seul pilier sur lequel reposait mon monde. Tu ne comprends pas la force qu'il me faut pour casser mon propre monde, laisser tomber ma propre essence, tout recommencer avec l'ambition d'être heureuse. Le courage de faire face à la réalité, de me convaincre que tu ne me rendais pas heureuse, que notre malheureuse routine de colère, de larmes et de réconciliations devais cesser et qu'elle ne cesserai pas tant que tu seras toi et que je serai moi.
Mais je ne te demande pas de comprendre, car c'est quelque chose que j'ai trop souvent réclamé sans résultats. Je vais apprendre à ne pas avoir besoin de toi pour valider mon ressenti. Car je me comprend. Car je sais à quel point cela a été dur d'en finir alors que nos bons souvenirs, nos rires résonnaient dans ma tête. A quel point cela a été dur d'ignorer cette partie de moi qui me hurlait d'arrêter, de tout recommencer encore une fois, de ne pas lâcher prise. De garder l'habitude de créer de faux espoirs encore une fois, car cette fois je n'étais toujours pas prête à me retrouver avec moi-même, sans le réconfort de ta présence, de ta chaleur.
Mais cette fois était différente malgré tout, car cette fois je réalisais que je ne serais jamais prête. On ne nous prépare pas au mal d'amour, on ne nous prépare pas non plus à dire au revoir. On ne nous apprend même pas qu'il est possible de devoir dire au revoir sans le vouloir. Dieu sait que j'aurai voulu autre chose. Je nous voyais grandir ensemble et évoluer, à aucun moment je n'ai voulu dire au revoir. Mais comment aurais-je pu rester alors que je savais que je n'étais pas celle que tu voulais, ni celle que tu aimais.
On nous dit que les hommes changent pour garder celle qu'ils aiment, je ne suis visiblement pas Elle pour toi. Je ne suis pas ce troisième amour comme tu me le disais au travers de ces vidéos que tu me montrais, je n'étais qu'un passage. Je prendrais du temps à m'y faire, mais j'y arriverai. Un jour, j'accepterais que je ne suis pas celle que tu veux, que tu ne m'as simplement pas assez aimée. Et malgré toute la peine que cela me cause, je te souhaite de trouver celle que tu aimeras assez pour changer. Celle qui te donnera envie d'être la meilleure version de toi-même pour la rendre heureuse. Puisque ce n'est pas moi, je te souhaite de trouver celle pour qui tu seras prêt à changer. Mais j'espère ne jamais en entendre parler.
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Flot de paroles non-prononcées
No FicciónUne suite de textes écrits sans preuve de grande réflexion. Je n'écris pas pour être lue