– Andrew !
Mon corps ne fait qu'un bond lorsque j'entends hurler mon prénom, alors que je dormais, si paisiblement.
Je vais devoir supporter les foudres de ma génitrice si je ne daigne pas à me lever de sitôt, au vu de mon manque d'organisation.
J'ai omis – et pas qu'une seule fois – de mettre mon réveil ce matin-là.Je débute ma journée avec un soupir, et je me fais violence pour quitter mon précieux lit, que dis-je, mon cocon rassurant, qui me protège des jours ennuyant et si terne qui est " ma triste vie" .
Chaque matin le même rituel : ma mère qui crie mon prénom en bas des escaliers et, voyant que je " tarde de trop" monte de deux marches et là, je sursaute entre les couvertures, puis j'ouvre progressivement mes paupières encore endormies et m'arrache de toute commodité.
Je tente de déplacer mon bras droit vers mon visage fatigué: raté, celui-ci me fait comprendre qu'il daigne même pas bouger d'un millimètre vers le haut de mon crâne : sale traitre, même mes membres se sont ligués contre moi.
Toujours anesthésié par ma position prise durant la nuit, dans l'attente de récupérer pleinement, je me permets de me pavaner encore un peu dans mon lit douillet, juste quelque minutes.
Mais c'est sans compter sur le deuxième appel de ma mère à la deuxième marches des escaliers précisément, qui me fait me faire redresser d'un coup dans le lit, et dans la foulée, être sur mes deux jambes, son cri était tellement effrayant que j'ai eu peur qu'elle déboule dans mon foutoir et qu'elle se mette vraiment en colère par ce qu'elle va y découvrir.
Même si je n'avais plus aucun compte à rendre à qui que ce soit, ma mère restera toujours l'unique personne à qui je dois rendre des comptes.
Pour commencer, je vivais chez elle, et même si l'été vient tout juste de commencer, je ne pouvais pas être tranquille dans ma chambre, à lire des bouquins jusqu'à ce qu'un mal de crâne puisse subvenir, être caché sous les feuillages avec en guise de compagnie la musique avec poser sur le nez, des lunettes de soleil teintées, tout en me dorant la pilule dans le jardin.
Être tout simplement dans un coin de paradis, tout seul.Je me réconforte dans mon malheur, me disant que là, je n'ai plus besoin de m'encombrer du lycée, et de sa population trop étouffante, de ses fêtes et événements auxquelles je ne vais jamais, des invitations, que je ne prend même pas la peine d'ouvrir, car je décline tout bonnement : ma seule compagnie me suffit.
Pourtant, il y a au fond de moi, quelque chose qui fait ombre au tableau, mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me gène, au point qu'aujourd'hui, ce n'est pas spécialement la voix de ma mère qui pourrait m'aider, de nouveau insistante pour que je descende en vitesse.
– Dépêche-toi t'es amis vont pas tarder à arriver !
– J'arrive ! J'arrive ! Soupiré-je. Pas la peine de crier de bon matin.
Cette année, un miracle s'est produit, et savoir que je n'allais pas être spectateur comme dans les livres que j'aime lire, mais belle et bien l'un des protagoniste de cette mise en scène, j'ai accepté d'accompagner Katarina et Shanelle dans leur escapade au bord de mer, nous avons un passe droit – grâce aux grand-parents de la première– afin de vivre " fougueusement " notre jeunesse pleinement.
En effet, c'était notre dernier d'été avant d'entrer à la Fac.
Deux bonnes amies, un chalet en bois rien que pour nous et une plage à porté de main. Que dire de plus ? Le fait de devoir sociabiliser ces deux prochains mois ? Le fait que je n'étais pas à l'aise même si c'était mes amis ? Où avait-je la tête en acceptant comme ça ? J'étais tout bonnement stressé: il a parlé à ma place. Je me suis mis dans le pétrin comme un con.C'était pas faute d'avoir essayé de refuser pendant belle lurette envers une Katarina qui reste obstiné à me faire changer d'avis, précisément pendant un mois, celle-ci ne m'a pas lâché, ne voulant pas céder si facilement. Pourtant, je ne demande qu'à rester seul, mais il a fallut que ma motivation première s'envole, je me suis résolu à lacher prise et à rêver.
Ça n'allait pas me tuer, enfin je l'espère. J'ai toujours un peu l'appréhension dans ces moments-là.D'une allure que j'espère être nonchalante, je rejoins le rez-de-chaussée, où déjà ma mère s'affaire de son côté à remplir le sac particulièrement coriace, accompagnée de ma chère grand-mère qui me sonde de son regard clair, elle me sourit après mon geste de la main, et m'invite à manger un bout avant que je ne parte.
– J'ai pas faim grandMa
À vrai dire, je ne peux – ou presque – rien lui refuser, ses yeux sont un véritable atout, elle peux me faire ne sentir coupable, gêné, et lorsqu'elle m'observe de son regard soucieux, assombrissant ses prunelles que j'aime tant, je me mords les lèvres, et me reprend pour lui faire plaisir malgré le noeud dans mon estomac.
– Bon, d'accord, juste un petit morceau de pain et du Nutella.
Ses iris s'illumine d'un coup, prenant le fameux pot sur l'étagère, celle-ci le dépose sur la table de cuisine avec en supplément, une tasse de café au lait,
Malgré tout – et par respect – même si je la connais que trop bien, je m'empresse de l'arrêter, mais le regard qu'elle me lance me fait taire subitement et de prendre place sur le haut tabouret entouré d'un pouf noir.Je lui souris, reconnaissante, récupérant la tasse de ses mains, et de m'empresser de tremper mes lèvres dans le breuvage – extrêmement chaud– j'avale d'une traite, la bouche en feu, les larmes qui menacent de couler.
Putain c'est chaud !
Pour dissimuler ma douleur, j'enfougne un morceau de pain, le mastiquant avec lenteur tout en remuant le café.
Assise à mes côtés, GrandMa prend ma main dans la tiennes, la caressant d'un main tremblantes, comme si j'allais revenir des décennies plus tard,et le fait que durant ce long séjour elle ne serait pas présente auprès de moi me déchire le cœur, je l'aime tellement, peut-être même plus que ma mère, elle représente le plus pour moi la figure maternelle, elle est, ma figure maternelle.
Alors que je me précipite de finir et de débarrasser, le sort en décide autrement lors de notre séparation mère - fils.
Le téléphone de ma mère sonne, l'obligeant à répondre à la seconde, m'oubliant dans la foulée, absorbé par sa discussion, je me tourne vers ma grand-mère, toujours avec un sourire qui se veut sincère à cet instant, encore une fois je me suis fais une fausse joie concernant ma génitrice.Lorsqu'elle s'approche de nous, elle entreprit de me faire un sourire tout en avançant d'un pas rapide récupérant – sans doute – certains documents pour son patron dans son bureau.
Il est l'heure pour moi de partir, je ne peux faire durer longtemps mes amis qui doivent sans doute m'attendre à l'extérieur, je sers fort dans mes bras ma GrandMa qui me rend mon étreinte, sa tête arrivant à peine à mon buste, elle me paraissait tellement fragile dans ses moments là, elle ancre son regard dans le mien tout en disant :
– Profite de tes amis, ne t'enferme pas dans tes livres mon garçon.
Mes mains remontent jusqu'à ses épaules frêlent, et pour dissiper ses inquiétudes, je la regarde légèrement adossé à sa hauteur.
– Ne te préoccupe pas de moi, ces vacances d'été vont très bien se passer.
Si seulement je pouvais m'en convaincre moi-même.
Ça va être horrible.
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Coucher de soleil en été
Teen FictionQui déteste les vacances d'été ? Pas de travail qui croule sous la main ? Pas d'enfant en perspective ? Rien que le soleil qui réchauffe notre peau de ses rayons, et d'une bonne sieste sans prise de tête. Mais lorsque le destin nous joue un petit...