Je dois canaliser et maîtriser mes émotions aussi barbares soient-elles.
Ce n'est qu'après quelques longues minutes d'inspirations par le nez et expiration par la bouche que j'ouvre enfin mes paumes de mains.
De minuscules micro-lunes étaient incrustés sur celle-ci d'une couleur rougeâtre, j'observe impuissant cette dernière, caressant machinalement ce que mes ongles ont fait à ma peau.Je touche mes joues en feu, mon nez, - brûlant lui aussi - afin de jauger mon niveau de colère qui tente de se frayer un chemin, sans que n'arrive à l'estomper complément.
Peut-être que j'en ai trop fait, que ma réaction était trop démesurée, mais d'un autre côté, je me dit qu'elles n'avaient pas le cran de m'en faire part à cause du fait que je ne sais pas vivre dans cette société.
Mes iris balayent la pièce que j'avais vite fait aperçu sans m'y attarder d'avantage.
Un commode est installée juste à côté du lit en bois où trônent quelques plantes vertes, un grand miroir me fait face où celui-ci renvoie l'image d'un homme voûté dans un lit, le teint légèrement rosit sous une tignasse blonde et des yeux d'un gris foncé, en y prêtant plus attention, sous celle-ci on pouvait apercevoir quelques veines violettes dû à des nuits entières d' insomnies et en occurence, une personne.Il y a une raison si je peine à me réveiller chaque matin, que le fait de sortir de mon lit se révèle être une torture à mes yeux au point de faire beugler ma mère.
C'est justement parce qu'il m'arrive d'avoir de cruelles insomnie à cause de ce prénom, à cause d'elle.
Je suis un vulgaire prisonnier enchaîner à mes propres pensées et de mes scénarios les plus éphémère les uns que les autres.J'enfouis des mystères et je garde le suspense pour moi-même n'ayant aucune personne à qui les faire partager je rembobine le même film dans ma tête sans jamais m'arrêter, ni même me fatiguer, ou plutôt devrais-je dire, sans jamais me délier de ses chaînes qui me retiennent, est-ce que j'ai vraiment l'envie de m'en débarrasser ? Est-ce que d'une façon je m'y plais dans ce malheur ?
Mon enfance s'est brisée lorsque j'ai su ce que c'était de réellement souffrir, mon monde utopique à voler en éclat lorsque j'ai compris ce que c'était d'être trahi par une personne en qui on accorde une confiance absolue.
Depuis, les monstres ne se cachent plus sous le lit désormais, en grandissant, ces derniers ont décidé de poser bagages et de s'installer confortablement dans mon esprit, avec la ferme intention d'y rester définitivement.Mes jambes sont engourdies à force de rester assis pendant un certain temps, j'ose pas les faire bouger, préférant trouver une position confortable en étant allonger.
Je sens une présence assise au bord du lit, je prends le temps nécessaire pour analyser qui s'y trouve avec les yeux clos et une respiration lente et normale. La personne ne pipe mot, peut-être que l'individu pianote sur son téléphone en attendant que je me réveille pour de bon, je me suis assoupie, peut-être pendant une demie heure à peine, faut croire que j'ai réussi avec brio le fait de ne pas avoir eu d'autre crise d'angoisse.
J'ouvre péniblement les yeux m'attardant plus que nécessaire sur la contemplation du plafond qui est tout simplement nickel, avant de me redresser un peu pour savoir à qui je dois m'y frotter.
Sans grande surprise, Katarina me fait face avec son expression indéchiffrable sur son faciès, mais nous sommes deux à jouer à ce petit jeu là, j'ai peu de fierté et d'orgueil, n'empêche, je ne vais pas être le premier à m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure.
Va-t-elle s'excuser du fait qu'elle m'est tenue éloignée de son mensonge ?
J'étais le seul à ne pas être au courant, j'étais vexé et surtout déçu que mes deux amies me fassent un coup pareil, pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce que l'une d'entre elle ne vienne jusqu'ici pour éclairer ma lanterne qui était déjà assez brûlante à l'intérieur de mon crâne.
- Que veux-tu Katarina ? Malgré que j'ai dormi, j'ai encore sommeil.
Faux.
J'ai fait exprès prononcé son prénom au lieu de son diminutif, pour lui faire rappeler que je n'ai toujours pas digéré cela, c'était puéril certes, mais c'était aussi un moyen de vomir ce que j'ai sur le cœur, une partie.
- Je voulais m'excuser Andrews, sache que j'ai repousser la date pour que tu puisse te préparer mentalement.
C'était très sympa de sa part mais il y a toujours quelque chose qui me chiffonne, je me permets de lui poser directement la question :
- Parce qu'ils devaient venir quand ces personnes là ?
Ses doigts se tripotent entre eux avant qu'elle ne lisse le drap d'une main les yeux baissés.
- C'était prévu pour demain
Demain ?
Elle n'y pensait pas sérieusement ?
Mais en voyant sa petite mine désolé je me dis que ça ne m'étonnait pas d'elle, celle-ci pouvait se montrer très spontanée sur les bords, je la remercie intérieurement pour m'avoir accordé ce traitement de faveur.Je me demande même si ce n'était pas une recommandation de Shanelle qui, parfois, trouve les mots justes, parfois.
- Merci
Les mots me manquent, je ne sais pas quoi lui dire, néanmoins, je trouve la phrase parfaite à lui dire après un silence inattendu :
- Je vais faire des efforts, merci encore Kata
Elle hausse un sourcils tout en esquissant un petit rictus sur ses lèvres brillantes d'un de ses fameux gloss pailleté, apparemment satisfaite de mes mots prononcés.
Je lui souris à mon tour, faisant une promesse envers moi-même d'essayer de me libérer de ce poids sur mes épaules.
Même si celui-ci était devenu au fil des années ma zone de confort, avec toute la volonté du monde, je savais que j'allais arriver tôt ou tard à délier mes chaînes, le détenu que j'étais allais être soit libéré, où être éperdument plonger dans les abysses infernales sans jamais complètement touché le fond.
Alors que la brune commence à rejoindre la porte, celle-ci se retourne pour me dire qu'ils arrivent exactement dans 2 jours.
Pourvu que tout se passe bien.
Est-ce que je mets vraiment dans un état pas possible alors que j'ai encore le temps ? La réponse est oui.
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Coucher de soleil en été
Fiksi RemajaQui déteste les vacances d'été ? Pas de travail qui croule sous la main ? Pas d'enfant en perspective ? Rien que le soleil qui réchauffe notre peau de ses rayons, et d'une bonne sieste sans prise de tête. Mais lorsque le destin nous joue un petit...