– Bon Andrew ! tu vas arrêter de nous faire poireauter là ! Dis-nous, comment ça se passe avec Reïka ?

Je me raidis face à ce prénom qui m'envoie des mois plus tard, j'avais plus entendu ce prénom et c'était mieux ainsi.

Je ne veux pas l'admettre, mais mon cœur a loupé un battement, je reste de marbre face à mes deux amies qui me sonde de leurs regards noisettes avec un petit rictus sur leurs lèvres.

– Oh oui  ! Alors ? As-tu des nouvelles depuis la dernière fois ? Renchérit shanelle en haussant ses sourcils.

Les garces...

Elle savent pourtant que le sujet est assez épineux mais faut croire qu'elles ne vont pas me lâcher avec ça si facilement, pas grave, je ne compte pas jouer selon leurs règles.

Je croise les bras contre mon buste pour faire comprendre que je ne dirais pas un mot, elle en savent un peu trop à mon goût, j'entreprends d'effectuer une grimace sur mon faciès pour – encore une fois – montrer mon déplaisir d'en étaler davantage.

Et me voilà devenu " froissé" pour ne pas dire " enfermé sur moi-même"  et de paraître froid.
Pour elles, peut-être que certaines conversations ne sont juste qu'un moyen de se distraire, de faire passer le temps, pour moi, le fait d'entendre ce prénom, me donne l'envie de fuir, de courir à toute jambe jusqu'à m'en arracher les poumons.

Toutefois, le  fait que j'esquive rien qu'à l'entente de ce prénom doit leur mettre la puce à l'oreille. Ils n'ont même pas idée de ce que cela a comme impact sur ma personne. Si il y a bien un sujet pour lequel je ne souhaite jamais aborder c'est celui-ci.
Elle est comme une maladie incurable qui me ronge, et le fait que mon entourage proche mentionne son nom ne fait qu'accentuer l'ampleur de celle-ci.

– Ne prononcez plus son prénom si vous ne voulez pas que je vous abandonne lâchement.

Les deux filles se mettent à rire et la grande brune se permet de lever un de ses sourcils après la crise terminée et de dire :

– Tu ne vas rien faire du tout, tu vas rester avec nous jusqu'à la fin, sinon tu auras affaire à moi.

Pour toute réponse, je récupère le livre que j'avais tout bonnement lâché pour me replonger dedans l'espace de quelques minutes.
Elle avait réussi l'exploit de m'arracher un petit sourire malgré tout.

                                *

Je dois avouer que je panique un peu lorsque nous sortions enfin, j'ai les jambes plus ou moins engourdies et les passagers qui ne se soucient nullement des autres tels que moi-même commence sérieusement à m'énerver, comme si j'avais leur temps, pas que je ne l'avais pas, car nous étions en vacances, mais le fait d'être dans un endroit qui ne m'évoque rien de familier ne me tranquillise pas pour autant, et réchauffe mes joues d'énervement et en prime, d'angoisse, mais la démarche assurée à la sortie du train d'une Katarina connaisseuse des lieux me rassure un peu, je la suis, suivie de près par shanelle qui essaie de ne pas se faire distancer à cause de ses petites jambes.

Quelques petits bancs en bois trône par-ci par-là ainsi que des distributeurs de boissons fraîches et de confiseries dans le centre même de cette petite vieille gare si j'en crois par sa couleur jaune pisse défraîchie avec le temps.

Je me demande même comment je fais pour rester une seconde de plus face à cette chaleur accablante lorsque nous prenons le chemin pour aller en direction du chalet, mon t-shirt en coton était déjà rempli d'eau, mais en apercevant les deux filles à mes côtés ça me rassure de ne pas être le seul dans cette état.

Et encore, j'avais opté pour une tenue confortable et décontractée comparé à la grande brune qui avait décidé de prendre une chemise blanche à manche longues et qui, heureusement pour elle, une jupe plissée violette accompagne l'ensemble.
Nous avons devant nous des centaines de mètres à parcourir, des mètres qui me semblent être des kilomètres interminables.

Dans quoi je me suis embarqué ?

Cette question tourne un bon moment dans ma tête depuis que j'ai accepté l'invitation.
L'été s'annonce très chaud on dirait, combien de temps, voire de degrés vais-je donc supporter avant que l'envie de rentrer chez moi devienne plus forte ?

                                  *

À bout de souffle, en nage et les joues plus rosies que jamais, je délaisse mes  sacs sous le porche du chalet incapable de supporter plus longtemps le fait de trimballer mes affaires qui pèse d'un coup une tonne.

J'ai perdu tellement d'eau que je me retrouve en déshydratation instantané ainsi que d'une flemme monumentale pour faire un pas après l'autre, mes vêtements me collent à la peau, et même si l'envie de m'allonger ce fait plus forte, la vision de la sueur qui remplie un quelconque matelas m'en empêche fortement, alors je m'assois, attendant les deux emmerdeuses que j'aime tant arrivées, Shanelle est la première à me rejoindre, laissant Katarina en retrait qui râle dans son coin furieuse de ses bagages qui la ralentissent. Elle a encore de l'énergie à revendre celle-là.

Elle nous rejoint avant, retrouve les clefs et insère l'une d'entre elles dans l'emplacement prévu à cet effet, avant de nous faire signe d'y entrer.

Aveuglé par ma sécheresse, je repère immédiatement la cuisine où l'envie d'ouvrir le robinet se fait plus fort, je récupère pour la forme mes bagages que je dépose à l'entrée et, en voyant que les deux brunes ne se privent pas  de boire sans moi,  j'accélère le pas pour récolter ce doux nectar indispensable pour ma suivie : l'eau du robinet.

En fin de compte, chacun de nous parviens non sans trop de difficulté à étancher sa soif, mon poignet essuie les quelques gouttes qui descendent le long de mon menton, et c'est toujours essoufflés qu'on visite l'intérieur du chalet, ainsi que les chambres disponibles.

En quelques mots : somptueux et magnifique.

Beaucoup trop grand pour trois individus tel que nous.

Je ne peux m'empêcher d'admirer la vue qui se dresse devant moi, c'est grandiose, les vagues valsent à cause de la météo qui, malgré l'aspect étouffant, un léger vent chaud comble celle-ci.

Cela fait très longtemps que je n'avais pas pris plaisir à me poser et laisser mon esprit s'évader sans que des pensées parasites ne viennent troublés la quiétude des lieux.
Je dois bien avouer que j'y vois là, le premier point positif à ce séjour presque désiré.

Coucher de soleil en été Où les histoires vivent. Découvrez maintenant