10. Perdue loin de tout

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Éli

Lorsque je me réveille, je suis seule. 

La chaleur des flammes me sort brutalement du sommeil. Je me redresse sur mes coudes et inspecte les alentours. Lorsque j'essaie de tirer sur mes poignets, je découvre qu'ils sont cloués à un matelas en fer. 

Tout brûle. Une odeur de fumée m'emplie les narines, me faisant tousser comme un beau diable. Impossible de voir à plus d'un mètre tant les alentours sont ravagés par le feu. 

Une douleur subite dans le dos me terrasse. Je m'écroule de nouveau sur le matelas, en me tordant de souffrance. J'ai dû me cogner l'échine lors de l'atterrissage forcé. 

— Si j'étais toi, je ne bougerai pas d'un poil.

Je me fige instantanément. La voix, rauque comme celle d'un fumeur, sort de derrière un rideau de flammes incandescentes. Même en me concentrant de toutes mes forces, je n'entends que le rugissement du brasier, et, par dessus, le timbre détaché d'un inconnu. 

— Faut pas rester là monsieur! je hurle, paniquée. On va mourir brûlés! Aidez moi à me relever!

L'intensité du feu baisse drastiquement. L'air en devient presque respirable. Presque. 

— Ne t'inquiète pas, jeune fille. Le feu ne me fera pas de mal. En revanche, tu as le droit de t'en faire pour ton propre sort. 

Comme le bruit du brasier a diminué, je peux percevoir le claquement de bottes sur le sol. Quelqu'un fait les cent pas, à une poignée de centimètres de moi. Il ne semble pas menaçant, seulement désabusé. Étrange. 

— Qui êtes vous? je le questionne, plus calmement maintenant que la température est revenue à un niveau supportable. Pourquoi le Wakanda est il en feu? Où sont les autres?

Le va-et-viens s'arrête. Je devine une silhouette qui attend, le temps d'une respiration. Et puis je ne vois plus qu'une longue flamme rouge. 

Lorsque l'homme reprend la parole, c'est sur un ton quasiment compatissant. 

— Je suis désolé, je ne peux pas te révéler mon indentité. Et, ma pauvre, tu n'es plus au Wakanda. Les autres ne sont pas là. 

La révélation subite me prend de court. La panique me gagne, aussi sûrement que la chaleur du feu qui monte à nouveau. 

Je suis seule. 

Je ne suis pas au Wakanda. 

Et il y a quelqu'un avec moi, peu importe là où je me trouve. 

En pleurs, je crie, je me débats sur mon lit, je frappe l'acier avec toute la force que je possède. 

— JENNY!! SAMYAEL!!!! NAMOR, SHURI, À L'AIDE, PAR PITIÉ!!!!

Mais personne ne vient à mon secours, personne ne répond à mes appels. 

Je suis vraiment seule. 

Fanfiction Black Panther : Shuri x NamorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant