Entre deux K

18- Chute libre

Point de vue de Kleya

Villa

18h18

Ça fait un mois que Kylian et moi nous voyons quasiment tous les jours. Il sort tous les week-ends avec son fils pour jouer ou voir des matchs. Keylan appel ça leur sorti entre-mec. Il avait vraiment besoin de ce genre de relation ; ce n'est que maintenant que je m'aperçois à quel point la présence de son père lui avait manqué.

- S'il te plait maman !

Un quart d'heure déjà que Keylan me harcèle pour aller voir son père.

- Mon chéri, nous sommes jeudi. Kylian doit encore être à l'entrainement.

Il baisse la tête, le visage triste.

21h42

Je tente de le joindre sur son téléphone et tombe à nouveau sur sa messagerie, pareil pour le fixe. Je crois que Wilfrid filtre mes appels. ça fait près d'une semaine qu'il m'a prévenu que Kylian serait difficilement joignable mais de là à disparaitre de la surface de la terre alors qu'il vit à deux pas de chez nous...

Keylan c'est enfin endormi. J'ai dû lui promettre mont et merveille pour calmer sa peine face à l'absence de son père.

Seigneur... Est-ce qu'il est entrain de s'éloigner de nous ? Il ne m'aurait pas fait abandonné toute ma vie, dormir trente nuits dans mon lit et conquit le cœur de notre fils pour disparaitre ?

J'attrape mon manteau, le babyphone et sort en refermant derrière moi. Je déteste l'idée de le laisser seul; un malheur peut si vite arriver mais je dois savoir ce qu'il se passe.

Je traverse le jardin en trottinant et arrive sur sa pelouse. Les lumières sont allumées. J'hésite entre toquer à la porte d'entrée ou passer par la porte du jardin. Je fais honneur à l'éducation que m'ont donné mes parents et vais frapper à l'entrée. Je me sens soudain nerveuse.

- Mademoiselle ?

- Bonsoir Wilfrid.

Il se gratte la gorge en se repositionnant au centre de la porte.

- Kylian est là ?

- Monsieur est...

Il lève les yeux au ciel avant de répondre :

- Occupé.

- Occupé...

Le regard plein de compassion qu'il me lance m'écrase la poitrine. Mon rythme cardiaque devient saccadé.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Mademoiselle...

- Toutes mes réponses se trouvent derrière cette porte alors laissez-moi passer Wilfrid.

- Mademoiselle.

Je le pousse et entre sans son autorisation.

J'arrive dans le salon, personne. Je fonce dans les escaliers et ouvre toutes les portes jusqu'à ce que j'entende des gémissements à travers la dernière porte du couloir.

- Mademoiselle... Ne vous infligez pas ça.

Je déglutie, le cœur battant.

- Il faut que je sache.

La main tremblante j'ouvre délicatement la porte et me remémore toutes les fois où il a ouvert celle de ma chambre pour s'incruster dans mon lit.

Une lampe de chevet éclaire l'immense pièce. Ils sont dos à la porte et ne remarque pas ma présence.