Amnesia

Dilemma

Le jour se lève.

Christal est recroquevillée aux côtés de Klaus, regardant la lumière remplir lentement la pièce, dessinant des cercles paresseux sur son tatouage et écoutant son rythme cardiaque dans son oreille.

Ils ont parlé et fait l'amour toute la nuit.

Christal se redresse lentement et le regarde, l'amour remplissant son cœur si soudainement qu'elle est presque essoufflée d'émotion.

Elle ne peut pas en avoir assez de lui, de la façon dont il a l'air quand il dort et quand il est réveillé, de la façon dont il a l'air quand il la tient, de la façon dont il a l'air sous ses doigts, de la douceur de ses cheveux et du bleu de ses yeux et il semble que plus elle le regarde, plus elle en a besoin.

Christal se sourit à elle-même parce qu'elle est si stupide, agissant comme une adolescente qui est amoureuse pour la première fois.

On frappe à la porte et la sort de sa rêverie, mais Klaus bouge à peine.

Christal se lève et enfile sa chemise et le legging qu'elle portait la veille et va voir qui est à la porte.

Freya : Chris ? Je peux te voir ?

Christal sort de la chambre et suit Freya dans la cour.

Christal : Qu'est-ce qu'il y a ?

Freya : Davina est passée. C'est elle qui m'a réveillée.

Christal regarde Freya avec un cœur lourd, sachant que ça doit être quelque chose d'important si Davina est venue si tôt.

Christal : Qu'est-ce qu'elle voulait ?

Elle sort une bouteille de sa poche et la place sur le comptoir.

Freya : Elle a trouvé.

Christal regarde la bouteille entre elles, n'osant presque pas croire qu'elle est là.

Christal : Est-ce que c'est ?

Freya s'assoit dans un canapé.

Freya : Le contre-sort.

Christal : C'est vrai ?

Freya : Mais tu sais, il n'y a aucune garantie avec les potions par rapport aux sorts.

Christal : Il boit ça et ?

Freya : Trois résultats possibles, d'après Davina. Premièrement, rien ne se passe. Deuxièmement, il revient à la façon dont il était avant le sort, ses souvenirs revenant. Troisièmement, sa mémoire est à nouveau effacée.

Christal la regarde simplement, sachant que les chances sont en faveur de Klaus, mais toujours incapable de ne pas tenir compte du tiers de la chance qu'il puisse tout oublier à nouveau, que tous les progrès qu'il a réalisés seraient annulés.

Freya : Je te laisse le soin de lui dire. Ou de garder ça pour toi. En tout cas, sache que je n'en parlerai à personne et Davina non plus.

Elle se lève et part.

Klaus : Tu parlais à Freya ?

Klaus est sur le balcon et Christal sursaute.

Klaus descend la rejoindre.

Christal prend une inspiration et traverse la cour, mettant ses bras autour de sa taille et le tenant près de lui, son cerveau luttant contre son cœur.

La dernière chose qu'elle veut, c'est lui mentir, mais elle sait qu'il prendrait le risque en un clin d'œil et elle n'est pas sûre de pouvoir le laisser faire.

Christal : Elle se sentait pas bien après la fête d'hier et voulait l'avis d'une infirmière.

Elle regarde la bouteille sur la table comme si c'était un serpent prêt à bondir et à la mordre pour lui avoir dit un mensonge aussi flagrant.

S'il la connaissait comme avant, il saurait instantanément ce qu'elle essaie de faire, mais encore une fois, si c'était le cas, il n'aurait pas besoin du contre-sort et Christal ne se sentirait pas si horrible.

Klaus : Il est à peine sept heures. Reviens au lit.

Klaus éloigne les cheveux de son visage en lui souriant, les yeux toujours couverts de sommeil.

Klaus : Ce sera plus amusant que de jouer les infirmières. Enfin, ça dépend pour qui et de quelle façon.

Christal rit, mais cela semble creux même à ses propres oreilles.

Klaus : Qu'est-ce qui ne va pas ?

Sa voix s'adoucit, ses mains glissant sur sa joue.

Christal : ? T'es heureux ? Est-ce que tu sens que t'as besoin de rien d'autre maintenant que tu m'as dans tes bras ? Parce que c'est ce que je ressens et je me sens coupable parce que t'es toujours sans souvenirs.

Il ne lui répond pas, se penche simplement et embrasse d'abord son nez, puis ses lèvres et les yeux de Christal se referment alors qu'il l'enflamme à nouveau et le besoin de lui commence à monter dans son ventre.

Klaus : Je suis heureux, ma lumière. Je me souviens de mes sentiments pour toi et voir ton visage tous les jours est un magnifique cadeau.

Il pose son front contre le sien et Christal parvient à bloquer le sentiment de culpabilité, pour le moment, saute et enroule ses jambes autour de sa taille.

Il la porte dans leur chambre et le feu en eux brûle si chaud qu'il les consume presque tous les deux.

Christal se dit qu'elle le garde juste à l'abri de lui-même, lui donne plus de temps pour se souvenir de lui-même et s'abandonne à son toucher, le laissant chasser tous les doutes de sa tête et la laisser se sentir calme, rassasiée et surtout, tellement aimée.