Chapitre 3

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Sur le trajet retour, Muba a le sourire. Je décide de mettre cette bonne humeur à profit.

– Vous pensez qu'il serait difficile de passer par les toits pour aller à la caserne ?

– Je vous ais déjà dit : il n'y a pas de faille dans la sécurité du palais.

Il m'agace, j'insiste :

– Combien de gardes aurions nous à déjouer pour les rejoindre ?

– Vous vous rendez-compte que vous voulez vous rendre dans un lieu rempli de soldats ? Pourquoi est-ce si important pour vous ? De narquois il devient suspicieux. L'un d'eux est-il votre amant ?

– N'importe quoi! Je vous rappelle que je suis vierge.

A ma grande surprise, il éclate de rire.

– Ce n'est pas à un eunuque que vous allez faire croire que le seul plaisir sexuel est la pénétration, être vierge ne signifie rien, c'est juste la tradition.

Je suis mortifiée, je rougis de la racine des cheveux au bout des doigts de pieds. Mais il a piqué ma curiosité. Non pas sur les plaisirs sexuels, plutôt sur la vie sexuelle d'un eunuque. Certes Vers-Gris tombe amoureux de Misendei dans Games of Thrones... Je fais avec les quelques références que je possède en la matière... Mais j'ai du mal à imaginer la chose... Mon Dieu, je rougis de plus belle et lui m'observe, mort de rire.

– Je ne pensais pas Mèdes si différente niveaux mœurs, ce que vous pouvez être prude!

Il est hilare, et moi je repense à son regard lorsqu'il m'a regardé m'habiller. Je vire au cramoisi. Il pousse le bouchon, plus loin :

– Peut-être désirez vous une initiation pour ne pas décevoir le prince pendant la nuit de noce ?

Mes joues, mes oreilles, ma peau s'enflamme... Je décide de changer de sujet, celui-ci est bien trop glissant.

– Je voudrais qu'on me fasse porter une carafe d'eau.

Il s'arrête net, interloqué.

– L'eau rend malade, personne à part les plus miséreux n'en boit.

Oups, boulette. Je ne vois aucune branche à laquelle me raccrocher, alors je fais comme si de rien n'était.

– Des jus de fruit alors, je ne veux aucune boisson fermentée. Cela nuit au corps.

Il hoche la tête à moitié convaincu, à moitié soucieux :

– Cela va poser un problème, Princesse. Tous les plateaux sont identiques pour éviter les tentatives d'empoisonnement. La particularité du votre attisera l'intérêt des assassins.

Effectivement, je n'ai pas envie de devenir une cible facile. Face à ma déception il propose :

– Je pourrais être votre goûteur si vous voulez.

– Une fois que vous serez mort empoisonné, qui me protégera ?

Laconique, il répond :

– Un autre Gardien.

– Ne soyez pas stupide, je commence à m'habituer à vous, je ne compte pas vous sacrifier.

Pour une fois, il semble satisfait de ma réponse.

Nous arrivons devant une grande porte sculptée, que je reconnais comme celle de mes appartements. A peine passé le seuil, j'interpelle Samirna :

– J'ai peut-être trouvé un moyen d'aller jusqu'à la caserne mais avant il faudrait me trouver un brasero, un grand récipient qu'on peut faire chauffer et une amphore d'eau.

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