Chapitre XXVIII

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Le prince Justin De Gascogne :

Je suis énervé. Je ne parviens toujours pas à devenir l'héritier de la couronne. Ma nièce est bien plus courageuse que celle que j'ai vu grandir à la cour. Son passé difficile en est la raison. Elle ne manque pas de réparties, et, ce Felipe Lopez profite de l'occasion pour se placer en tant que roi consort. Je dois trouver une solution pour les faire disparaître tous les deux. Cet arrangement ne me convient. Il n'y a que des traitres dans ce château, je vais devoir être plus rusé qu'eux pour parvenir à mes fins.

J'ai des complices parmi les ministres, je verrais le moment venu comment utiliser ces connaissances. Mais, je ne vais pas accepter d'être à nouveau évincé. Cette opportunité ne se représentera plus. Je respire à plein poumons, je ne considère pas cette jeune femme comme ma nièce. Elle n'a rien à prévaloir pour le trône. Les liens de sang ne sont qu'une excuse pour elle. Que pense-t-elle être en mesure de réaliser ? Que peut bien apporter une fille qui a vécu avec des religieuses ? Cette situation est absurde ! Tellement surréaliste ! Je n'admets pas que le gouvernement soit en faveur d'une telle situation. Même le premier ministre m'a trahi. Ma vengeance sera à la hauteur de ma déception.

Je me révolte avec des paroles, pour l'instant, c'est tout ce que je peux faire. Ils vont s'attendre à une riposte de ma part. Je devrais, par conséquent, contenir ma colère. Peut-être que je pourrais me lier avec les De Neuville pour mener à bon escient cette guerre familiale aux enjeux colossaux. Je devrais dévoiler les faits au peuple........

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Mathilde :

"- J'aimerais m'entretenir avec le ministre de la justice !" Je m'exclame.

Le premier ministre s'incline devant moi, et le fait appeler. Plusieurs minutes plus tard, il se présente.

"- Veuillez nous laisser, je vous prie !" Je dis à l'intention des personnes autour de nous à l'exception de l'homme qui se trouve près de moi.

Le ministre de la  justice s'avance vers moi.

Je le fixe quelques secondes, et, je commence :

"- J'aimerais que vous retrouviez l'assassin de ma soeur  !".

"- Oui, votre Majesté !" Il me répond.

Son manque de réaction, m'indique qu'il ne m'accepte pas en tant que souveraine. Je ne suis pas dupe, il ne prend pas ma requête au sérieux. Je croise les bras sur ma poitrine, déterminée à lui imposer ma volonté.

"- Vous prenez à la légère l'ordre que je viens de vous donner ?" Je l'accuse avec fermeté.

"- Absolument pas, je ferais le nécessaire !" Il se ressaisit en écarquillant les yeux.

Il ne m'inspire aucune confiance, et, j'ai du mal à croire qu'une telle personne ait été affectée à ce poste important. J'ignore comment mon père a recruté les membres de son gouvernement, mais, il est évident que tout lui monde ne lui vouait pas fidélité.

"- Vous allez commencer par quoi ?" Je l'interroge doutant de ses compétences.

"- Nous allons repartir de l'endroit où elle a été assassinée, et tenter de découvrir des indices !" Il m'explique en baissant les yeux.

"- Cette décision aurait dû être prise, immédiatement. Vous attendez mon ordre pour faire votre travail !" Je l'agresse parce qu'il m'agace.

Il reste silencieux, le regard baissé et les yeux plantés dans le sol. Ce laxisme m'énerve, cela signifie que l'on accepte les meurtres proférés auprès de la famille royale. C'est une situation très grave à mes yeux. J'ai pris conscience que cet homme choisi et nommé par mon père était un traitre. J'envisage de le mettre à l'épreuve pour l'instant avant de le destituer de son poste.

Pile ou faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant