𝑀𝑈𝑅𝐷𝐸𝑅𝑂𝑈𝑆 𝐿𝑂𝑉𝐸 [𝘛1]

𝐈. 𝐂𝐨𝐥𝐨𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

NEW JERSEY
Coperaco café, 14h15
Samedi 26 janvier 2023.

𝓐𝓥𝓐

Je rencontre mon futur colocataire aujourd'hui.

Et je suis très stressée.

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas parlé avec un garçon en face à face...
Le dernier fut mon copain. Enfin, mon ex copain.

Un homme formidable. Attentionné, à l'écoute, il a toujours été présent quand j'étais au plus bas, très câlin avec moi et il était incroyablement beau. C'était mon idéal masculin et même plus.

Malheureusement, nos chemins étaient trop différents pour que l'on puisse continuer notre vie ensemble. Nous étions destinés à nous quitter. C'est ce que je me répétais sans cesse, le déni vous connaissez ?

C'était sur un accord commun que nous avons décidé de nous séparer et ce, dans une immense douleur. S'ensuivirent des larmes durant plusieurs jours et beaucoup de paquets de mouchoirs utilisés.

J'ai eu du mal à me remettre de cette rupture même si je l'ai voulu comme lui l'a voulu.
Mes nuits se limitaient plus qu'à une heure ou deux de sommeil mais la plupart du temps, les insomnies m'accompagnaient dans cette obscurité. La tristesse freinait mon sommeil et les cernes sous mes yeux le trahissaient.

Ça a duré autour de trois mois avant que je tourne définitivement la page.
Même si des fois je me dis que j'aurais dû juste fermer le livre et changer de A à Z.

Je jette un coup d'œil à la pendule accrochée au poteau en face de moi pour voir l'heure.
14h25. Le rendez vous est à 14h30. J'ai encore cinq minutes pour me laisser naviguer au fin fond de mes pensées.

J'ai préféré arriver en avance et je suis ici depuis dix bonnes minutes maintenant.
J'en ai profité pour commander un café et une de leurs gaufres qui sont exceptionnelles.

Je n'ai plus qu'à attendre le prénommé Elyas.

Je ne sais rien d'autre sur lui. Son âge, sa profession, son nom de famille, l'endroit où il étudie, d'où il vient, tout m'est inconnu. J'ai seulement son prénom.

Une vague d'anxiété m'envahit quand j'y repense et un frisson me parcourut l'échine. Je vais vivre avec un parfait inconnu.

Sans savoir pourquoi, j'ai un très mauvais pressentiment vis-à-vis de cette colocation.
Bien que mon instinct ne se trompe que très rarement, je décide d'ignorer cette sensation désagréable, pour cette fois, et de me concentrer sur le rendez vous.

Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'un homme arriva et s'assit face à moi.

Je ne percuta pas tout de suite que ce n'était autre que le fameux Elyas. Pile à l'heure à ce que je vois.

Plutôt grand, aux alentours des 1m80-85 je dirais, ses cheveux noirs ondulés lui tombaient légèrement aux niveau de ses yeux sombres qui, sans que je sache vraiment pourquoi, me glaçaient le sang.

Il sent la cigarette. C'est désagréable et je peine à me couvrir discrètement le nez pour esquiver l'odeur.

Des tatouages habillaient ses bras et son cou: une rose épineuse et sanglante, une épée accompagnée d'une inscription que je ne puis lire, une tête de mort sur le dos de sa main gauche et plus encore.