𝑀𝑈𝑅𝐷𝐸𝑅𝑂𝑈𝑆 𝐿𝑂𝑉𝐸 [𝘛1]

𝐈𝐗. 𝐃𝐞𝐚𝐥

NEW JERSEY
Maison d'Elias
Vendredi 22 février

𝓐𝓥𝓐

Onze jours. Onze putain de jours que je suis enfermée ici dans des conditions de vie misérables.

Mon hygiène est déplorable. J'ai les cheveux gras comme jamais je n'aurais cru les avoir, mon odeur corporelle est désastreuse tout comme mon haleine et je porte toujours les mêmes habits, qui sont troués maintenant.

Je n'ai toujours pas accepté le marché d'Elias mais j'y songe: je ne peux pas continuer à vivre d'une telle manière.

Mes journées sont ennuyantes à mourir, ma seule occupation est de regarder l'extérieur à travers la petite fenêtre sale qui illumine la pièce.

Il doit être aux alentours de sept heure du matin et j'entends la porte métallique s'ouvrir donnant sur mon kidnappeur.

-Je t'apporte ton repas Ava.

Je ne réponds pas et détourne le regard.

Il me dégoûte au plus haut point et me terrifie. Je ne sais pas de quoi il est capable donc je ne préfère pas trop m'imposer pour le moment.

Il me dépose mon plateau repas sur le sol, me fixe une trentaine de seconde et part en soupirant.

J'attends qu'il ferme la porte derrière lui pour me jeter sur le petit déjeuner qu'il m'a apporté: par chance il me nourrit et me donne de quoi boire.

Ce matin j'ai le droit à un bol de flocon d'avoine et un verre de jus de pomme.

La nourriture est ma seule consolation ces derniers temps, étant donné que c'est la seule chose de bonne qu'il me donne.

Je dévore mon repas et laisse le plateau devant la porte puis retourne dans le coin de la pièce où j'ai pris l'habitude de m'assoir.

C'est le seul endroit de cette cave qui est face à la fenêtre. Ainsi la lumière qui passe au travers me permet de me réchauffer un minimum.

Il fait terriblement froid ici et chaque jour qui passe je me demande si je vais survivre à cette température.

Je n'ai pas de couverture pour me couvrir, pas de douche à l'eau chaude et pas de vêtements fermés.

Point positif: je ne suis plus attachée. Et j'ai pu constater les dégâts que les cordes m'ont faite aux poignets et aux chevilles.

Ils sont complètement rouge et râpés de tous les côtés. On peut voir que ça a saigné au vu des croûtes encore présentes et fraîches.

Je souffle en me laissant tomber au sol et je craque.

Mes yeux s'embuent de larmes de désespoir. Je suis fatiguée et je n'en peux plus d'être là.

La vie calme que je menais jusqu'ici s'est transformée en un véritable enfer en à peine une semaine et demie.

Tout ça à cause d'une simple annonce...

Je passe les deux heures suivantes à pleurer et à essayer de me ressaisir malgré tout.

Je n'ai pas le droit d'abandonner et dois continuer à ma battre pour survivre dans ce trou à rat.