II.

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"Aimer une personne, c'est d'être là pour la maintenir debout."

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LOVE - Sofiane Pamart. 

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Les mots prononcés par son petit ami résonnent encore dans sa tête, alors qu'il est allongé les yeux grands ouverts dans son lit, le soleil s'infiltrant à l'intérieur de sa chambre. Ces mots, il aurait aimé les entendre avant. Ces paroles ont réveillé quelque chose en lui, quelque chose qu'il pensait avoir oublié. La tristesse. Le désespoir. Et si son père s'en fichait vraiment de lui ? Est-ce qu'il préfère passer plus de temps avec ses coéquipiers qu'avec lui ? Est-il un fardeau pour son géniteur ?

L'adolescent ne sait plus quoi penser. Tout le ramène au fait que son père le considère comme un poids. Quel parent part, laissant son enfant tout seul, même lorsqu'il n'a pas de travail ?

Michael se redresse, la couverture tombe sur ses genoux, alors que ses yeux s'écarquillent de stupeur. L'adolescent réalise soudainement qu'il ne se souvenait plus du temps où son père le prenait dans ses bras, ou il ne partait pas.

— Même avant de devenir un soldat, il partait avec Monsieur Barnes, marmonne-t-il en repoussant ses cheveux en arrière. Bien sûr, il partait beaucoup plus longtemps lorsqu'il est devenu ce héros, mais même avant, il me laissait avec la mère de son meilleur ami. Il se soucie donc vraiment pas de moi ?

Son poing se sert sur sa couverture, ses lèvres se pincent, ses yeux s'humidifient mais sans aucune larmes ne coulent. L'adolescent pose sa main sur son visage, l'expression sombre. Si ce qu'il pense est vrai, alors il n'avait plus de raison de s'inquiéter pour son parent. A quoi ça lui servirait de s'inquiéter pour une personne, qui ne l'aime pas ? Son corps eut un sursaut lorsque la porte d'entrée claque dans un bruit sourd.

— Il est parti ? se demande Michael dans un murmure qui se perd entre les murs de sa chambre.

Le blond repousse sa couverture et s'assoit sur le rebord de son lit, les yeux vides. Maintenant que Kai lui a ouvert les yeux sur son père, il se sent étrangement vide. Cela n'a rien apaisant, c'est même le contraire. Son cœur s'accélère dangereusement, son souffle se fait rapide, tandis que son corps est pris de tremblements incontrôlés. La boule au ventre, Michael tend faiblement son bras, pour attraper son téléphone en train de charger sur sa table de chevet. Les mains tremblantes, les yeux brûlants, il compose le numéro de son petit ami.

Il a besoin, plus qu'à présent, d'une présence rassurante à ses côtés.

— ...Mika ? demande la voix encore endormie de son petit ami. Tu m'appelles tôt.

— ...

— Mika ? Michael ? Allo ? Okay, j'ai compris, ne bouge pas, j'arrive chez toi.

Il ne sait pas combien de temps s'écoule, avant que le tambourinement sur sa porte d'entrée résonne dans l'appartement. Michael accourt aussitôt, jusqu'à l'entrée en essayant de ne pas prêter attention à sa vue brouillée. La porte à demi-ouverte, il rencontre les deux yeux familiers de Kai, qui semble avoir fait un marathon. Le brun souffle de soulagement avant d'attraper le bras de son petit ami et de le retirer vers lui. La tête contre son torse, Kai caresse avec tendresse la touffe blonde de Michael, qui hoque à plusieurs reprises en resserrant son étreinte.

— Chute, je suis là... Je suis là. Tout va bien, chuchote le brun en embrassant les cheveux de son amant.

Ils reculent pour pouvoir fermer la porte et se glissent contre elle. Leur corps entrelacés, les deux garçons restent silencieux. Seul le hoquement répétitif du blond rompt le silence de l'habitat. Kai continue ses caresses, la tête en l'air, le regard fixé sur le plafond. Il a l'habitude de ce genre de chose, au moins une fois par semaine, le mental de son petit ami tombe au plus bas. Ce dernier a besoin d'une présence pour le rassurer et Kai, c'est que lui, seul, est cette présence.

AdaptationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant