VI.

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"Parfois aider une personne, n'est pas la meilleure des choses.

Surtout si c'est un criminel recherché"

Ludovico Einaudi - Nuvole Bianche


James Barnes se tient, endormi sur le divan, salie par le sang du blessé, le visage serré, crispé, par la douleur, ses longs cheveux se collant à sa peau transpirante.

Michael lève son bras et apporte son téléphone à son oreille - la voix de son petit ami hurlant encore à tue-tête dans l'appareil -.

— ... Kai.

— Ah enfin, bordel ne me fait pas de frayeur pareil, j'allais débarquer chez toi !

— Kai, viens chez moi tout de suite !

— Quoi ! Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?!

— J'ai pas le temps ! Je t'expliquerai quand tu arriveras !

— D'accord, très bien. J'arrive au plus vite.

Posant son téléphone sur la table basse, Michael remarque que le vase habituellement posé sur la table se retrouve brisé en mille morceaux au sol - sans doute éjecté par l'ex-soldat endormi -. L'adolescent enlève la grosse veste ainsi que la chemise blanche maintenant imbibée de rouge et les jette par terre avant d'examiner les blessures présentes sur le corps de monsieur Barnes. Il n'est pas médecin, mais à force de soigner les blessures de son père, Michael en déduit qu'il ne pourra pas faire grand-chose pour guérir le meilleur ami de son père. Les blessures ouvertes doivent, impérativement, être refermées grâce à des points de suture. Hors Michael n'a jamais fait cela, et ne voulant pas aggraver les plaies, il préfère simplement chercher une bassine d'eau et des serviettes pour nettoyer un minimum le blessé.

Il appuie sur l'énorme coupure partant du cou jusqu'au nombril de James Barnes en grimaçant à la place de la victime. Michael a beaucoup -trop à son goût- l'habitude d'avoir les mains en sang avec un père partant tous les 36 du mois en mission et en revenant avec de nombreuses blessures, que l'adolescent se demande comment il peut encore tenir debout.

Il sursaute en entendant des tambourinements à la porte d'entrée, Michael se lève les mains rouges et court vers l'entrée. Utilisant son coude pour ouvrir la porte, le blond décale ses chaussures sur le côté afin de ne pas gêner son invité.

Kai voyant son copain les mains pleines de sang, il rentre dans l'appartement en attrapant les épaules de son blond, le regard inquiet, les sourcils froncés, et le visage serré d'inquiétude.

— Ce n'est pas mon sang, répond Michael avant de faire signe à Kai de le suivre jusqu'au salon, où gisait encore James Barnes sur le canapé.

— Merde ! Il se passe quoi encore ici ! s'exclame le jeune homme en accourant au chevet du blessé. Il faut l'emmener à l'hôpital, Mika ! Il ne va jamais survivre à de telles blessures si on ne le soigne pas.

— On ne peut pas, marmonne le blond en trempant une serviette avant de la poser sur le front de James. Il est recherché par les autorités en tant que soldat de l'hiver. Moi qui pensais que mon père mentait lorsqu'il disait que Monsieur Barnes était encore vivant.

— Tu vas le cacher ?! s'écrie Kai énervé. Mais merde Michael, tu ne vas pas te foutre dans la merde pour un type qui a été le meilleur ami de ton père. C'est un meurtrier, il est recherché par plusieurs pays !

— J'ai vécu avec lui pendant quelques années de ma vie. Je le connais, il n'aurait jamais été le soldat de l'hiver de son plein gré, surtout pas sur les ordres de Hydra.

AdaptationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant