-- Chapitre douze --

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Pour l'instant j'ai encore le temps d'aller faire un tour sur l'ordinateur. Évidemment, je vais sur Facebook. J'ai d'ailleurs une notification. Samantha m'a identifiée dans une photo. Je dois bien avouer qu'à cet instant précis, je n'ose absolument pas cliquer sur la notification et vous allez peut-être me trouver stupide mais je prie pour que ce ne soit rien de compromettant, rien qui ne pourrait me blesser. Une photo des plus banale quoi. Je souffle un bon coup et porte le curseur de ma souris sur la notification. Je clique après une courte hésitation et la page se charge pendant quelques secondes. La photo s'affiche enfin. (Voir photo juste au dessus.)

La détruire. Je vais la détruire. Lui arracher chacun de ses cheveux un par un et lui placer moi-même au fond de la gorge pour ensuite la regarde s'étouffer avec. Je vais l'étrangler de mes propres mains. La frapper jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus. La faire pleurer. La faire crier. La faire souffrir comme elle vient de me faire souffrir.
Vous allez me dire : « Oui. Ok. C'est une photo. Et alors ? ». Mais ce n'est pas qu'une simple photo. Elle représente tout ce que j'ai essayé de fuir il y a quelques années. Mon surpoids, ma perpétuelle déprime. Jusqu'à maintenant, cette période a été la pire de ma vie. Je faisais partie d'un groupe d'amies qui étaient toute plus belles les unes que les autres et il y avait moi. La Grosse Zélie comme beaucoup m'appelaient. La Zélie qui ne pouvait pas faire sport sans finir essoufflée et rouge écarlate au bout de dix minutes, à peine. La Zélie toujours mal habillée. Avant d'être une jolie jeune-fille, j'étais cette adolescente. Je ressemblais à ça quand Randy a emménagé près de chez moi. Et si vous voulez savoir, c'est pour lui que j'ai pris la décision de me reprendre en mains. Dès que je l'ai vu, je suis tombée sous son charme. Difficile de faire autrement me direz-vous... Sauf qu'il était déjà le magnifique homme qu'il est aujourd'hui et je savais pertinemment que je n'avais aucunes chances de le séduire.
Alors, je me suis mise au sport, j'ai fait un régime, j'ai banni toutes choses sucrées de mon alimentation, arrêté le soda, j'ai été suivie par une nutritionniste, enfin vous voyez quoi... Randy m'a même aidée. Il m'avait aperçue faire mon jogging, une fois. J'avais tellement honte de le croiser dans l'état dans lequel j'étais ; en sueur, les cheveux en bataille... À mon plus grand étonnement, il m'avait demandé si sa salle de sport pouvait m'intéresser, évidemment j'ai accepté et c'est comme ça qu'il est devenu mon coach sportif, en quelques sortes. Il faisait du sport avec moi, me remontait le moral quand ça n'allait pas, m'empêchait de craquer. C'est sans doutes grâce à lui que j'ai réussis à perdre tout ce poids. Il avait prit cette photo avant un entraînement, il m'avait juré les affaires brûlées. Promesse en carton...
Mon téléphone portable se met à vibrer sur le bureau, me sortant de ces pensées. Je le prends et décroche sans même regarder qui est-ce.

Zelie : Allo.
... : Zélie ? C'est Phil. Ça va ? Tu as une voix bizarre...

Maintenant qu'il le dit... Ma voix semble enrouée. C'est probablement dû à ces quelques larmes qui ont débordé de mes paupières sans que je ne m'en rende compte. Je m'empresse de m'essuyer les joues d'un revers de la manche et m'éclaircis la voix.

Zelie : Tout va bien.
Phil : On parlera de ça plus tard.
Zelie : Mh.
Phil : Toutes les superstar sont dans le hall. Il ne manque plus que quelques personnes pour partir. Dont toi.
Zelie : Oh merde. J'ai pas vu le temps passer. Le bus est là ?
Phil : Pas encore. Mais il ne devrait tarder.
Zelie : Je mets mes chaussures et j'arrive. À tout de suite.
Phil : Fais vite. Tu me manques...

Je raccroche, un sourire des plus niais étirant mes lèvres. Sourire qui disparaît immédiatement lorsque mon regard se pose de nouveau sur l'écran. Je quitte la page après avoir enlevé mon identification puis j'éteints l'ordinateur. Je range mon téléphone dans ma poche, enfile une veste puis mes chaussures afin de quitter la chambre. Je traverse le couloir jusqu'à l'ascenseur qui est vide et en quelques secondes à peine, je suis au rez-de-chaussée. Je balaye le hall du regard dans l'espoir de trouver Phil, cependant mon regard se pose en premier sur Randy. La photo me revient en tête, son mensonge sur le fait qu'il l'avait brûlée et l'énervement s'empare de mon être. Sans même m'en rendre compte, je me retrouve lancée comme une furie dans sa direction. Une fois devant lui, je lui assène une droite monumentale qui surprend toutes les personnes présentes.

Zelie, en criant : Ça, c'était pour ta poufiasse de copine. Je te préviens Randy, cache la. Protège-la comme tu n'as jamais protégé personne. Engage des gardes du corps, fais ce que tu veux, mais prie pour que je ne la trouve pas. Prie pour qu'elle ne croise pas mon chemin durant les vingt prochaines années minimum. Parce que je te jure Randy. Je te jure que si elle ose se pavaner devant moi, je la brise. Je la détruis à un tel point que tu ne pourras même pas la reconnaître, à un tel point qu'elle ne sera même pas capable de tenir un verre dans ses mains.

Des bras s'enroulent autour de ma taille et me tire loin de Randy que je n'arrête pas de pousser. Ce même Randy qui reste hébété devant moi sans ajouter quoi que ce soit.

... : Aller Zélie, on sort.
Zelie, en criant : J'ai pas fini ! -à Randy- Et toi, je vais te pourrir la vie comme on ne te l'a jamais pourrie. Profites à fond de tes derniers instants de bonheur Randy. Parce que dans peu de temps, ça ne sera plus qu'un simple petit souvenir.

Je vois Randy s'éloigner à mesure où ces bras m'attirent à l'exterieur. Ces mêmes mains qui me plaquent contre le mur en me secouant légèrement pour me faire retrouver mes esprits.

... : Zélie, tu te calme maintenant.
Zélie : Lâches moi !
... : Je ne vais certainement pas te lâcher alors qu'on dirait une hystérique.
Zélie : Vas te faire mettre Ted !
Ted : C'est ça. -à Cody- Vas chercher Phil.
Phil, au loin : J'suis là ! Elle est où Zélie ?!
Ted : Avec moi.

Phil se rapproche de nous et il me regarde droit dans les yeux. Mes yeux qui sont d'ailleurs noyés par les larmes. Pourquoi je pleurs tout le temps moi ?! Les mains de Ted se desserrent et il se recule pour laisser place à Phil qui se contente de m'essuyez les joues sans me lâcher des yeux. Son regard est rempli d'incompréhension, de peur, d'inquiétude. Je crois qu'à cet instant même, tout le monde nous regarde.

... : Zélie on doit parler.

Cette voix.. Sa voix. C'est Randy. Et il s'approche en notre direction. Mais c'est sans compter sur Phil qui se met devant lui afin de l'attraper par le col.

Phil, en criant : Tu ne l'approches plus. Tu ne lui parles plus. Tu ne la regardes plus et si tu te trouves dans la même pièce qu'elle, tu baisses la tête, t'arrête de respirer et tu dégages. N'essaie même pas de lui adresser la parole sinon je t'étrangle à mains nues.
Ted : Bon ça suffit les conneries. Randy tu montes dans le bus. Vous montez tous dans ce putain de bus d'ailleurs. Randy au fond, Phil et Zélie devant.

Rah mais Ted t'es pas drôle ! Pourquoi tu es tout pacifique comme ça ? Phil aurait pu flanquer une raclée à cet abruti de Randy... Bon, en tout cas Ted est quand même autoritaire puisque tout le monde monte dans le bus et s'installe. Phil saisit ma main et nous montons dans le bus suivis par Ted. Tout le monde s'installe, Phil me prend contre lui et le bus démarre.

Phil : Tu m'expliques pourquoi j'étais à deux doigts de devoir me battre avec Randy s'il te plaît ?
Zélie : Bha.. C'est plutôt à moi de te demander ça !
Phil : Je ne plaisante pas. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je me contente de sortir mon téléphone, me connecte sur Facebook, et montre la photo à Phil. Je crois que son visage est passé par toutes les couleurs possibles et imaginables.

Phil : Je vais l'exploser cette petite conne.
Zelie : T'as pas intérêt. JE vais l'exploser.
Phil : Tu vas faire quoi ?
Zelie : Tu verras.
Phil, en riant légèrement : Tu ne sais pas encore ?
Zelie : Non... Mais elle va s'en souvenir toute sa vie.

Il rit doucement et dépose un petit bisou sur ma tempe. C'est fou comme je me sens bien avec Phil. Je me sens heureuse, sa présence suffit à m'apaiser et il me fait sourire rien qu'en me regardant. Un peu comme le sentiment que j'avais quand j'étais avec ... mh ouais, comme quand j'étais avec Randy. Étrange.
La fin du trajet se passe en silence, le bus se gare à l'arrière de l'arène et les gens commencent à descendre. Phil et moi descendons dans les derniers puisque je me suis amusée à laisser passer tout le monde pour faire patienter Phil. Soit ! Nous descendons et à peine ai-je le pied posé sur le sol que Drew se précipite vers toi.

Drew : Mon bébé, reine de mes jours et de mes nuits, petite fourmis de ma vie... -haussant le ton- Qu'est-ce qui t'a pris bordel ?! J'ai cru que j'allais devoir te faire interner d'office en hôpital psychiatrique. J'me voyais déjà te rendre visite avec des petits gâteau les dimanches après-midi !
Zelie, riant : Calme ! J'ai juste eu un petit problème technique...
Drew : C'est ce que j'ai cru comprendre ! Bon suis moi et explique moi.
Zelie : Je t'explique uniquement si tu me portes sur ton dos !

Je lui adresse un sourire tout mignon assorti d'une mine suppliante. Essaie de resister à ça, pour voir ! Sans que je comprenne pourquoi, il lance un regard à Phil qui lui répond par un simple hochement de tête. C'est fini la télépathie oui ?! Phil embrasse ma joue et me sourit.

Phil : On se retrouve à l'intérieur.
Zelie : Pas de problème.

Je lui souris en retour et il part en direction de la porte après avoir récupéré son sac. Drew se tourne ensuite et s'abaisse afin que je monte sur son dos. Il se met ensuite à avancer vers l'entrée tandis que je joue avec ses cheveux.

Zelie : T'as des cheveux tout doux ! C'est quoi ton shampooing ?
Drew : Euh. Jean Louis David. Je trouve que ça leur donne un côté soyeux ! Bon sinon raconte !
Zelie : Donc ! En fait cette sous-merde de Samantha a posté sur Facebook une photo assez... enfin voilà quoi. Une photo que je ne voulais pas qu'on voit.
Drew : C'est qu'une photo, non ?
Zelie : Non, justement !
Drew : Bha développe.

Je raconte toute l'histoire à Drew. Mon obésité, Randy qui m'a aidé et tout ça ! Pendant qu'il marche et que je lui raconte, je joue toujours avec ses cheveux et lui fait une tresse. Il va me tuer...

Drew : Excuse moi de te couper déesse des tropiques, mais tu fous quoi avec mes cheveux ?
Zélie : Rien... Je les caresse...

Il marmonne quelque chose d'incompréhensible et je reprends mon récit. Sinon vous avez remarqué les surnoms débiles qu'il me donne s'il vous plaît ? Il y a de quoi mourir de honte !

Drew : Mais tu sais Zélie, tu n'as pas à avoir honte de ça... Certes tu as eu des problèmes de poids, mais aujourd'hui tu es une splendide jeune fille, tu devrais être fière d'avoir réussis ça...
Zelie : Je sais. Mais je n'aime pas beaucoup qu'on balance ça sur un réseau social.
Drew : Je comprends... Bon. Je te dépose où ?
Zelie : Salle de visionnage !
Drew : À vos ordres.

Nous traversons les couloirs et il entre dans la salle où quelques superstars et divas de trouve. Il se met devant un siège libre et sans même me prévenir, il me lâche.

Zelie : Mes fesses, triple andouille !
Drew : Bisou magique ?

Il m'adresse un magnifique sourire dont il a le secret je me mets alors à retourner autour de moi, croisant le regard de toutes les personnes présentes dans la salle qui nous fixent. Je regarde ensuite Drew et affiche une moue faussement gênée.

Zelie : Pas en public...

Il explose de rire ainsi que les autres personnes puis il me dépose un baiser sur le front avant de partir, il doit se préparer le petit baby à sa môman. Je discute un peu avec les personnes qui sont à mes côtés puis le show commence et tout le monde se tais. Tout le monde est absorbée par l'écran, même moi ! Vient enfin le tour de Phil, sa musique résonne dans l'arène et je me mets à sourire comme une idiote.

Zelie : C'est Phil ! C'est mon Phiiiiil !
Ma petite déclaration déclenche l'hilarité générale. Bha quoi ? Ils sont jaloux parce que Phil est à moi, je le sens ! Le combat de Phil et ses tatouages trop méga sexy commence. Si Soan avait été dans cette même pièce, il aurait été extrêmement supris de me voir aussi fanatique. OUI. J'encourage Phil et alors ? Je vous passe la fin du show, il n'y a rien eu d'interessant après Phil. Une fois tout les combats terminés, je me dépêche de sortir de la salle. Pour aller rejoindre Phil ? Non. Il faut que je parle à Vince si je veux mettre mon plan à exécution. J'arpente les couloirs et finis par frapper à sa porte.

Vince : Entrez ! Oh c'est toi Zélie.
Zelie : Je ne vous dérange pas ?
Vince : Non, non. Tu veux ?
Zelie : Je me demandais si c'était possible de ne pas être là pour Smackdown, vendredi. J'ai des choses à régler à Saint-Louis et ça risque de prendre temps...

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