Partie 8 - La nuit.

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« Non !! »

Il se réveilla en sursauts en entendant un cri déchirer le silence de son petit appartement et il appuya précipitamment sur le bouton de sa lampe de chevet afin d'éclairer sa chambre, avant de se tourner vers Aurélien qui devait dormir à ses côtés comme tous les soirs depuis qu'il était arrivé chez lui. Il aperçut ce dernier en proie avec un cauchemar et il l'observa d'un air inquiet, se demandant comment faire pour le réveiller en sans lui faire peur.

« Eh, Aurél... Tu m'entends ? chuchota-t-il dans la pénombre en venant poser avec délicatesse sa main par-dessus son torse, sur sa médaille, et il le secoua doucement en voyant qu'il ne se réveillait pas.

— Maman... Maman, reviens... l'entendit-il alors pleurer dans son sommeil et il lui jeta un regard attristé, comprenant qu'il était en train de rêver de ses parents.

— Oh, Aurél... Réveille-toi, tu es en train de faire un mauvais rêve. C'est fini, c'était il y a longtemps... Tu es en sécurité maintenant, hein... »

Il se pencha vers son visage inondé de larmes en disant ça et quand il déposa un baiser sur son front chaud, il sentit Aurélien se réveiller sous lui. Il sentit les cils du plus jeune frôler la peau de son cou en ouvrant les yeux et il recula pour venir le regarder. Aurélien était en pleurs, même à présent qu'il était réveillé, et il l'aida à se redresser contre le dossier du lit en le voyant lui jeter un regard apeuré.

« Tout va bien, Aurél... C'était seulement un mauvais rêve, lui dit-il en lui offrant un sourire se voulant rassurant. T'as pensé à tes parents, n'est-ce pas ? Tu appelais ta mère dans ton sommeil.

— Oui... C'est de ma faute. Tout est de ma faute...

— De quoi tu parles ?

— J'étais avec eux quand ils ont eu cet accident. Sur l'autoroute... expliqua le plus jeune et il acquiesça pour lui montrer qu'il l'écoutait attentivement. Et mes grands-parents... Avant que j'emménage chez eux, ils allaient très bien... Leur santé s'est seulement dégradée à partir du moment où j'ai emménagé chez eux... Alors peut-être... Peut-être que je suis maudit ? Si ça se trouve je porte la poisse ? lui demanda Aurélien en écarquillant les yeux d'un air terrorisé et il comprit que ce ne devait pas être la première fois qu'il pensait cela. Et toi... peut-être aussi alors...

— Non, Aurél. Non, tu ne portes pas la poisse. Et non, il ne va rien m'arriver par ta faute, dit-il en comprenant où il voulait en venir. Ce sont juste des circonstances tragiques. Mais je te promets que ça s'arrête avec moi.

— Comment tu peux en être aussi sûr...? Tu ne devrais pas me garder avec toi, Guillaume... Va savoir ce qui va arriver...

— Oh que si que je vais te garder avec moi, Aurél. Et je te le dis ce qu'il va m'arriver : rien. En tout cas rien par ta faute.

— Mais Guillaume... »

Il secoua la tête en voyant le regard larmoyant que lui lançait le plus jeune, puis il se pencha pour venir déposer un petit baiser sur sa joue trempée. Aurélien avait beaucoup trop souffert. Et lui, en apprenant à le connaître, il avait décidé de lui venir en aide. Et rien ne pourrait le faire revenir sur sa décision désormais.

« Ça fait même pas une semaine que je te connais, Aurél, et une chose est certaine déjà : c'est que je t'apprécie trop pour te laisser tomber ainsi.

— Tu... m'apprécies...? répéta le plus jeune et il sourit en voyant une adorable couleur pourpre faire son apparition sur ses joues trempées de larmes.

— Oui, vraiment. Je t'apprécie. »

Aurélien hésita un instant avant qu'il ne le voit se rapprocher de lui  sur le lit et avant qu'il ne puisse lui demander ce qu'il faisait, le plus jeune se pencha vers lui et déposa un petit baiser sur sa joue légèrement barbue. Une douce chaleur fit son apparition dans sa poitrine et, sans pouvoir plus se retenir, il posa une main sur la nuque d'Aurélien pour l'attirer à lui et l'embrasser avec fougue. Ce ne fut que lorsque ce dernier répondit à son baiser après une nette hésitation qu'il reprit le dessus sur ses instincts et réussit à le repousser légèrement :

« Non, attends... Il ne faut pas...

— Guillaume... l'appela Aurélien d'une voix plaintive et il déglutit avec peine quand il le sentit essayer de revenir de plus belle près de lui.

— J'avais promis... On avait promis. C'était la dernière fois... Tu n'as pas l'âge... Tu n'as pas besoin de ça.. Aurél, putain...

— Guillaume, arrête... Tu sais que c'est idiot, lui dit le plus jeune en se collant à lui, plongeant son visage dans son cou. Tu en as envie autant que moi. Tu me respectes et je me sens bien avec toi. Alors laisse-moi me donner à toi si j'en ai envie.

— Bordel... »

Il leva les yeux au ciel en entendant Aurélien lui dire ça. Alors, son esprit animal refit surface et il sauta sur le plus jeune sur le matelas, celui-ci poussant un petit cri surpris devant son assaut avant qu'il ne l'entende rire doucement dans son cou. Il vint aussitôt plaquer sa bouche sur la sienne afin d'avaler ce rire qui lui plaisait tant et Aurélien poussa un petit soupir de bien-être contre ses lèvres. Il savait qu'il ne devrait pas faire ça. Il se l'était même défendu quelques jours seulement plus tôt. Mais c'était trop tard à présent. Il avait laissé Aurélien entrer dans son esprit ainsi que dans son coeur et il n'y avait plus aucune échappatoire. Il était condamné. Condamné à l'aimer.

Fiction OrelxGringe - J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant