Partie 4 - Le prénom.

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Il était complètement perdu dans sa contemplation du plus jeune lorsqu'il se rappela soudain de la médaille qu'il avait trouvée en fouillant les poches de sa salopette un peu plus tôt pour s'assurer que celle-ci était vide avant de la mettre dans la machine à laver. Il plongea alors sa main dans la poche de son pantalon de jogging en y pensant et il vit le plus jeune se tourner vers lui un air inquiet sur le visage alors que ce dernier était en train de manger une troisième tartine de Nutella. Il était littéralement affamé. Il avait eu raison.

« J'ai trouvé quelque chose qui t'appartient, expliqua-t-il rapidement pour le rassurer en le voyant baisser les yeux en direction de sa main dans sa poche de jogging, toujours le même air inquiet sur le visage. Je l'ai sorti d'une des poches de ta salopette avant de mettre celle-ci à laver. »

Il sortit alors le médaillon de sa poche et il vit le plus jeune écarquiller les yeux en apercevant ce dernier.

« Ma médaille...! » s'exclama celui-ci et il le vit lâcher la tartine qu'il tenait dans sa main, cette dernière retombant face Nutella sur la table basse.

Le garçon tressaillit en se rendant compte qu'il venait de lâcher la tartine et quand celui-ci se tourna vers la table basse, il le vit se mettre à paniquer avant de se retourner vers lui.

« Oh non... Je suis désolé, Guillaume... Je te demande pardon.

— Hein ? Mais ça va pas ? dit-il en riant, fronçant les sourcils. Un coup d'éponge et y'a plus rien, hein. C'est rien. »

Le garçon plongea un regard suppliant dans le sien et il fronça les sourcils, se demandant pourquoi il paniquait autant pour si peu. Alors il décida de le ramener sur le sujet de la médaille.

« Tiens, ta médaille, dit-il en tendant celle-ci au garçon et quand celui-ci l'attrapa après un instant d'hésitation, il ne put empêcher un long frisson de remonter sa colonne vertébrale en sentant leurs doigts se frôler. La lettre... c'est pour ton prénom ? »

Le plus jeune releva la tête pour lui lancer un regard surpris et il força un petit sourire embarrassé sur ses lèvres. Ce matin, en trouvant cette médaille en or avec un A gravé dessus sur le côté avant, il avait immédiatement pensé que ça devait être la première lettre de son prénom et il s'était fustigé mentalement de n'avoir même pas pensé à lui demander ce dernier la veille. Et ils avaient couché ensemble !

« O-Oui, c'est ça... balbutia le garçon à ses côtés et il acquiesça sans se départir de son petit sourire.

— C'est bien ce que je pensais alors... Et je peux savoir ce que c'est ? Ton prénom ? J'ai épuisé toutes les hypothèses en attendant que tu te réveilles. »

Le garçon lui jeta un regard étonné avant qu'il ne le voit baisser la tête en direction de la petite médaille dans sa main afin de l'observer silencieusement, puis celui-ci releva le visage et leurs yeux se rencontrèrent.

« C'est pour... Aurélien. C'est comme ça que je m'appelle.

Aurélien ? répéta-t-il, surpris, et goûtant le mot dans sa bouche. J'y avais même pas pensé ! C'est joli !

— Vr-Vraiment ? Tu... Tu trouves ? bégaya le plus jeune et il sourit doucement en voyant une jolie couleur pourpre apparaître sur ses joues.

— Ouais, pour de vrai. Ça fait un peu empereur romain, tu vois ? C'est solaire, je sais pas, y'a quelque chose... »

Aurélien le regarda d'un air hésitant, comme s'il se demandait s'il se moquait de lui, et il pensa alors à la face arrière de la médaille sur laquelle il avait aussi aperçu des inscriptions.

« Et... l'inscription derrière ? Tu sais les chiffres entourés de deux petites feuilles de laurier. C'est pour quoi ? demanda-t-il en pensant à l'inscription 01.08.1982 qu'il y avait vue.

— C'est la date de mon anniversaire. » répondit Aurélien sans aucune hésitation et il le vit alors écarquiller les yeux comme s'il s'était rappelé qu'il n'était pas censé le dire.

Et en effet, il y avait de quoi. Il fronça les sourcils et se tourna vers l'éphéméride posée sur une des tables près de l'accoudoir du canapé auprès duquel il se tenait et il se retourna brusquement vers Aurélien en voyant la date qu'il était aujourd'hui, faisant sursauter violemment celui-ci.

« Mais t'as même pas dix-huit ans alors ! s'exclama-t-il et il vit les larmes monter aux yeux du plus jeune. Aurélien ! T'es encore mineur !

— Désolé, je suis désolé... s'excusa Aurélien en s'éloignant le plus possible de lui sur le canapé et il essaya de se calmer en voyant qu'il semblait avoir peur de lui.

— Aurélien, t'as dix-sept ans, merde...!

— Et demi, Guillaume, et demi. Est-ce que ça ne compte pas ? le supplia ce dernier du regard et il fronça les sourcils, essayant de se contrôler.

— Non, bien sûr que non ça compte pas ! J'ai vingt ans moi ! Je pourrais me retrouver en prison, hein ! s'exclama-t-il en pensant à ce qu'ils avaient fait la veille et il vit au regard apeuré d'Aurélien que celui-ci avait compris de quoi il parlait.

— Non... Non, t'iras pas en prison... Guillaume, s'il te plaît... Je ne dirais jamais rien. Jamais je ne te dénoncerais... Crois-moi... Puis c'est même pas toi... le plus vieux avec qui je l'ai fait... »

Il écarquilla les yeux en l'entendant dire ça et il vit le moment précis où Aurélien se rendit compte de ce qu'il venait de dire. Celui-ci écarquilla les yeux de même avant de plaquer ses mains devant sa bouche et il vit des larmes se mettre à couler de ses yeux violemment :

« Aurélien... » balbutia-t-il, choqué par ce qu'il venait de lui dire même si, évidemment, ce n'était pas du tout surprenant après ce qu'il lui avait dit la veille.

J'ai l'habitude. C'est pas la première fois que je fais ça.

Aurélien se leva alors précipitamment et il le vit s'enfuir en direction de sa chambre en courant. Il se leva alors brusquement à son tour et lui courut après pour le rattraper. Putain.

Fiction OrelxGringe - J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant