Partie 7 - Les tests.

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Trois jours plus tard.

« Eh, ça va ? »

Guillaume se leva de sa chaise lorsqu'il le rejoignit dans la salle d'attente et il hocha la tête en le rejoignant précipitamment. Il ne sut pas bien pourquoi, mais il avait besoin de réconfort alors il vint se blottir contre le plus grand, malgré le fait qu'ils n'étaient pas seuls dans la salle d'attente et il sentit Guillaume se tendre dans l'étreinte, sans aucun doute surpris par son élan d'affection.

« Au... rél ? »

Il se mordit fortement la lèvre inférieure, ne sachant pas comment expliquer le sentiment qu'il ressentait en ce moment précis dans tout son être. Comme... de la honte. Il sentit Guillaume poser sa main sur le haut de son dos, afin de caresser ce dernier comme celui-ci aimait à le faire, puis il entendit une voix caverneuse appeler son nom de famille. Le médecin. Il se redressa en entendant ce dernier l'appeler et il jeta un regard inquiet à Guillaume, regard auquel ce dernier répondit par un petit sourire rassurant.

« Tout va bien, Aurél. Je viens avec toi, on va régler. »

Il hocha la tête et emboîta le pas à Guillaume quand celui-ci s'éloigna, rejoignant le médecin qui allait tout leur expliquer. Qu'est-ce qu'il avait honte. Il avait envie de s'enfuir en courant.

***

« Toujours pas reçu les résultats des tests de ce matin ? »

Il jeta un regard par-dessus son épaule en entendant Guillaume lui demander ça en entrant dans le salon et il se sentit rougir lorsque ses yeux se posèrent sur son torse nu. Le plus grand était en train de se sécher les cheveux à l'aide d'une petite serviette de bain et celui-ci lui jeta un regard interrogateur en le voyant buguer ainsi.

« Aurél ?

— Mm ? Oh... non... répondit-il en sortant de ses réflexions en baissant la tête en direction du portable de ce dernier qu'il tenait dans ses mains – Guillaume le lui ayant laissé pendant qu'il allait prendre sa douche – puis il jeta un regard hésitant à Guillaume en le voyant s'arrêter à côté du canapé.

— Ça t'inquiète encore ? lui demanda Guillaume qui, il savait, se doutait que ses inquiétudes du matin-même – ou plutôt celles qu'il avait depuis que le plus grand lui avait dit que ce serait une bonne qu'il se fasse dépister pour s'assurer que tout allait bien et qu'il n'avait pas contracté de maladies – étaient encore bien présentes.

— Oui... Et si... Et si ils trouvaient quelque chose ?

— Et bien alors on te soignera, répondit Guillaume en s'asseyant à ses côtés et il le sentit glisser sa main dans ses cheveux avec douceur. On commandera les médicaments qu'il faut pour ça. C'est pour ça qu'il faut savoir le plus vite possible. Tout se soigne, mais seulement si c'est pris au sérieux à temps. »

Il se mordit la lèvre inférieure fébrilement, pensant aux nombres de maladies encore inconnues à lui mais dont il avait lu les noms tous plus effrayant les uns que les autres sur les affiches de la salle d'attente en attendant son tour, puis il baissa la tête, serrant plus fort contre lui le coussin qu'il tenait dans ses bras.

« Et si... Et si je t'ai passé quelque chose ? Une maladie...? Je m'en voudrais toute ma vie, Guillaume.

— Écoute, Aurél, la plupart ne sont pas graves. Il faut juste bien prendre les médicaments prescrits par le médecin afin de guérir rapidement, ok ? »

Il acquiesça en compréhension et se pencha en direction du plus grand afin de se blottir tout contre lui.

« Ça me fait peur... J'ai fait tellement de choses... sales dans ma vie... Et... tant de fois je me suis... donné en échange d'une nuit chez quelqu'un... Surtout ces derniers temps... vu que je devais économiser pour acheter ce billet de train... Je suis mineur, personne voulait me donner du boulot et à force de rester dans la rue... même si j'essaye au maximum de rester présentable... »

Guillaume hocha la tête contre son cuir chevelu et il sentit ce dernier resserrer son étreinte autour de sa taille pour le maintenir au plus près de lui. 

« Je sais, Aurél... Je comprends. Et c'est justement pour ça que c'est important. Tu saurais me dire... combien de fois tu l'as fait...? En tout ?

— Non... murmura-t-il pour toute réponse alors que dans son esprit il revoyait toutes les fois où il s'était fait agresser, que ce soit dans la rue par un ivrogne, par un homme qu'il avait abordé en pensant qu'il serait décent avec lui, ou bien encore...

— Et ta famille d'accueil, Aurél ? Tu m'avais dit que tu t'en étais enfui, non ? lui demanda Guillaume et il sentit son cœur s'arrêter de battre à cette question alors qu'il était justement en train de penser à cette dernière. Combien de temps tu y es resté ? Tu m'as dit... que t'avais vécu deux ans chez tes grands-parents avant ça, non ?

— Oui. J'avais dix ans quand j'ai été placé chez eux. J'ai tenu trois ans. Ils étaient trop méchants.

Méchants ? répéta Guillaume d'un air incertain et il hocha simplement la tête, n'ayant aucune envie de s'étaler sur le sujet. Ils t'ont fait du mal eux aussi ? C'est pour ça que tu as préféré t'enfuir au risque de devoir vivre dans la rue ?

— Oui. Tout mais pas eux. C'est à cause d'eux que tout a commencé. »

Guillaume ne répondit rien, se remettant à caresser avec délicatesse ses cheveux et préférant sûrement ne pas le pousser trop loin dans ses retranchements en lui posant des questions sur son passé. Et il lui en était reconnaissant. C'était à cause de ce dernier qu'il détestait qui il était aujourd'hui. Si seulement il pouvait renaître sous une autre enveloppe charnelle. Ça avait toujours été son souhait après tout.

Fiction OrelxGringe - J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant