Partie 14 - La crise.

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« Non, non, non... non ! »

Il se réveilla durant la nuit en entendant Aurélien hurler ça d'une voix enrouée à ses côtés dans le lit. Il pensa aussitôt qu'il devait être en train de faire un cauchemar comme il en avait déjà fait un la semaine dernière et il appuya précipitamment sur le bouton de sa lampe de chevet pour éclairer sa chambre. Il se pencha ensuite par-dessus le plus jeune afin de le réveiller, mais il fut étonné de voir qu'il avait déjà les yeux ouverts. Aurélien fixait le plafond de sa chambre d'un air terrorisé, les larmes coulant à profusion sur ses joues inondant son visage, et il leva un instant les yeux en direction du plafond pour voir ce qu'il regardait ainsi, avant de comprendre qu'il devait s'être réveillé au beau milieu d'un cauchemar en ne remarquant rien de particulier sur celui-ci.

« Eh, Aurél... Tout va bien, tu es à la maison... tenta-t-il de le rassurer et quand il posa sa main sur sa joue trempée de larmes afin de caresser doucement cette dernière et ainsi l'apaiser, Aurélien tressaillit à son toucher et son regard vint alors trouver le sien. Oh, mon chat...

— Non... Guillaume... sanglota le plus jeune, semblant se mettre à pleurer de plus belle, et il le regarda d'un air soucieux, inquiet.

— C'est moi, Aurél. Rien ne peut t'arriver ici. Tu m'entends ? » lui dit-il, se demandant s'il avait rêvé de ses parents ou bien, pire encore, s'il avait repensé à ses années en foyer.

Aurélien lui lança alors un regard effrayé et avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, le plus jeune le repoussa et se leva précipitamment du lit avant de détaler hors de la chambre en courant. Il resta un petit moment bouche-bée et immobile sur le lit, se demandant ce qu'il avait bien pu dire pour qu'Aurélien réagisse ainsi à son contact, avant de se reprendre et de lui courir après :

« Aurél ? Aurél ?! »

Il arriva dans le salon juste au moment où Aurélien parvenait à ouvrir la porte menant au petit balcon et il sentit son cœur rater un battement en le voyant s'élancer dehors.

« Aurél ! Qu'est-ce que tu fais ?? »

Il le rejoignit en quelques enjambées à peine et quand il le rejoignit sur le balcon, il l'aperçut penché par-dessus la balustrade et il paniqua aussitôt :

« Mais qu'est-ce que tu fais, bon sang ?! Aurél, calme-toi ! »

Il l'attrapa à bras le corps de peur que le plus jeune ne passe à travers bord et Aurélien lui tomba dessus en poussant un petit cri de surprise. Il grimaça en se sentant chuter au sol, mais au moins Aurélien était dans ses bras, en sécurité. Celui-ci continua de sangloter douloureusement et il le tint fermement en le sentant essayer de se débattre :

« Lâche-moi... Lâche-moi, Guillaume...

— Calme-toi, Aurél. Je ne vais pas te faire de mal. Je veux juste m'assurer que tu ne t'en fasses pas non plus. Ok ? »

Aurélien secoua la tête, dos à lui, et il le serra plus fort contre son cœur, avant de plonger son visage dans ses cheveux noir. Tout allait bien, il était là maintenant, il ne lui arriverait plus jamais rien de mal. Il en avait fait la promesse. Aurélien arrêta petit à petit de se débattre contre lui en voyant que ça ne servait à rien de toute façon et il le sentit bientôt se laisser aller dans ses bras alors il se mit à lui dire des mots rassurants au creux de l'oreille afin d'éloigner tout à fait sa crise d'angoisse. Ça avait été violent. Mais maintenant, c'était fini. Aurélien allait bien. Il ne dit rien un long moment, s'assurant que la crise était définitivement passée, avant de se relever sans jamais lâcher le plus jeune. Quand ils furent debout, celui-ci lui jeta un regard inquiet et il prit son visage avec douceur dans ses mains :

« Je vais nous faire du thé, d'accord ? Ça va aller ? »

Aurélien hocha la tête doucement, d'un air hésitant, et il lui sourit pour lui dire que tout allait bien. Il  posa sa main sur le haut de son dos et l'entraîna avec lui dans le salon, prenant bien soin de refermer la porte menant au balcon derrière eux. Juste au cas-où.

***

« Et là, tu vois, c'était à la plage. Je sais pas, je devais avoir dans les dix ans... »

Il était en train de montrer des photos de lui petit à Aurélien sur le canapé, s'étant rappelé de ce qu'il lui avait promis la veille et Aurélien refusant tout bonnement de lui raconter de quoi il avait rêvé. Ce dernier lui lança un petit regard hésitant avant de prendre la photo dans ses mains et il sourit tendrement en voyant à quel point il agissait avec précaution afin de ne pas la froisser sans faire exprès. Le plus jeune observa longuement la photo qu'il venait de lui passer avant qu'il ne le voie se tourner de nouveau vers lui, le même petit regard hésitant sur le visage.

« Ça va, mon chat ? lui demanda-t-il en riant doucement avant de froncer légèrement les sourcils en ne le voyant pas répondre. Aurél... est-ce que c'est comme ça que tu m'imaginais ? J'ai pas trop changé en fin de compte, tu trouves pas ? »

Le plus jeune le dévisagea encore un long moment avant de secouer la tête doucement et il sourit avant de venir passer une main dans ses cheveux pour les lui dégager de devant les yeux.

« Et toi... Je me demande comment tu étais petit aussi. Je suis sûr que tu dois pas avoir tant changé que ça non plus, hein ? »

Aurélien secoua la tête et quand il le vit lui lancer un regard implorant, les larmes aux yeux, il se dit qu'il avait dit quelque chose qu'il n'aurait dû pas en parlant de son enfance alors il l'attira dans ses bras :

« Oh, mon chat... Viens-là, je te demande pardon. Pense pas à ça. Pas maintenant, c'est pas important. »

Il le sentit retenir sa respiration quand leurs deux torses se rencontrèrent, puis il le sentit s'accrocher à son tee-shirt de toutes ses forces, sanglotant dans son cou sans plus réussir à se retenir. Qu'est-ce qu'il était idiot. Ce n'était vraiment pas le moment de lui faire penser à ça. Punaise...

Fiction OrelxGringe - J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant