Partie 18 -

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Cinq jours plus tard.

Il rentra sur la pointe des pieds quand il s'aperçut que son petit appartement était plongé dans le noir le plus complet, indiquant qu'Aurélien était sûrement déjà en train de dormir. Il ferma donc la porte d'entrée du plus doucement possible, puis se dirigea à tâtons vers sa chambre, laquelle il ouvrit en faisant le moins de bruit possible et vint s'asseoir sur son lit. du côté duquel il dormait. Il alluma la lampe de chevet près de lui et se tourna pour regarder Aurélien mais fut surpris de trouver un lit vide. Il fronça les sourcils, se demandant où c'est qu'il pouvait bien être s'il n'était pas en train de dormir, avant de se dire que peut-être était-il encore devant la télévision en train de l'attendre malgré le fait qu'il n'ait pas entendue cette dernière en passant à côté du salon. Il se déchaussa alors et ressortit de sa chambre, se dirigeant vers le petit salon. La télévision était éteinte, ce qui le laissa un peu perplexe, mais il s'approcha du canapé pour vérifier quand même et il poussa un petit soupir soulagé en voyant Aurélien endormi sur celui-ci. Il était bien là, il avait failli avoir peur. Il s'accroupit à côté de l'accoudoir afin de se mettre au même niveau que son copain et il sourit tendrement en caressant son visage endormi du regard. Qu'est-ce qu'il était beau. Aurélien était parfait. Il passa une main taquine dans ses cheveux longs et joua un instant avec ses mèches noires, essayant ainsi de le réveiller en douceur :

« Mon chat... Tu t'es endormi sur le canapé... »

Aurélien poussa un petit soupir fatigué dans son sommeil et il crut un instant qu'il ne s'était pas réveillé quand il le vit ouvrir la bouche :

« Guillaume... Tu es rentré...?

— Oui, mon cœur. C'est fini.

— J'ai essayé de t'attendre... mais j'étais trop fatigué, murmura Aurélien et il exhala un petit sourire attendri en l'entendant dire ça. Et alors... qu'est-ce qu'il a dit...? reprit ensuite ce dernier et il repensa au visage ensanglanté de Julien quand il lui avait cassé la gueule un peu plus tôt.

— Mm... Pas grand chose en réalité, dit-il en réfléchissant et il vit le plus jeune froncer légèrement les sourcils dans son quasi-sommeil. Je crois qu'il a pas eu trop le temps de dire quoi que ce soit.

— Pourquoi...? Tu t'es énervé ?

— On peut dire ça, oui, rit-il doucement en caressant le visage de son copain avant de redevenir sérieux. Il t'approchera plus, Aurél. Je crois qu'il a compris la leçon. Et les autres aussi.

— La... leçon...? »

Il sourit tristement en observant son petit copain. Aurélien était trop dans les vapes pour remarquer qu'il s'était blessé à la main en frappant son (ancien) ami. Quand ce dernier lui avait confirmé ce qu'il savait être la vérité quelques jours plus tôt, à savoir que Julien lui avait sauté dessus dans les toilettes et non – bien évidemment – l'inverse, il lui avait promis de couper tout lien avec ses amis. Aurélien avait paru inquiet, lui demandant pourquoi il faisait ça pour lui alors que c'était lui, justement, qui était arrivé en dernier et lui disant qu'il n'avait pas à arrêter de voir ses amis pour lui. Il lui avait alors expliqué que ça faisait longtemps qu'il ne les supportait plus ses amis et que ceux-ci n'étaient que des gamins immatures alors que ce qu'il voulait créer avec lui, c'était quelque chose de sérieux. Il était amoureux d'Aurélien – l'avait toujours été depuis ses dix ans même –, et évidemment qu'il le faisait passer devant n'importe quel ancien camarade de classe avec qui il était resté amis un peu trop longtemps malgré le manque de reconnaissance réciproque. Il était temps de changer d'entourage et de grandir. Il se devait d'être responsable maintenant. Il avait un petit gars qui comptait sur lui. Mais avant, il avait voulu régler son compte à Julien pour ce qu'il lui avait fait. Et ce petit gars, il avait encore tellement de choses à rattraper, pensa-t-il tristement en caressant ses cheveux, se rappelant qu'Aurélien n'avait sûrement plus jamais mis un pied à l'école depuis le jour où il s'était enfui de sa famille d'accueil. Aurélien était déjà bien parti pour se rendormir et il se releva avant de se pencher vers lui pour le prendre dans ses bras avec douceur comme on le ferait d'un enfant :

« Bébé chat... Je t'amène te coucher, d'accord ? Tu tombes de fatigue. »

Aurélien poussa simplement un petit soupir fatigué pour toute réponse et il sourit doucement en enfouissant son visage dans ses cheveux pour déposer un baiser sur ces derniers.

« Qu'est-ce que je t'aime, toi. » murmura-t-il dans le creux de son oreille et il posa Aurélien sur son côté du lit quand il fut dans la chambre.

Il rabattit le drap sur ses épaules, le plus jeune s'étant déjà mis en pyjama, et il alla rapidement se désinfecter la main dans la salle de bain avant de le rejoindre dans le lit. Il l'attira à lui et Aurélien poussa un petit soupir de bien-être au contact quand il passa un bras par-dessus sa taille pour le serrer à lui durant la nuit, le faisant sourire tendrement :

« Bonne nuit, mon ange. Je t'aime. »

Il déposa un baiser sur sa nuque en disant ça, dégageant un instant ses long cheveux noir du passage, puis ferma les yeux à son tour, prêt à se laisser emporter dans les bras de Morphée lui aussi. Il n'avait jamais été aussi heureux, et ça c'était parce qu'Aurélien lui était revenu. C'était une certitude. Et même s'ils leur restaient encore quelques petits problèmes à régler, il n'était pas inquiet. Ils avaient toute leur vie pour ça.

Fiction OrelxGringe - J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant