Epilogue

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Résidence Joestar-Zeppeli, New York City, 13 Mai 1988

Okay, Jōtarō n'était pas préparé à... ça.

L'apparition soudaine et inexpliquée de son stand, okay.
Chasser un vampire centenaire qui avait greffé sa tête sur le corps de son ancêtre, okay.
Être tombé amoureux, d'un autre garçon, qui avait d'abord essayé de le tuer pour le compte dudit vampire... okay.

Mais Joseph Joestar dans une robe mexicaine tellement inadaptée à sa masse de muscles que les coutures semblaient prêtes à exploser à tout moment, maquillé comme une voiture volée, qui se faisait appeler Tequila ET qui prétendait que c'était comme ça qu'il s'était infiltré parmi les nazis au Mexique en 1938...

C'était juste TROP.

- CAE-SAR!! CAE-SAR!! CAE-SAR!! WOOH!!!

Les yeux de l'Italien manquèrent sortir de leurs orbites quand il vida d'un trait son dernier shot.
Il secoua vivement la tête pour garder ses esprits et reposa le verre si fort qu'il se brisa, tandis que Polnareff lui attrapait le poignet pour le lever en signe de victoire sous les applaudissements.

- Et ça fait bien 70, BRAVO!!! s'écria Kakyoin. Vous avez vraiment une descente impressionnante, Zeppeli-san!

Caesar bomba le torse et, d'un geste séducteur, fit signe à Joseph de s'approcher.
Celui-ci battit des cils de manière exagérée et tituba vers lui, réprimant de justesse une grimace quand il se tordit la cheville avec ses talons.

Le blond éclata de rire et croisa les bas.
- S'il y a quelque chose que t'as pas, c'est bien la grâce, "cara mia"! se moqua-t-il.

Joseph lâcha une exclamation outrée et jura qu'il allait lui prouver le contraire. Il fit signe à Polnareff, qui fouilla dans les pochettes et changea de disque.
Un air de tango s'éleva et Joseph entraîna Caesar dans une danse aussi endiablée que désordonnée (et douloureuse pour les pieds de l'Italien).

Holly revint au même moment de la cuisine, et fourra immédiatement le gâteau d'anniversaire dans les bras de Kakyoin pour plonger sur son caméscope avec un gloussement d'adolescente.
Abdul éclata de rire et se mit à taper dans les mains en rythme, bientôt imité par Suzi Q — avant de plonger sur Iggy avec une exclamation quand il essaya de sauter sur le gâteau.

- Noriaki, si tu me cherches je me suis exilé sur une île déserte, marmonna Jōtarō en enfonçant sa visière jusqu'à son nez. Je ne connais pas ces gens.

Le roux s'esclaffa et le retint par le bras pour l'empêcher de s'éloigner.

- Allez Jojo, donne-leur un peu de crédit, quoi! C'est pas tous les jours qu'on fête ses 70 ans, je trouve ça génial de se lâcher à ce point après tout ce qu'on a vécu!

Jōtarō leva les yeux au ciel et força un demi-sourire.
- ...Mmh.

S'il s'était décoincé, il avait toujours un peu de mal avec les démonstrations publiques d'affection, ça le mettait mal à l'aise.

Voir Caesar et Joseph se déhancher l'un contre l'autre en se regardant si intensément, après les avoir entendus en pleine action TOUTES LES NUITS quand il était en 1939, ça avait de quoi être... gênant.
D'autant que Joseph n'avait aucun sens de la pudeur et-

- Okay c'est mort je vais m'en griller une DEHORS, lâcha précipitamment Jōtarō quand l'Italien fit mine de glisser sa main sous la jupe fendue de l'Anglais.

Kakyoin piqua un fard à son tour et acquiesça vivement en le suivant.

~

Accoudés au balcon, les deux jeunes Japonais regardaient les lumières multicolores de la cité qui s'étalait à perte de vue.

- Je crois que je me fais déjà à la vie à New York! murmura Kakyoin en appuyant son menton sur sa main. J'ai beaucoup voyagé, mais ici c'est tellement enivrant, les gens font ce qu'ils veulent.... j'ai l'impression que tout est possible.

- Mmh, approuva Jōtarō en enfonçant ses mains dans ses poches. S'il y a un truc qu'on peut bien reconnaître aux Amerloques, c'est qu'ils ont des couilles, eux.

Ils restèrent silencieux pendant un moment.
Les flashs des immenses écrans publicitaires se reflétaient dans les yeux violets de Kakyoin, y projetant comme des milliers d'étoiles.

Le brun balança son mégot par-dessus la rambarde.Son cœur accéléra et il s'approcha d'un pas de son petit ami. La longue boucle rousse de celui-ci lui caressa la joue, volant dans la brise.
Le jeune homme leva la tête vers Jōtarō, l'interrogeant du regard comme celui-ci le dévisageait de ses yeux vert d'eau.
- Mmh? Qu'est-ce qu'il y a, Jojo?

Son petit ami passa simplement le bras autour de ses épaules et appuya son front contre le sien. Il lui sourit.

- ...Rien.

Il réduisit l'espace entre eux, s'arrêtant à quelques millimètres des lèvres de Kakyoin.
- Je me disais juste que je la sens bien, cette nouvelle aventure.

Le roux pouffa et lui fit un clin d'œil.
- Tu es sûr? Je te parie qu'au bout d'une semaine tu vas me dire que l'université t'ennuie et que tu veux partir en mission avec Joseph et Caesar.

Jōtarō lui jeta un regard blasé.

- Pas moyen, grommela-t-il. La Fondation Speedwagon les envoie enquêter sur une série de meurtres qui s'enchaînent depuis '83. Mais Morioh est juste une petite ville de banlieue... Honnêtement, après ce qu'ils ont vécu, je vois pas ce qui pourrait mal tourner pour eux!

Kickstart My Heart - FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant