MISERABLE

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Cela fait maintenant sept longues années que je me suis retrouvée dans ce monde sombre, un

 monde qui n'était plus que l'ombre de celui que j'avais connu.

Les rires insouciants de ma famille avaient été remplacés par les hurlements des ténèbres.

Les souvenirs de l'assassinat brutal de mes parents hantaient mes nuits et mes jours.

Je me souvenais du son des coups de feu, du goût du sang dans l'air, du choc d'une réalité inimaginable.

J'ai été arrachée à ma vie, à mes rêves, à tout ce qui m'était familier. Les chaînes de la douleur et de la peur m'ont enlacée, m'emprisonnant dans un cauchemar sans fin. Je suis devenue un élément cruel d'un puzzle, une composante de la vengeance, une marchandise dans un commerce insidieux.

Chaque nuit, je me retrouvais dans les bras de M. Victor Brejnev, un homme dont le regard était aussi froid que la glace et aussi impitoyable que la nuit elle-même.

— Coucou, ma jolie, c'est l'heure du kiproko.

Ses mains, qui avaient ôté des vies, s'aventuraient sur ma peau, laissant derrière elles une traînée de dégoût et de désespoir. Je me recroquevillais en moi-même, luttant contre les larmes qui menaçaient de me submerger. Mon corps était devenu une prison, où je purgeais une peine que je n'avais pas méritée.

Les murs de cette demeure s'insinuaient dans mes rêves, dans mon esprit, dans chaque recoin de ma conscience. Les ombres dansaient, se tordaient en d'innombrables formes grotesques, reflétant la réalité déformée que j'étais forcée d'endurer.

Mes propres pensées étaient devenues mes ennemies, me torturant avec des questions sans réponse et des regrets insurmontables.

Mais malgré la douleur et l'obscurité, une lueur de résistance brûlait en moi. Une lueur qui refusait de s'éteindre complètement, qui me murmurait que je n'étais pas seulement une victime. Je n'étais pas seulement une silhouette brisée dans l'obscurité.

Je suis plus que cela.

Brisée, j'attendais et priais pour que ce porc meure et soit dévoré par les insectes.

Chaque nuit, je rêve de le poignarder encore et encore, jusqu'à ce que son cœur disparaisse complètement.

J'ai tant essayé de m'enfuir, mais toutes mes tentatives ont été réduites à néant.

Je ne récolte que des coups la nuit, des coups le jour, venant de sa femme qui ne supporte pas que je la rivalise.

Finalement, je me suis habituée à cette vie sans fin. Les coups sont devenus des déclarations d'amour pour moi maintenant.

Assise avec cette famille misérable, je mange ma soupe, qui me brûle les lèvres abîmées.

— Hé, passe-moi le sel, dit le fils de Victor d'un ton dominateur.

— Non !!

Après cette réponse, le visage de son fils devient tout rouge de colère.

— Quelle insolence, chéri. Tu as vu comment elle se comporte avec notre fils ? Tu devrais la tuer comme ces saletés de parents, dit la femme de Victor en lançant son assiette sur moi.

Je l'ai échappée de justesse.

— FERME TA PUTAIN DE GUEULE, FEMME, crie Victor.

Victor déteste qu'une autre personne élève le ton ou me frappe.

Il dit que je suis sa reine. Je ne savais pas qu'une reine c'est les coups et le viol.

Après ce dîner, je me dirige vers ma chambre en attendant que mon roi vienne faire de moi sa reine comme tous les soirs.

Je me demande s'il remplit ses devoirs conjugaux.

Les fenêtres de ma chambre sont ouvertes, laissant entrer le soleil brûlant.

Il est 16 heures. Je passe tout mon temps dans ma chambre pour éviter de croiser le regard noir de la femme de Victor, qui serait capable de me tuer si elle en avait l'occasion.

Cette maison est remplie de gardes, blindée de la tête aux pieds.

Je me lève pour aller prendre ma douche, j'ai rendez-vous avec Victor dans l'un de ses bars à 21 heures. Je dois être belle et à l'heure pour éviter les coups.

Je déteste me regarder dans le miroir ou prendre une douche car ils me font réaliser l'état dans lequel je suis.

Après avoir pris ma douche, je fais un maquillage simple pour cacher mes bleus, j'enfile une mini-robe noire à dos ouvert. C'est Victor qui me l'a achetée. J'opte pour une queue de cheval bien serrée.






Assise dans le coin sombre du bar, j'observe la scène qui se déroule devant moi. M. Victor Brejnev, un homme au charisme indéniable, discute avec son rival de la mafia, Kev Invon.

Le bruit sourd de leurs voix se mêle aux rires étouffés de l'assemblée, formant un fond sonore pour leur négociation tendue.

Victor : (d'un ton calme mais autoritaire) Kev, nous savons tous les deux que cette rivalité ne mène qu'à des pertes. Nous pourrions travailler ensemble et contrôler le marché sans effusion de sang.

Kev : (ricanant) Tu proposes donc une alliance ? Après toutes ces années à se faire la guerre ?

Victor : (gardant son calme) Les temps changent, Kev. Les forces extérieures deviennent de plus en plus puissantes. Une union entre nos organisations serait une protection mutuelle.

Kev : (plissant les yeux) Et quelle garantie aurais-je que tu ne me poignarderas pas dans le dos dès que cela t'arrangera ?

Victor : (sourire en coin) La parole d'un homme d'honneur, Kev.

Pendant ce temps, je me sens mal à l'aise, réalisant que je deviens malgré moi un enjeu dans leur jeu de pouvoir. Mes doigts jouent nerveusement avec le bord de mon verre.

Kev : (jetant un coup d'œil vers moi) Et qui est cette belle jeune femme qui semble si... précieuse pour toi, Victor ?

Victor : (posant doucement sa main sur mon épaule) C'est ma protégée. Mon trésor personnel, si tu préfères.

Je sens le regard de Kev se poser sur moi, et je me mords la lèvre inférieure, mal à l'aise sous cette attention indésirable.

Kev : (riant sarcastiquement) Un trésor, hein ? Intéressant. Alors, Victor, si je décide de coopérer, quelle garantie aurais-je que ce "trésor" restera indemne ?

Victor : (sourire s'estompant) Kev, ne t'avise pas de menacer ce qui m'est cher. Si nous parvenons à un accord, elle ne sera pas impliquée dans nos affaires.

Kev : Je la veux, j'aimerais voir quel trésor elle cache.

La tension est palpable dans l'air, et je me sens piégée au milieu de cette négociation dangereuse. Peu importe l'issue, il est clair que personne ne sortira de cet échange satisfait.

Et c'est ainsi que je suis témoin de cet étrange ballet de pouvoir, où les mots sont aussi tranchants que les lames des couteaux que ces hommes dissimulent sous leurs sourires calculés. Une danse dangereuse, où je suis le pion malheureux sur l'échiquier de la mafia.

MOn ESCLAVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant