TenSions

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Alors que je franchis le seuil de la maison, mes yeux sont immédiatement attirés par la scène qui se déroule devant moi.

Jack, une expression déterminée sur le visage, coordonne le port de Kev avec l'aide de ses hommes, les muscles de leurs bras saillants sous l'effort. La tension dans l'air est palpable, et le poids de Kev semble peser sur chaque épaule présente.

Figée devant la voiture, mes mains tremblent involontairement, mes doigts serrés en poings pour tenter de réprimer la nervosité qui m'envahit.

Mes pensées s'égarent dans un tumulte de souvenirs : des soirées passées à vivre des aventures mouvementées avec Kev et Jack, le danger et l'excitation mêlés dans chaque moment vécu ensemble.

Tout en jouant nerveusement avec la pointe de mes pieds, je sens la présence rassurante de Marc s'approcher. Son regard chaleureux et compréhensif se pose sur moi, apaisant légèrement les battements désordonnés de mon cœur. Sa proximité m'encourage à reprendre le contrôle de mes émotions alors qu'il m'invite à pénétrer à l'intérieur de la maison, rompant temporairement le lien hypnotique que j'entretenais avec la scène devant moi.

En suivant Marc, chaque pas résonne dans l'atmosphère tendue de la maison, amplifiant le sentiment d'incertitude qui m'envahit. Une fois à l'intérieur de ma chambre, il referme doucement la porte à clé, isolant le tumulte extérieur et me laissant seule avec mes pensées. Les battements de mon cœur se font plus forts, presque assourdissants, et une boule de nervosité se forme dans ma gorge.

Mon regard parcourt la pièce familière, cherchant un ancrage dans cet environnement soudainement devenu oppressant. Le lit, posé au centre de la pièce, m'appelle silencieusement. M'avançant avec hésitation, je m'y allonge enfin, sentant le tissu sous moi et observant le plafond. Le motif complexe du plâtre devient ma fixation, mes pensées s'égarent dans les tourbillons et les courbes, reflétant la complexité de mes émotions.

La fatigue, l'adrénaline et l'incertitude pèsent sur moi, et mes paupières se font peu à peu lourdes. La tension accumulée dans mon corps commence à se relâcher tandis que le sommeil m'envahit lentement. Dans cet instant de transition entre la veille et le rêve, le toit au-dessus de moi reste le dernier point de concentration avant que je ne m'abandonne finalement au sommeil, laissant derrière moi les événements de la soirée pour trouver un répit temporaire dans le monde des rêves.

Allongée dans ma chambre, baignée par la douce lumière du soleil qui traverse les rideaux entrebâillés, je me sens enfin à l'abri de l'intensité de la soirée passée. Inspirant profondément, je m'étire avec satisfaction, les muscles de mon corps se dénouant progressivement alors que je me libère des résidus d'anxiété qui m'ont suivie jusque dans mon sommeil.

D'un mouvement délibéré, je me glisse hors du lit et me dirige vers la salle de bain, la fraîcheur du carrelage sous mes pieds nus contrastant agréablement avec la chaleur qui règne dans la pièce. Lorsque j'ouvre la porte, la vapeur s'échappe en tourbillons, emplissant l'air d'une douceur enveloppante. Mes doigts effleurent le robinet et je me délecte de la chaleur bienfaisante qui s'écoule sur ma peau.

L'eau chaude me caresse, apaisant les tensions accumulées et éveillant mes sens engourdis. Mes cheveux bouclés, emmêlés par l'agitation de la nuit, sont soigneusement lavés, le savon moussant transformant chaque mèche en une toile blanche sur laquelle la saleté et l'incertitude sont emportées.

Après avoir pris soin de moi sous la douche, je sors enfin de ce cocon de vapeur, me sentant revigorée et plus ancrée dans le moment présent. Une serviette enveloppe mes cheveux, absorbant doucement l'excès d'eau, tandis qu'une autre caresse ma peau, m'enveloppant dans une chaleur douillette.

J'ouvre l'armoire de Nath, mes yeux parcourant les vêtements suspendus soigneusement. Mon choix se pose finalement sur un jean ajusté et un pull rouge qui semblent m'appeler.

J'enfile le jean d'un mouvement fluide, appréciant la sensation du tissu contre ma peau. Le pull glisse sur moi, et je sens sa chaleur m'entourer, un rempart contre la légère fraîcheur de la pièce. Mes pas me guident instinctivement vers le lit, le matelas accueillant mon corps avec une douce fermeté. Mes pensées, auparavant agitées, commencent à se calmer, guidées par la sensation apaisante du tissu sous mes doigts.

Là, étendue sur le lit, je contemple le plafond d'un regard serein. Le toit au-dessus de moi, une toile blanche immaculée, reflète la clarté du jour qui filtre à travers les volets entrebâillés. Dans ce moment de tranquillité.

Allongée sur le lit, le dos tourné à la porte, je sens l'agitation nerveuse de ma main jouant avec les boucles de mes cheveux. La tension dans l'air est presque palpable, chaque seconde semblant s'étirer à l'infini.

Soudain, la porte s'ouvre avec une lenteur presque cruelle. Mon cœur rate un battement alors que je me retourne instinctivement, persuadée que c'est Jack qui arrive avec de la nourriture.

Cependant, ce que je découvre me fige sur place. Mon regard croise les iris de Kev, debout devant la porte, un plateau en main. Le choc et la peur se bousculent dans mon esprit, et je quitte le lit précipitamment pour me cacher au fond du mur, comme si l'ombre pourrait me protéger de cette réalité oppressante.

- Tiens, mange," prononce Kev d'une voix autoritaire, avançant lentement vers le lit. Mon cœur bat à tout rompre, et les mots se coincent dans ma gorge.

- Tu... tu étais blessé hier," parviens-je finalement à articuler, la peur me faisant bafouiller.

-Je vais bien," répond-il d'une voix calme, et il continue de s'approcher de moi. Mes mains tremblent, et je le vois frissonner en réponse à ma propre nervosité grandissante. Je murmure doucement, presque implorante,

-S'il te plaît, je... je t'en prie, laisse-moi partir."

Mais Kev secoue la tête, sa détermination inébranlable.

-"Non, non, ma belle. Tu en sais déjà trop. Si tu dois partir d'ici, c'est mort."

Les mots résonnent dans l'air comme une sentence implacable. Ma respiration s'accélère, et je me sens piégée dans cette pièce, dans cette situation qui me dépasse.

-"Je ne dirai rien, je te le jure," je tente de le convaincre, ma voix à peine plus qu'un murmure désespéré. Kev pose sa main sur mes épaules, un geste qui me fait sursauter violemment.

- Tu sais, trésor, ta vie a changé le jour où Victor t'a trouvée et a fait de toi sa propriété," dit-il d'une voix chargée d'une sombre certitude.

- "Mais si lui est aujourd'hui mort, toi, tu ne pourras jamais échapper à cette scène. Jamais."

Il marque une pause, se dirigeant lentement vers le lit où il s'assied avec une assurance troublante.

- "Tous les ennemis et rivaux de Victor te chercheront, car cet imbécile t'a exposée aux yeux du monde en tant que son trésor. Donc si ce n'est pas moi qui te tue, les autres clans le feront."

Après ces mots glaçants, Kev se lève et quitte la pièce, me laissant seule dans un tourbillon d'émotions. Les larmes coulent librement sur mes joues alors que je réalise la cruelle réalité de ma situation. Mon souffle est entrecoupé de sanglots, et je suis plongée dans un abîme de détresse et de désespoir.

MOn ESCLAVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant