Trouble

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                       TRÉSOR



Arrêtés dans la chambre d'hôtel, je m'efforce de m'installer sur la porte avec précaution, mon genou me causant quelques difficultés.

Kev s'assoit sur le lit, sa présence imposante remplissant l'espace. Maladroitement, je reste figé près de la porte, les mains tremblantes, incapable de détourner mon regard de lui.

Soudain, Kev brise le silence d'un ton calme, mais sa remarque me fait frissonner :

- Tu ferais mieux d'aller te laver au lieu de me dévisager comme un chien affamé.

Son couteau danse entre ses doigts. Je sens mon cœur s'accélérer.

Lentement, il se lève, dégageant une aura hypnotique, et s'approche de moi, chaque pas étant comme une lente coupure dans l'air. Je tente de reculer, mais ma blessure me retient prisonnier devant la porte.

Il ne cesse de s'approcher jusqu'à ce qu'il soit collé à moi. La proximité est presque étouffante, me faisant presque sentir les battements de son cœur.

Surpris, un hoquet m'échappe, et un sourire glisse sur les lèvres de Kev. Il articule doucement :

- Vas te laver, je sors faire des courses. Après qu'il ait attendu quelques instants, je m'écarte sur ma droite pour le laisser passer.

Son départ me laisse quelques minutes seules, tremblant, à repenser à cette scène étrange. Il aurait pu me laisser là, mais il m'a sauvé.

Mes pensées tournent en boucle, et c'est avec une certaine anxiété que je finis par me diriger péniblement vers la salle de bains pour prendre une douche, dans l'espoir d'échapper à cette semaine mouvementée.

Je reste assis devant le lavabo pendant un certain temps, hésitant à sortir.

Enfin, je me lève et retourne dans la chambre.

Mes yeux croisent les siens - les yeux gris de Kev, maintenant plus propres et humides de la douche.

- Viens t'asseoir et mange, dit-il en me tendant un paquet.

Mon regard explore la pièce avec une certaine excitation avant que je prenne le paquet et m'installe de l'autre côté du lit.

Le repas est partagé dans un silence pesant, chaque bouchée semblant être suspendue dans l'air.

Kev se lève et contourne le lit pour s'asseoir à côté de moi.

- Montre-moi ta cheville, murmure-t-il doucement.

Je recule, paniqué.

- Tu sais, trésor, je vais te révéler quelque chose qui te sera utile pour rester en vie longtemps.

Des larmes silencieuses glissent sur mes joues sans que je puisse les contenir.

- Je déteste attendre et me répéter, donc donne-moi ta PUTAIN de cheville, poursuit-il, son ton prenant un caractère menaçant.

Sans attendre davantage, je m'exécute, exposant immédiatement ma cheville blessé.

Kev sort une pommade de sa poche et l'applique sur ma blessure. Je le fixe, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, complètement perturbé.

- Repose-toi. Marc viendra nous chercher demain matin, déclare-t-il avant de se lever et de s'étendre de l'autre côté du lit.

Les mots me viennent difficilement :

- Mer... merci. Mon esprit tourbillonne, laissant place à des émotions contradictoires qui m'envahissent tandis que je m'efforce de comprendre la situation étrange dans laquelle je me trouve.

Assis sur le lit, je me sens submergé par une vague d'hésitation, mon cœur battant plus fort à mesure que les secondes s'écoulent.

Devrais-je vraiment me coucher sur ce même lit que Kev ?

Mes pensées tournent en boucle, m'empêchant de prendre une décision. Mon regard reste figé droit devant moi, fixant le mur en face, comme si j'espérais y trouver la réponse à mon dilemme.

Plongé dans mes pensées tourbillonnantes, je perçois du coin de l'œil le mouvement de Kev. Il se lève gracieusement, comme s'il avait lu mes inquiétudes à travers mon silence.

Mon cœur se serre légèrement alors qu'il quitte la chambre sans un mot. Son départ apporte un soulagement palpable, dissipant une partie de la tension qui pesait sur mes épaules.

Lentement, je m'allonge sur le lit, sentant la fraîcheur du tissu sous moi. Une vague de fatigue m'envahit, comme si toute l'angoisse et la douleur accumulées au fil des événements voulaient finalement prendre leur tribut. Je ferme les yeux et inspire profondément, laissant mes muscles se détendre un à un.

Mon esprit s'égare dans les méandres du sommeil, les images de la journée défilant devant mes paupières closes. Les tensions s'évanouissent peu à peu, remplacées par une quiétude bienvenue. Chaque souffle régulier m'enveloppe, m'emportant dans un état de tranquillité profonde. Les pensées s'apaisent, les soucis s'estompent, et je me laisse porter par les bras réconfortants du sommeil.


Perdu dans les méandres d'un rêve extraordinaire, je m'abandonne à un monde où les règles de la réalité semblent flotter.

Tout à coup, mes doigts rencontrent une surface solide et énigmatique, un objet dont la nature m'échappe.

La curiosité l'emporte sur ma torpeur onirique et j'entrouvre doucement mes paupières, me confrontant à la scène étonnante qui se déroule sous mes yeux.

Je découvre avec un mélange de confusion et d'étonnement que mes mains sont en train de parcourir le torse nu de  Kev. Mes doigts m'éveille brusquement de mon rêve, et mon cerveau se réveille en sursaut. Mon cœur s'emballe alors que mes doigts, presque par réflexe, continuent de caresser involontairement la peau découverte de son torse.

La réalité me frappe comme une vague glaciale, et un frisson parcourt mon échine. Mes yeux s'écarquillent d'horreur et de surprise à mesure que je réalise la situation embarrassante dans laquelle je me suis retrouvé. Lentement, mes mains se retirent de son corps, comme si elles étaient brûlées par le contact.

Dans un mouvement précipité, je recule, ma respiration s'accélérant à mesure que l'embarras et la gêne s'emparent de moi.

Dos à la fenêtre, je m'efforce de masquer mon visage rougissant, incapable de faire face à Kev après cette situation indigne de moi.
Mes mains tremblent, et mes pensées se bousculent, ne trouvant pas les mots adéquats pour expliquer cet incident malheureux.

Dans un effort laborieux, je parviens enfin à articuler d'une voix faible et hésitante :

- Je... je... désolé.

Le silence semble s'étirer, épais et lourd, pendant un instant qui semble durer une éternité. Kev se lève finalement de manière silencieuse, captant son t-shirt abandonné à proximité, et l'enfile avec une grâce déconcertante. Sa voix, paisible mais chargée d'une note de retenue, rompt le mutisme :

- Il est l'heure de partir, Marc nous attend en bas.

Mon regard évite soigneusement le sien, se tournant machinalement vers la fenêtre à côté. La lumière du jour envahit la pièce, soulignant l'aube d'une nouvelle journée. Mon cœur bat encore la chamade, mes joues brûlent toujours d'embarras, et je me trouve submergé par un mélange complexe d'émotions que je peine à contenir.

MOn ESCLAVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant