Dégoût

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                         TRÉSOR



Dans cet instant suspendu, mes yeux ont croisé les siens, créant une connexion électrique chargée d'émotions. Mon souffle s'est fait plus court, alors que je sentais le bout de ses doigts effleurer ma joue avec une douceur presque timide. Nos lèvres se sont rencontrées avec une intensité bouillonnante, faisant naître un frisson qui a parcouru mon échine.

Le baiser passionné s'est intensifié, devenant une danse ardente mêlant désir et tendresse. Chaque sensation était amplifiée : la chaleur de nos peaux en contact, le goût sucré de nos lèvres qui se mêlaient, la pression douce mais affirmée de notre étreinte. Le temps s'est dilaté, laissant place à ce moment où seule comptait la fusion entre nous, une affection brûlante que nous partagions intensément.

Chaque détail de ce moment est comme une émotion à part entière, chaque contact de nos lèvres, chaque frémissement partagé. C'est comme si ce baiser était la réponse à toute l'angoisse que j'ai ressentie, une connexion profonde qui transcende tout le reste.

Lentement, nos lèvres se détachent l'une de l'autre, laissant place à nos regards, l'un gris et l'autre bleu, qui se verrouillent dans une étreinte silencieuse. La tension entre nous est palpable, chargée d'une multitude d'émotions. Chaque sensation de ce baiser reste gravée dans ma mémoire, comme un enchevêtrement de frissons, de douceur et de surprise.

Mes joues sont en feu, arborant une teinte écarlate que je sens jusqu'au bout de mes oreilles. Incapable de comprendre comment j'ai pu franchir cette barrière avec l'homme qui m'a retenu contre ma volonté, je me sens vulnérable et exposée.

Je fixe tendrement ses yeux gris, perdant presque mon souffle devant leur beauté saisissante. L'espace d'un instant, j'ai réussi à mettre de côté sa froideur, sa dangerosité, son agressivité, tout ce qui rendait les autres méfiants en sa présence. Dans cette fraction de temps, il n'était plus qu'un homme, vulnérable et captivant. Mes pensées tourbillonnent dans une confusion douce et agréable, me laissant momentanément échapper à la réalité.

Sans que je m'en rende compte, les mots se sont échappés de mes lèvres dans un murmure à peine audible :

- Je, je m'appelle Barbara.

Ses yeux ont affiché une lueur de confusion, un éclat d'étonnement dans son regard intense. Encouragée par mon propre courage naissant, j'ai poursuivi d'une voix légèrement tremblante :

- Voi... voilà, c'est mon nom, Barbara.

Le silence s'est étiré entre nous, un mélange de surprise et de curiosité dans l'air. J'ai senti le poids de mon propre aveu, mais aussi une étrange légèreté, comme si je m'étais libérée d'un fardeau que je n'avais pas réalisé porter. Ses prunelles brillaient d'une manière nouvelle, comme s'il avait soudainement vu au-delà de ma réserve habituelle, capturant quelque chose de plus authentique.

Cet instant suspendu, où nos vies semblaient momentanément entrelacées, a laissé place à une connexion subtile et inattendue. Et alors que je plongeais dans ces yeux gris qui semblaient contenir tant de mystères, je savais que quelque chose avait changé entre nous, que cette confession fragile avait ouvert une porte vers une compréhension mutuelle que je n'aurais jamais imaginée possible.

La poussée soudaine de Kev qui m'allonge sur le lit, puis son départ précipité de la pièce, laisse une confusion encore plus grande en moi.

Allongée là, mon dos contre le matelas, mes yeux cherchent le plafond alors que des pensées tourbillonnent dans ma tête, toutes cherchant une explication à cet acte impensable.

J'ai embrassé Kev, celui qui a été mon geôlier, qui m'a traitée avec froideur et mépris. Comment ai-je pu franchir une telle limite ? Pourquoi ai-je succombé à cette impulsion ?

Mes doigts se posent doucement sur mes lèvres, mes yeux se fermant pour revivre ce moment, ce contact qui m'a laissée à la fois enivrée et désorientée. Malgré les circonstances, malgré tout ce qu'il représente, une part de moi ne peut nier que ce baiser m'a procuré une sensation de bien-être étrange. C'est une contradiction si déroutante que je me sens perdue dans mes propres émotions.

Mes joues toujours brûlantes, mon cœur continue de battre avec une intensité presque douloureuse, créant un vacarme assourdissant dans ma poitrine. Mon esprit est envahi par des questions sans réponses, par un tumulte de sentiments contradictoires. Dans ce mélange de confusion, de désir et de peur, je lutte pour donner un sens à ce qui s'est passé et pour comprendre les implications de ce moment pour ma propre identité et pour le lien ambigu entre Kev et moi.

Cela fait désormais deux jours depuis mon arrivée chez Cathy en compagnie de Kev. Deux jours également se sont écoulés depuis ce baiser qui a chamboulé mes pensées.

Chaque jour qui passe, je me surprends à revivre avec une acuité troublante le souvenir de ses lèvres douces, ainsi que le parfum enivrant que j'ai eu la chance d'aspirer lorsqu'il m'a installée sur ses genoux.

Une question tourne en boucle dans mon esprit :

est-ce que je suis en train de sombrer dans la folie ?

Les sentiments qui me submergent me laissent perplexe, et je cherche désespérément à leur donner un sens.

Il faut dire que Kev a une copine, alors pourquoi suis-je si obsédée par l'idée de ses lèvres ?

Chaque détail de notre bref mais intense moment ensemble se grave dans ma mémoire, chaque sensation ressentie semble trouver un écho en moi. Pourtant, cette relation est empreinte de complexité, de dilemmes que je peine à résoudre.

Qui suis-jedésormais pour lui ?

Suis-je devenue une sorte d'objet de désir à ses yeux, une prisonnière de mes propres émotions ?

Mes pensées se bousculent, cherchant désespérément à donner un sens à cette situation qui échappe à tout contrôle.

Les heures avancent et minuit approche, me laissant sans sommeil et en proie à une confusion grandissante.

Me laissant guider par une routine presque automatique, je me dirige vers la salle de bains pour trouver un semblant de réconfort sous la douche.

Après m'être brossé les dents tout en me fixant dans le miroir, je me laisse emporter par la soif qui me tenaille.

Assise sur une chaise devant le plan de travail dans la cuisine, mon regard errant se fixe sur les meubles du salon, un besoin de distraction dans cet état de tourmente émotionnelle.

Soudain, un bruit percute le silence ambiant, me faisant sursauter. Mon corps réagit avant même que mon esprit ne puisse assimiler ce qui se passe. Ma chaise est rapidement abandonnée alors que je me dirige vers la source du bruit, la porte légèrement entrebâillée, laissant filtrer des sons de gémissements et de cris. L'anxiété serre ma poitrine, mon cœur martèle dans ma poitrine, et ma respiration devient erratique face à ce que je découvre peu à peu.

Des images s'imposent à moi, brutales et déroutantes. Mes larmes coulent sans que je ne puisse les retenir, mon visage devient le miroir de mon émotion crue. Chaque détail se grave dans ma mémoire, chaque son semble se graver dans ma peau. Mon esprit se débat, cherchant des réponses à un tableau qui défie toute logique, toute explication cohérente.

MOn ESCLAVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant