MOn ESCLAVE

Évasion

                           KEV

Je franchis la porte du salon d'un pas vif, mon regard balayant rapidement la pièce à la recherche de la fille. Mes yeux tombent sur ses iris, et je me dirige rapidement vers elle. Saisissant son bras, je ressens sa légère surprise, mais son regard reste rivé sur moi, en quête d'explications.

Confus, mon regard s'attarde brièvement sur moi, puis je réoriente mon attention vers elle, m'adressant aux autres :

- Jack, prends Nath avec toi. Prenez la 4x4 et partez maintenant. Mon ton est empreint d'urgence et d'autorité.

Je fixe ensuite Hugo et Marc, délivrant des instructions rapides :

- Récupérez ma Mercedes-AMG GT et mettez-vous en route.

Les gars me dévisagent, l'air perplexe, mais je ne perds pas de temps pour expliquer.

- Les hommes de Rob sont en route pour nous attaquer. Nous devons partir rapidement. Ma voix est ferme, chaque mot portant le poids de la situation.

Sans perdre de temps, les hommes saisissent leurs armes et quittent la pièce pour mettre en œuvre mes ordres.

Je me retourne vers la fille, dont le regard est rivé sur moi. Ses yeux trahissent la peur et la confusion. Elle semble fragile, tremblante, alors que je prends son bras et la guide à travers la pièce vers la sortie.

- Viens avec moi, dis-je d'une voix dominatrice, mon regard plongeant dans le sien pour transmettre le sérieux de la situation.

Elle me suit, son appréhension palpable. Une fois dehors, l'effervescence se calme temporairement, mais la tension demeure palpable. Mon attention se porte sur ma moto, une option rapide pour échapper à la menace.

Je m'apprête à monter lorsque je m'arrête et lui tends un casque.

-Tiens, dis-je brièvement, observant son hésitation avant qu'elle n'accepte le casque après quelques instants.

Enfilant mon propre casque, je monte sur la moto. Elle s'installe derrière moi, et nous démarrons, filant à toute vitesse pour distancer nos poursuivants.

Dans le rétroviseur, je repère deux voitures qui nous suivent. Ma colère gronde intérieurement.

- Merde, merde ! je maugrée avec frustration. Les doigts de la fille se serrent autour de moi, apportant un contact rassurant alors que nous filons à toute allure.

Les détonations des tirs résonnent brutalement, et je sens le pneu arrière de la moto être touché, déséquilibrant momentanément notre course. Je parviens à garder le contrôle, mais la route se dérobe sous nos roues, et nous sommes projetés sur un chemin bordé d'herbes hautes.

Le choc m'étourdit, et je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Retirant mon casque, je cherche rapidement la fille du regard.

Elle est allongée un peu plus loin. Je me lève avec difficulté, mes mouvements alourdis par l'impact. M'approchant d'elle, je la vois grimacer de douleur en touchant son genou visiblement blessé.

Soudain, le rugissement des moteurs de nos poursuivants se fait entendre, leur présence de plus en plus imminente. Paniqué, je la soulève à bout de bras, la portant difficilement, et nous courons avec une détermination désespérée.

Leur voiture se gare à quelques mètres de nous, leurs silhouettes se détachant dans la lumière vacillante. Mes muscles crient sous l'effort, mais je ne fléchis pas. Je cours, l'adrénaline me propulsant en avant, tandis que je m'efforce de maintenir un écart entre nous et nos poursuivants.

Mon souffle est haletant, mon cœur martelant ma poitrine alors que je poursuis notre fuite désespérée.

La situation est critique, et chaque mouvement compte. Mon esprit tourbillonne, calculant chaque possibilité, chaque recoin où nous pourrions trouver refuge.

Avec détermination, je m'engage dans une course effrénée en direction d'une grotte, sans la moindre hésitation. L'urgence me pousse à y précipiter la jeune fille avant d'y pénétrer moi-même. Les hommes qui nous traquaient s'efforcent de nous rattraper, mais mon désir de les distancer se fait plus fort.

Essoufflé et submergé par la panique, nous nous arrêtons à l'intérieur de la grotte. Mon regard se fixe sur ses yeux bleus, emplis d'une terreur palpable.

Les heures passent, et enfin, je la soulève sur mon épaule pour sortir de cet endroit sombre. Mes pas nous guident jusqu'à l'autoroute, où je la fais descendre et l'encourage à s'appuyer sur mon épaule.

- Demeure debout, trésor. Nous devons trouver une voiture pour continuer,  dis-je d'une voix calme, malgré la situation tendue.

Elle hoche la tête en réponse, nos regards demeurant liés, une connexion silencieuse entre nous. Un bruit de moteur se fait entendre, et je détourne le regard pour agiter frénétiquement mes mains, incitant la voiture à s'arrêter.

La vieille femme au volant de la 4x4 stoppe son véhicule devant nous.

-Pouvez-vous nous conduire à Kaliningrad ? demandé-je en espérant qu'elle accepte.

La femme fixe la jeune fille avec une certaine inquiétude, me demandant si elle va bien. Mon ton est froid lorsqu'elle me questionne, et je l'aide à monter dans la voiture avant de m'installer avec elle à l'arrière.

Cette série d'événements tumultueux m'a conduit à agir avec rapidité et instinct pour nous  protéger. Malgré le danger qui persiste, ma priorité reste sa sécurité.

                        TRESOR

Après avoir parcouru plusieurs routes, Kev finit par demander à la dame de nous déposer devant une station, ce qu'elle fait sans hésiter.

Descendant de la voiture avec son assistance, je ressens surprise et confusion. Mes yeux cherchent les siens dans l'espoir de trouver une réponse à ce changement de comportement qui m'intrigue.

Me reposant sur son épaule, nous avançons en suivant nos pas jusqu'à atteindre une cabine téléphonique. Kev entreprend de composer un numéro, plaçant le téléphone contre son oreille tout en maintenant son regard ancré dans le mien. D'une voix calme mais chargée d'émotion, il parle au téléphone :

-C'est Kev. Je suis à une station à l'entrée de la ville, dit-il d'une voix profonde, prenant une profonde inspiration avant de poursuivre.

- Nous allons passer la nuit dans un motel juste en face de la station. Viens nous chercher demain.

Il raccroche ensuite le téléphone, mais son regard ne me quitte pas.

- Viens, me dit-il simplement.

Je le suis sans prononcer un mot, pénétrant avec lui dans le motel.

Dans cet instant, les questions et les doutes affluent dans mon esprit, mais les réponses semblent encore lointaines. La manière dont Kev agit et parle suscite en moi une curiosité grandissante.