Chapitre 9 : L'appel de la Commission

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POV Père (John)

- Elle régresse trop vite. A ce stade, elle ne devrait qu'accepter sa régression. Hors Cassiopée est déjà au stade final. Le retour en arrière va être dur voire impossible, dit le médecin. 

- Nous le savons bien. Que pouvons-nous faire ?

- Nous ne lui accorderons pas la réussite du test initial.

- Que va-t-il se passer pour elle ? demande John. 

- 97,5 % des régressants ne mettent pas l'appareillage incapacitant lors de leur test initiale. C'est un cercle vicieux pour les régressants, ils ont besoin de cet appareillage pour plonger plus profondément dans leur headspace mais le retour devient de plus en plus compliqué. Certaines familles n'acceptent pas car elles ont peur mais le résultat est le même.

Cassiopée a dû revêtir la quasi-totalité de cet appareillage en deux semaines. Certains « régressants » comme il les appelle, mettent des années à l'obtenir. Nous avons choisis, avec l'accord de la commission, de lui mettre des gantelets incapacitants : les doigts sont repliées à moitié. Elle ne peut plus rien faire toute seule mais elle en avait déjà perdue la capacité mentale.

Les trois couches droites se sont rapidement avéré obligatoire puis inefficace. Elles ont été remplacées par une couche plus grosse et imposante quatre jours après son arrivée dans le chalet. Cassiopée n'avait même pas tenter de se relever après avoir été langé. Sa motricité était déjà perdu dans les limbes de son headspace. Désormais elle ne se déplace même plus à quatre pattes. Nous devons la transporter. La tétine ne quitte plus sa bouche et nous la nourrissons de nous-même.

- Vous avez deux choix qui s'imposent à vous, monsieur, me dit le médecin. La période de test peut être continué jusqu'à son terme mais le test ne lui sera pas attribué peu importe le résultat final. Le second choix est un internement en IRS. Mais vu sa progression, elle ira dans cet institut même si vous choisissez de continuer le test.

- Je ne comprends pas, dit le père. 

- Si vous choisissez de la laisser continuer son test, elle plongera encore plus profondément et sera irrécupérable. Elle passera 6 mois dans un institut normal nommé Institut spécialisé en Régression avant de partir en IRS : Institut pour Régression Sévère.

- Va-t-elle y passer longtemps ?

- Vu son cas, nous devrions directement l'interner en CIISAI-PAN : Centre Institutionnel d'Internement Spécialisé en Adulte Irresponsable – Pôle Adulte-Nourrisson. C'est un internement dans une unité dédié aux cas majeur.

- Ma fille est un cas majeur ? Ça veut dire quoi exactement ?

- Son esprit est gravement atteint. Elle restera dans un état infantile durant toute sa vie et il faut être hautement qualifié pour pouvoir, un jour, réussir à faire de nouveau grandir son esprit.

- Quel serrait la pire régression qu'elle puisse avoir ?

- Nous n'avons pas encore eu le cas mais il est possible qu'un AN puisse retomber et rester bloquer à l'âge de quelques jours.

Il abrège rapidement la conversation. Toute la famille est derrière John à attendre ses réponses. Il se tourne vers eux avec un immense sourire aux lèvres.

- Nous aurons enfin un AN dans la famille.

Ils explosent de joie. Avoir un Adulte-Nourrisson est une fierté pour n'importe quel famille digne de ce nom.

Cass nous voit devenir heureux mais elle ne cherche pas à parler ou à nous demander pourquoi. Une personne de la commission nous a appelé il y a trois jours pour nous signaler que la progression de notre fille était inquiétante. Ma femme et moi nous sommes déplacés jusqu'au lieu de régression de ma fille et Paul, son frère, nous a expliqué sa plongée inexorable vers le gouffre de l'headspace. La manière dont il a dû lui faire ingérer des laxatifs pour la faire plonger sans qu'elle ou la commission ne s'en rende compte et comment il a pu aisément arrêter car son esprit était désormais enfantin.

Le médecin qui vient de m'appeler nous a, en quelques sorte, donner un ultimatum dont nous devons parler.

- Qu'allons-nous faire pour elle ?

Paul veut prendre la parole mais il hésite un peu. Il est en train de passer son certificat pour travailler à la commission mais son but est de travailler avec des AN. Ma femme ne lui laisse pas le temps de se décider.

- Elle a trop plongé pour revenir en arrière avec un internement classique. Mieux vaut accepter sa proposition.

- Ce serait une erreur...

Paul s'élance enfin.

- Et pourquoi donc ?

- Les techniques des infirmiers sont redoutables et son esprit enfantin n'est pas encore assez stable. Elle pourrait reprendre conscience qu'elle peut s'occuper d'elle.

- Que préconises-tu ? Demanda-t-elle.

- D'aller jusqu'à la fin de la période.

- La commission aime étudier les AN aggravés mais ils ne vont pas l'avouer. On leur dit que l'on veut que Cass aille jusqu'à la fin du test. La courbe va continuer de dégringoler jusqu'au point de quasi-non-retour. A ce moment-là, ils nous rappelleront avec un ordre d'internement à long terme.

- Tu es sûr de toi, Polo ?

- Croyez-moi, l'ordre viendra en moins d'une semaine. Cass a tout les équipements nécessaires et utilisés en dehors de la CIISAI. Il manque que le temps d'adaptation pour une régression parfaite.

- Bien, je les appelle ?

Ils hochent tous la tête face à moi. Le destin de Cass est scellé. 

Le testOù les histoires vivent. Découvrez maintenant