VI.

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La douche, c'est la pire chose qui soit arrivée dans ma vie. Traumatisant, humiliant, violent, voilà comment on peux décrire ce qui vient de se passer.

Ils nous ont trainés dans une grande pièce blanche carrelée au sol froid. Déjà à ce moment là, je me disais simplement que l'eau serait à basse température, rien de plus. Mais quand on me déshabilla de force, je compris ce qui m'attendait. L'Enfer.

Avec rudesse, on retira mon tee-shirt de mes côtes saillantes. Puis, se fut le tour de mon pantalon gris, et pour finir, mes sous-vêtements. Je me retrouva nu comme un ver au milieu de la salle blanche.

Tous les autres prisonniers ici présent aussi, ce qui était censé me rassurer. Mais l'expression sur leur visage, la peur profonde, ne parvint pas à me libérer de mes angoisses.

J'essayait tant bien que mal de cacher mon intimité avec mes mains, mais personne ne faisait attention à moi. Les gens fixaient leurs pieds et évitaient de croiser le regard de qui que ce soit, même Minho.

Puis, ils sortirent le jet.

Moi qui pensait naïvement qu'il y aurait des pommeaux accrochés au plafond, je me trompais visiblement. La chose était comme un tuyau d'arrosage, mais en très grand. Toutes les personnes reculèrent d'un pas à la vue de la machine.

Moi, qui ne savait pas ce qui m'attendait, ne bougea pas d'un pouce. Mais quand mon camarade de cellule me prit les épaules pour me tirer en arrière, il était trop tard.

La puissante source d'eau me toucha en plein ventre et je m'écroula par terre. C'était bien pire qu'un coup de poing. Oui, là, ça faisait l'effet d'un boulet de canon. Le noiraud me tira en arrière de la pièce, et j'entendis plusieurs cris fuser entre les murs.

« -Ça va? Parvint-il à me chuchoter. C'est vrai que c'est ta première douche. »

Je ne lui répondis pas, mais le serra dans mes bras de toute mes forces, plantant mes ongles dans ses larges épaules. Je pleurais en silence, les hurlements des prisonniers écorchaient mes oreilles, et ma raison avec.


Là, je suis au réfectoire. Mes vêtements sont trempés, et je grelotte assis sur le banc. J'essaye tant bien que mal d'avaler ce qu'il y a dans mon assiette.

Question de survie.

HELL•|ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant