Ils étaient seuls. Et ils devaient récurer des fonds de chaudron. Comme le Gryffondor restait planté devant la porte, les bras ballants, Drago s'empara d'une brosse récure-chaudron et de produit nettoyant. Harry, semblant reprendre ses esprits, apporta deux chaudrons et une brosse supplémentaire. Ils se mirent au travail, toujours silencieux.
Au bout d'une dizaine de minutes, Harry n'y tint plut et commença à parler, tout doucement :
- Ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance en notre couple. Je... j'avais, et j'ai toujours, peur pour toi, Dray, et en ma capacité à te voir souffrir sans pourvoir intervenir.
- J'ai eu l'impression que tu avais honte. De moi, de nous. J'étais dans une colère noire. Furieux. J'étais conscient des risques quand je t'ai proposé de rendre notre relation publique. L'officialisation de notre couple, ce n'est pas un sujet que j'ai abordé sur un coup de tête. Je l'ai prit très au sérieux, crois-moi. J'ai pesé le pour et le contre, réfléchi, pensé aux gens que je risquais de perdre, réfléchi, repesé le pour et le contre, encore réfléchi... je ne te l'ai pas proposé avant d'être sûr à 100 % que c'était ce que je voulais. Et, peu importe les mauvaise langues ou les homophobes. Il y en aura toujours. Tu ne peux pas contenter tout le monde. Oui, certaines personnes me tourneront le dos. Oui, certains parleront de notre couple comme de l'œuvre du mal. Oui, il faudra trouver une solution avec ton vieux fou de directeur pour tromper Voldemort. Et oui, beaucoup se croiront permis d'étaler ta vie privée dans le journal comme du beurre sur une tartine. Évidemment. Mais... est-ce que tu veux qu'on puisse vivre notre amour au grand jour ? Si la réponse est oui, on pourra surmonter toutes les difficultés. Ensemble.
Harry, les larmes aux yeux et la gorge nouée, ne put qu'émettre un son étouffé et serra Malefoy contre lui. Lorsqu'il eut reprit un minimum de contenance, il lui glissa à l'oreille :
-C'est oui. Bien évidemment que c'est oui. Ça a toujours été oui.
Drago fit un de ses fameux demi-sourires et l'embrassa. Dans leur étreinte, ils avaient complètement oublié les fonds de chaudron. Ils s'embrassaient toujours lorsqu'un énorme bruit de ferraille retentit. Une pile de chaudron s'était effondré.
Aussitôt, le professeur Rogue ouvrit la porte et, voyant la position de ses élèves (qui avaient cessé de s'embrasser, surpris par le bruit) dit d'un air faussement sévère :
-Concentrez-vous sur les fonds de chaudron. Vous devez en avoir fini une dizaine dans une demi-heure. Au minimum. Ne vous gênez pas pour en faire plus.
Et il referma la porte dans un grand mouvement de sa légendaire cape noire. Les deux garçons, médusés, se regardèrent un instant avant d'éclater de rire dans les bras l'un de l'autre.
Lorsqu'il rentra au dortoir, ce soir-là, Harry se sentait flotter dans une petite bulle de bonheur à l'état pur. Quand il s'assit près d'Hermione elle le regarda d'un air triomphant et déclara :
-Réconciliés !
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Quand le ciel est gris, tu me fais voir la vie en vert
FanfictionEt si Harry avait fait un autre choix? Et si Drago avait saisi cette main tendue? Alors... Tout aurait été bien différent. Courte fanfiction (10 chapitres dont un épilogue) à la base mais des bonus se sont ajoutés :) Tome 2: Quand le monde s'effondr...