Quand le ciel est gris, tu me fais voir la vie en vert

Je t'aime

Cela faisait environ six semaines que Harry et Drago avaient officialisé leur relation. Si une majorité avait bien réagi, certains l'avaient mal prit. Harry avait appris à Drago comment réagir lorsque des gens bien intentionnés venaient leur parler amicalement et Drago avait tout de suite paru moins agressif, inaccessible et brutal aux autres élève. Un en particulier, un Serdaigle de troisième année nommé Qantor était venu demander conseil à Drago sur ses sentiments envers un Poufsouffle et son cours de potion. Depuis, Drago l'avait pris sous son aile et était devenu une sorte de parrain pour le jeune garçon.

Cela avait beaucoup plu à Harry. Voir Drago s'ouvrir aux autres et faire suffisamment confiance à quelqu'un pour établir une relation forte avec lui, c'était... si beau.

Le Gryffondor et le Serpentard avaient présenté leurs amis entre eux et désormais ils ne formaient plus qu'un grand groupe d'amis. Harry, Drago, Ron, Hermione, Luna, Ginny, Neville, Pansy (qui s'était révélée, à la grande surprise de Harry, lesbienne et pas du tout obsédée par Drago), Blaise, Théo, Seamus, Dean et Hannah.

D'ailleurs, plusieurs couples s'étaient formés, même si il était évident que certains entraient dans un processus de découverte et n'allaient pas durer.

Luna et Ginny s'étaient mises ensemble, tout comme Ron et Blaise, Dean et Seamus ainsi que Hermione et Théo.

Harry repensait à tout ce qui lui était arrivé depuis le jour du Mentoritas, assis au bord du lac, sa tête posée sur l'épaule de son petit-ami et la main dans la sienne. Le soleil brillait et le lac était calme. Le silence ambiant était rempli de tout ce qu'ils pensaient mais qu'ils n'avaient pas besoin de dire. La tendresse de leurs pensée n'aurait pu être traduite en mots car rien, pas même la plus poétique des paroles, n'aurait pu réellement transmettre ce qu'ils ressentaient.

Rien, sauf peut-être trois petits mots. Trois petits mots qu'ils n'avaient encore jamais prononcé. L'un comme l'autre savait qu'ils y pensaient tous deux mais ils n'osaient pas se lancer du haut de cette falaise métaphorique, quand bien même ils connaissaient les sentiments de l'autre.

Ce fut Drago qui brisa le silence, d'un murmure audible uniquement de Harry :

-Harry.

-Oui, Dray ? s'enquit le binoclard en levant les yeux vers le blond.

-Je t'aime, prononça-t-il en gardant ses prunelles acier fixées devant lui, comme pour se préparer à l'éventuel rejet qu'il pourrait essuyer.

Harry en eut le souffle coupé. Lorsqu'il eut compris comment faire fonctionner ses poumons à nouveau, le Gryffondor lui tourna doucement le visage pour pouvoir le regarder dans les yeux. 

Émeraude contre acier. 

Les iris vertes débordant de tendresse, les grises de terreur. Alors, Harry chuchota :

-Moi aussi, Drago. Je t'aime comme pas possible. Mets-toi bien ça en tête.

Et, pour ponctuer ses mots, il tapota légèrement le crâne du blondinet. Submergé par le soulagement, celui-ci avait les larmes aux yeux. Et, au bord du lac teinté de rouge par le soleil couchant, ils s'embrassèrent.