Chapitre 6

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PDV Suguru


J'embrasse mon ami avec des suppléments avec une douceur que je ne me connaissais pas. Il est normal d'avoir peur, moi aussi j'ai peur, mais je le cache pour ne pas l'inquiéter. L'espace d'un instant j'oublie tout autour de moi, me concentrant sur sa chaleur si rassurante. Ce n'est pas un de ces vulgaires babouins, loin de là. L'homme que j'ai en face de moi est vraiment particulier. Lui plus que les autres mérite de survivre. Il le mérite même bien plus que moi, parce qu'il est le meilleur, et bien que je ne sois pas mauvais, je serais toujours condamné à rester dans l'ombre de son succès, parce qu'il est Satoru Gojo, l'élu. Mes parents ne sont pas comme moi, eux aussi sont des singes, des singes que j'aime certes, mais ça n'en fait pas moins d'eux des animaux. J'embrasse l'élu pour éviter d'embraser ce tapis de brindilles qu'est la haine. Je ne veux pas attiser ce feu, et seul lui arrive à m'aider à le maîtriser. 

L'espace d'un instant je me perds dans mes pensées de ce baiser qui fait baisser ma haine et ma peine, comme emmitouflé par la douceur de sa chaleur semblable à un bon plaid en hiver. C'est pour sa capacité à m'apaiser que j'apprécie ce jeune homme, que dis-je, non, pas un homme, Satoru. Satoru n'est pas un homme, il est mieux que ça... Je souris à cette pensée et mes yeux s'entrouvre. Du coin des yeux je remarque une silhouette étrangement familière, bien trop familière, se faufilant dans les couloirs. Assez fine et discrète, un peu fatiguée mais vive tout de même, les cheveux au carré, pas de toute, je connais cette ombre. Ieiri Shoko, tu as vu beaucoup trop de choses, heureusement que je t'apprécie. Tant que tu gardes ta langue dans ta poche ça devrait aller... J'espère que tu auras la vivacité d'esprit de venir me parler. De toute façon, le minuteur que j'avais mis pour ne pas louper notre transporteur viens de sonner, mettant un terme à notre baiser bien que nous soyons sonnés, étourdis par le manque d'air et l'envie qui étouffaient en nous. Je me recule doucement, tenant toujours les joues du blanc. Il est vraiment mignon quand il se laisse faire, mais je ne doute en aucun cas de son charisme lorsqu'il prend possession d'une situation.


- Merde... C'est fou ce que le temps peut passer vite !

- C'est parce que t'aime bien que ça passe vite petit brun !

- Je suis pas petit ! Je fais 1m85 !

- T'es plus petit que moi hehehe... Je lui assène une tape derrière le crâne, Aïe ! T'es pas cool ! Moi je suis là je me laisse faire gentiment alors que je pourrais très bien te soumettre si je veux et toi tu me frappe ! Trahison ! Disgrâce !

- Tsk... Si t'avais voulu prendre le contrôle, ne l'aurais pas tu fait depuis bien longtemps ?

- Euuuuuuh... J'ai peut-être oublié ! Voilà c'est ça !

- Non je ne crois pas, tu n'y a même pas pensé !

- Pfff ! Tu peux même pas savoir ! Aller bouge ton derrière sinon on va rentrer à pieds !

- Tssssss... Descends de ton perchoir on en reparlera après petit oiseau...


Je l'aide à descendre et nous sortons, regardant de chaque côté si nous sommes seuls. Aucune trace de Shoko, est-ce qu'elle a pris la fuite en nous voyant ? Je le laisse s'avancer, la voiture n'est pas encore là, ça me laisse le temps de m'en fumer une petite ! C'est fou ce que ça peut me détendre, ce simple morceau de papier enroulé et fourré au tabac, embrasé par une toute petite flamme, traversant mes poumons, mon sang, atteignant mon cerveau pour me fournir ma dose de nicotine. C'est vrai que ce n'est pas très sain, mais j'en ai rien à faire, j'ai besoin de ma nicotine journalière. Et il semble que je ne sois pas le seul quand j'aperçois le regard de chien battu de Shoko qui me supplie de lui fournir sa dose à elle aussi, éloignés tout deux du groupe.

Jusqu'à ton dernier souffle [Gojo x Geto, TERMINEE, RELECTURE A VENIR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant