Jusqu'à ton dernier souffle [Gojo x Geto, TERMINEE, RELECTURE A VENIR]

Chapitre 13

PDV Satoru

Le silence, c'est insupportable. Ça fait des semaines, si ce n'est des mois, que je l'ai quitté ce soir-là. Et depuis, tout est... flou. Je suis censé être le plus puissant, invincible. Pourtant, je me sens impuissant face à ça. Face à lui. À cette distance qui ne cesse de grandir. Pas une distance physique, non. On continue de se voir pour coucher ensemble, pour m'en dégouter, comme il l'avait dit, mais ça ne fait pas effet. Chaque jour est une torture silencieuse. Il n'a pas répondu à mes messages. Du moins pas ceux où je demande de ses nouvelles. Non, aucune réponse. Pas un signe d'émotions. Même les appels que je laisse sonner dans le vide résonnent avec plus de vie que la dernière conversation sincère et profonde qu'on a eue. Quand je repense à cette nuit, à ce moment où j'ai ramassé mes affaires en jurant de ne jamais le laisser tomber, je me rend compte que quelque chose s'est brisé ce soir-là. Pas lui, pas vraiment... mais nous . 

Je continue de faire semblant. Dans mon rôle de Satoru Gojo, rien ne change. Je suis toujours cet individu surpuissant en qui tout le monde place ses espoirs. Mais quand je suis seul, que tout le monde part, il ne reste que ce vide. Un vide qu'il a laissé derrière lui, dans cet appartement. Et ça me tue, parce que je sais qu'il est en train de se retirer. Lentement, mais sûrement, il s'éloigne, et je ne peux rien faire pour le retenir, et ça me tue encore plus de savoir ça.

Ce matin encore, je suis passé près de cet immeuble. Machinalement, mes pieds m'ont conduit ici. Je n'ai même pas eu à y penser. J'étais là, dans cette rue, les mains dans les poches, le regard fixé sur sa fenêtre. Mais je n'y suis pas monté. Je n'ai pas eu le courage d'affronter ce silence, cette froideur qui m'attend là-haut. Parce que, pour la première fois, j'ai peur. Peur que si j'y vais, il ne soit plus celui que je connaissais. Peur que je découvre qu'il m'a déjà effacé de sa vie.

 "Effacé de sa vie"... 

Ces mots tournent en boucle dans ma tête. C'est ridicule, non ? Je suis Gojo Satoru, je ne peux pas être effacé, encore moins par lui. Mais voilà, cette peur, cette réalité qui s'infiltre doucement, elle est bien là. Chaque jour qui passe me fait comprendre que, peut-être, je ne suis plus indispensable à son monde, et que l'inverse lui, est loin d'être vrai. Je ne peux pas vivre sans lui.

Je me surprends à repenser à ses mots cette nuit-là. " Je ne veux plus de toi, Satoru. "

Je pensais que je pouvais attendre, que le temps arrangerait les choses. Mais à mesure que le silence s'étire, je commence à voir les choses autrement. Ce temps que je pensais être notre allié est en train de jouer contre moi. Il ne fait qu'agrandir le fossé entre nous, creusant toujours plus profond. Et je sens que si je ne fais rien, ce fossé deviendra un gouffre infranchissable. Plus j'essaie de le rejoindre, plus il s'éloigne. Il s'enferme dans son silence, dans ses convictions tordues que je serais mieux sans lui. Comme si lui m'éloigner pouvait me sauver de quelque chose. Et pourtant, parfois, il me laisse entrer. Enfin, pas vraiment. Ce n'est plus le même. Quand on se voit, quand on se retrouve seuls, c'est... différent. On fini toujours par retomber l'un sur l'autre, par se toucher, par se désirer. Mais même ça, ce n'est plus comme avant...

Avant, il y avait quelque chose de presque sacré entre nous. Une connexion. Quand nos corps se rejoignaient, il y avait cette intensité, cette tendresse cachée derrière chaque geste. Il y avait cette passion brute mais contrôlée, cette sensation que chaque instant, chaque mouvement, était une manière de nous comprendre sans avoir besoin de parler. Comme si le monde disparaissait autour de nous...

Mais maintenant... c'est comme s'il voulait me punir, me repousser. Chaque fois qu'on couche ensemble, c'est devenu brutal, froid. Il n'y a plus cette tendresse que je connaissais. Il me prend avec une telle rage, une telle violence, que je ne reconnais plus celui que j'ai aimé. Il me touche comme si c'était la dernière fois, mais avec cette distance insoutenable, comme si son corps cherchait à m'éloigner même dans ces moments. Je le sens... distant. Il est là, mais en même temps, il est ailleurs. Comme s'il refusait de se laisser aller, de me laisser entrer. Il est froid, presque mécanique. C'est plus un acte de désespoir qu'un véritable moment de connexion entre nous. Il n'y a plus de passion, juste cette colère contenue, cette rage sourde qu'il me balance en pleine figure à chaque fois qu'il me touche.