𝐁𝐄 𝐇𝐄𝐑𝐄 (EN PAUSE)

06 - 𝓦𝐢𝐥𝐥𝐨𝐰

fallen star, the neighbourhood

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Présent, Liverpool.

Me voilà donc assise dans un coin de notre canapé d'angle à écouter les discussions animées de ma colocataire et de mon -presque- patron, Simon. Je l'apprécie, mais, il se pense souvent supérieur aux autres et c'est quelque chose qui m'agace chez lui. J'en ai déjà parlé à Constance, mais elle fait la sourde et muette. J'espère juste qu'il ne gâchera pas la soirée avec ses piques incessantes. Et surtout, qu'il ne fera pas de mal à Constance.

Sinon, je broie sa main.

Et ses testicules.

Mes yeux sont rivés sur le fond de mon verre vide, depuis quelques minutes, maintenant. Cependant, je finis par relever la tête pour diriger mon attention vers Daemon. Lui aussi, écoute les conversations de Constance et Simon, sans pour autant intervenir.

Plus tôt dans la soirée, j'ai remarqué une certaine lueur de nostalgie ou bien de tristesse dans ses yeux charbonneux. Je ne sais pas à quoi cela est dû et je ne me sens pas assez proche de lui pour oser lui demander quoi que ce soit.

J'espère que quelqu'un réussira à réparer son cœur endommagé.

— Willow ? Tu m'écoutes ? raille Constance.

Je tourne la tête vers mon amie et hausse les sourcils.

— Je te demande pardon ?

— Je te demandais si ça te disait que l'on retourne à Londres quelques jours ? Lors de nos congés, par exemple ?

Je manque de m'étouffer avec ma salive et tousse un coup pour réussir à aligner deux mots l'un après l'autre, dans la même phrase.

— Ça va ? me demande Daemon.

— Ça va, ne t'en fais pas, lui réponds-je, accompagné d'un bref sourire avant de reporter mon attention sur ma colocataire. Sans façon.

— Dommage, ça aurait pu être c-

— Sérieux ? râle Simon. Allez, viens, ce serait cool que l'on y aille tous les t-

— Elle a dit non, mec, le coupe hargneusement Daemon vers qui je tourne la tête. Tes parents ne t'ont pas appris à fermer ta gueule et à abandonner lorsqu'une femme te dit non ? Ne force pas.

Je soupire en voyant mon ami d'enfance se lever et poser son verre à peine entamé. Je remarque que Simon s'agite près du corps de Constance.

— Putain, si j'avais su que tu serais aussi con, je ne t'aurais pas dit de rester, vocifère Simon.

— Simon ! Eh ! s'écrie soudainement Constance en lui donnant un coup de coude. Ça te regarde même pas, pourquoi tu t'en mêles ?

— Je ne t'ai rien demandé, lui répond Daemon en ricanant. Je ne te connais même pas.

Daemon récupère les clés de sa voiture posées sur la table basse et s'apprête à sortir de la pièce, sauf qu'il se fait arrêter par la silhouette de mon collègue, qui se poste juste devant lui. Son torse est pratiquement collé à celui de Daemon. Toutefois, mon ami d'enfance se trouve être légèrement plus grand que Simon.

Il a l'air d'un imbécile, actuellement.

— Nous, non plus, on te connaît pas. Alors, fais pas ton malin. Car tu m'as vraiment l'air d'avoir envie d'un coup-de-poing.