09 -𝓦𝐢𝐥𝐥𝐨𝐰

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never felt so alone - labrinth

Présent, Liverpool.

Je me suis complètement effondrée après mon service du soir. Toutefois, la sonnerie stridente de mon téléphone me réveille en sursaut. Je pousse un cri de terreur et mets un moment avant de retrouver mon portable.

Je bâille et papillonne des yeux avant de répondre au coup de fil que je suis en train de recevoir, sans même faire attention au prénom inscrit sur l'écran.

Allô ? dis-je d'une voix endormie.

Willow, c'est moi, entends-je une voix qui me fait immédiatement me redresser.

Ma bouche s'entrouvre et je reste à fixer un point dans le vide durant un long moment.

H-Hey...susurré-je.

J'ai besoin de toi...tu peux venir me chercher ? Tout de suite ?

Oui-oui, bien sûr, Cam, hésité-je un instant. Dis-moi où tu es.

Juste en bas de chez toi...quelqu'un me suit depuis quelques minutes. Viens vite, s'il te plaît.

J'arrive...reste en appel avec moi.

Je ne l'entends pas me répondre, néanmoins j'entends sa respiration saccadée à travers le téléphone. Je me lève rapidement et enfile un jogging large ainsi qu'un débardeur, mettant un gilet en coton par-dessus. Je n'allais pas sortir en sous-vêtements.

Essaie de te mettre dans un coin dans lequel tu peux te cacher, lui murmuré-je.

Je perçois un faible "oui" de sa part, mais je ne réponds rien. Je chope les clés de l'appartement et me précipite en dehors de celui-ci pour aller chercher Camille, marchant à toute allure à travers les couloirs et escaliers de l'immeuble.

Une fois arrivée en bas, je me remets à parler à mon meilleur ami au téléphone :

Tu es où, Cam ? lui demandé-je.

Là. Je suis juste à côté, je te le jure, lâche-t-il.

Je balaye la rue du regard et avance de quelques pas pour essayer de le trouver. Une fois que je vois une petite silhouette au loin, je crie son prénom pour l'interpeller :

Cam ! Camille ! Ne bouge pas, j'arrive.

Il acquiesce d'un signe de tête. Je profite de ce moment pour me diriger vers lui en trottinant. Mes pieds claquent bruyamment sur le sol bondé d'eau de la ville. Je prends garde à ne pas foncer dans les plus grosses flaques.

Lorsque j'arrive à une distance raisonnable, je tends ma main libre dans sa direction, comme si elle s'efforçait d'atteindre le bout du tunnel.

Tu te fais toujours avoir, Willow, crache une voix inconnue. Tu n'es qu'une imbécile.

Tu te fais toujours avoir, Willow.

Comme toutes les nuits, ce satané rêve me réveille en sursaut. Je ne crie pas de peur et encore moins à l'aide. Mais je suffoque. J'ai toujours autant de mal à reprendre mon souffle après un mauvais rêve. C'est comme si une personne invisible était présente et m'étranglait jusqu'à ce que je m'évanouisse et finisse par mourir.

Dans ce cas-là, je suis seule, emprisonnée dans les ténèbres de la nuit.

Je ne suis qu'une imbécile.

𝐁𝐄 𝐇𝐄𝐑𝐄 (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant