Chapitre 1: Libres penseurs

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– Chers camarades, il y a encore quelques instants nous étions des élèves en formation. D'ici quelques secondes, nous serons officiellement des soldats d'élite de Nation. Je ne vous demanderai qu'une seule chose : souvenez-vous. Souvenez-vous des générations précédentes qui ont suivi le même chemin que nous. Suivons leurs traces laissées sur le champ de bataille car ils nous mèneront à la gloire et à la victoire. Souvenez-vous de Cécile, notre guide, qui a su renverser ce gouvernement laxiste qui nous mettait tous en danger. Par sa seule volonté, il a fondé Nation afin de préserver la sécurité des générations passées et futures, aujourd'hui c'est à nous de perpétuer son héritage.

À ces mots, tous ceux présents dans l'assemblée se levèrent pour hurler d'une seule voix : « FORCE, OBÉISSANCE, RESPECT ! ».

– Tels sont nos trois piliers, telles sont nos armes, tel est notre héritage. Utilisons-le contre Europe et ses troupes désorganisées menées par des hommes persuadés d'être les héros de leur peuple. Ici nous ne faisons qu'un et c'est ce qui fait notre force.

Le major de promotion reçu un tonnerre d'applaudissements. Il retourna s'asseoir sur la chaise voisine de celle du général. Celui-ci prit le relais :

– Nous ne faisons qu'un. Voici une formule bien exacte. Saviez-vous que l'ennemie, Europe, se gratifie de la même qualité ?

Tous eurent le souffle réchauffé par la haine. Leurs yeux s'injectèrent de sang et ils laissèrent échapper des huées semblables à des râles d'animaux enragés. Leurs huées ressemblait à des râles bestiaux d'animaux enragés. Le général leva la main et tous se turent.

– Laissez faire, laissez faire. Comme toujours, ils utilisent des mots sans en comprendre le sens. Pour eux, ne faire qu'un signifie additionner des individualités. Ils pensent qu'en multipliant les faiblesses on peut créer une force. Comme je le disais, ils ne comprennent pas le véritable sens du collectif.

Le général tendit la main vers le major de promotion qui se leva.

– Voyez-vous, ici nous savons ce que ne faire qu'un signifie. Nous savons qu'un seul homme qui réunit la force commune afin d'assurer la victoire et la sécurité vaut tous les soldats d'Europe réunis. C'est pourquoi, et comme le veut la tradition, il recevra aujourd'hui un nom unique tandis que vous renoncerez à ce droit. Faites lui une démonstration de n'importe quel art ou discipline et il en deviendra le maître en quelques semaines, donnez lui une explication sur un sujet qu'il ne connaît pas et vous le verrez donner une conférence sur ce même sujet le lendemain. Il est l'homme qui réunit toutes vos forces, toute votre humanité et fait trembler par sa supériorité nos ennemis. Le soldat d'hier meurt, place à Léviathan.

Léviathan s'approcha aux côtés du général, tous ses camarades se levèrent sans un bruit. Le silence tomba sur l'assemblée, comme une chape de plomb.

– Alia, Abbas... Pardonnez-moi... Supplia Léviathan en jetant un regard à ses amis.

– En plus de son nom, Léviathan va rejoindre le ministère de la Défense et devenir le bouclier de Nation. Puisse Cécile te guider.

Ses amis le regardaient et au-delà, il le savait, ils le voyaient. Contrairement aux autres qui ne voyaient que Léviathan, eux étaient capable de voir au-delà du masque et savaient qu'au fond se cachait Zaeer.

Zaeer était un jeune homme âgé de vingt ans, la peau mate, coiffé d'une coupe militaire qui lui allait particulièrement bien. Une lueur d'intelligence brillait dans ses yeux noisette, qu'il avait du mal à dissimuler. Malgré qu'il soit plus petit que la plupart de ses camarades, il n'en était pas moins fort et athlétique. Aussi Zaeer arborait le physique du parfait militaire : sec, assez musclé pour développer un rapport poids puissance impressionnant, agile et souple.

L'univers d'IurneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant