Chapitre 12 - Drame

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- Yoko ! Tu te dépêches ?

- J'arrive ! Réussis-je à émettre alors que j'enfilai un manteau confortable et des chaussures convenables pour aller en soirée. 

Je pris mes clés d'une main, m'emparai de mon sac de l'autre, et sortit enfin dans la chaleur étouffante de l'été. C'était le soir, et malgré l'heure, il faisait encore bien lourd. Nous avions décidés, avec Minghao, de nous lancer dans des jeux d'arcade qui pourraient nous plaire à tous les deux. Cela faisait longtemps que je n'étais pas sortie, et à part les petites virées au restaurant que je faisais avec ma meilleure amie, il n'y avait rien de tel pour me remonter le moral. Moral qui était déjà au maximum, étant donné que la personne avec qui j'étais en ce moment même me donnait de l'énergie radieuse tous les jours. Cette personne qui n'était autre que notre cher nouveau, Minghao, dont je parlais tout à l'heure. 

- Wow ! Tu t'es bien habillée pour une fois ! S'écria celui-ci en me regardant de son air émerveillé. 

- Comment ça "pour une fois" ?! Je te rappelle que je suis plus grande que toi, tu me dois du respect ! Rétorquai-je en souriant, mais je savais cependant qu'il plaisantait. 

Il s'esclaffa et mit un genou à terre, comme pour le salut. 

- Veuillez m'excuser, Princesse Yoko. 

Nous nous regardâmes, puis j'éclatai de rire en première, son rire se joignant bien vite au mien. Il attrapa mon bras, puis nous nous rendîmes dans sa voiture, et un long chemin rempli de conversations loufoques s'en suivit. 

Finalement arrivés, je retrouvai Chanya et deux autres filles que je ne connaissais pas, elles avaient toutefois un air rassurant, et j'avais déjà discuté avec l'une d'elles. Ma meilleure amie, après que l'atmosphère fut détendue (en grande partie grâce à Minghao), m'emmena dans un coin près des toilettes pour me parler en privé. Souriante, je lui emboîtai le pas et elle commença à parler, disant : 

- Ça va ? 

- Bien sûr, comment veux-tu que ça n'aille pas ? Je suis avec toi et avec le gars le plus bienveillant de la terre, il ne peut rien m'arriver de mal tant que vous êtes là. 

Elle pouffa discrètement, mais je l'entendis, et c'est avec un air amusé qu'elle me répondit : 

- Tiens, maintenant, tu le case dans "les personnes les plus chères à tes yeux" ?

Mon visage vira au rouge, en revanche, c'est non sans réplique que je m'écriai : 

- Pourquoi pas ? C'est déjà mieux que Kim. 

Elle acquiesça avec rigueur, et nous retournâmes vers nos amis, excitées comme des puces. Les heures qui suivirent donnèrent place à deux parties de bowling, des jeux d'arcade, et un restaurant chill qui nous servait de repos pour ce que l'on avait entreprit. La première partie de bowling avait été gagné par l'une des filles, qui se nommait Emma, et qui était australienne. Comme elle apprenait en ce moment le coréen, elle avait pu profiter de la conversation sans soucis, à notre grand bonheur. Elle était également fan de ce jeu de balle depuis qu'elle était jeune, et on voyait donc bien sa progression ; elle avait remporté la deuxième partie de bowling, moi étant en dernière. Nous étions, en somme, au petit café d'à côté, où les deux filles, Emma et Haimeï, se rendaient souvent. Cette dernière était chinoise, mais parlait couramment coréen. Elle était, quant à elle, fan de danse, et quand elle le pouvait, elle se lâchait dedans, oubliant tout ; l'espace, le temps, son nom... Tout.

Ce fut finalement la fin de la soirée, il était vingt deux heures trente. Un peu tard. Alors que Minghao me proposait de me ramener, ma meilleure amie me fit un signe de la main et je le lui répondis. Elle s'éclipsa alors, accompagnée de nos deux amies. 

- Hao, si tu veux, tu peux me raccompagner chez moi, mais tu es sûr que ça ne te dérange pas ? 

J'avais adopté ce petit surnom il y a des semaines, au grand désespoir de mon interlocuteur. Il se plaignait en permanence que je ne le respectai pas quand je l'appelai de cette manière, mais il n'en faisait pas moins. Il grommela, sûrement pour cette raison-là, et je ris. 

- Allez, il est mignon, ce surnom, non ? Le taquinai-je en le poussant volontairement, ce qui l'agaçait, et je le savais très bien. 

- Non. 

- Oh... Tu boudes ? 

- Du tout. 

- Si !

A cette parole, il me plaqua contre le mur, énervé, tandis que je le contemplai délibérément et nous restâmes longtemps à nous scruter de la sorte, lui, furieux, et moi, fascinée par sa beauté irréelle. J'avais honte de l'avouer, mais il était très beau. Son visage à cinq centimètres du mien, c'était déroutant et... C'en était presque illusoire. Il détourna le regard, et marmonna quelques mots incompréhensibles, qui étaient sûrement des excuses. Nous fîmes le trajet dans un silence inconfortable puis, lorsqu'il s'arrêta pour me déposer devant chez moi, je me hissai sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. Ce baiser nous mît encore plus dans l'embarras, mais c'est avec un sourire rayonnant que je fermai la porte derrière moi. 

Je crois bien que j'étais tombée amoureuse du chinois. 

Qui es-tu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant