Qui es-tu ?

Chapitre 16 - I know who u are now

[Pdv Yoko]

Les pensées embrouillées, j'ouvris ma porte d'entrée et accrochai ma veste sur un des porte-manteaux. La conversation d'aujourd'hui m'avait légèrement secoué, malgré mon refus de croire à ces paroles. Minghao ne pouvait pas être comme ça. Il est drôle, gentil, bienveillant, et ne ferait pas de mal à une mouche. Et bien sûr, il est beau. Mais, passons. 

- Bonjour maman ! Lançai-je une fois entrée dans le salon. 

La concernée m'adressa un sourire avant de m'enlacer. Surprise, je passai mes bras autour d'elle pour renforcer l'étreinte. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demandai-je en fermant les yeux. 

- J'avais juste envie d'un câlin, ma puce. Ça ne te dérange pas ? 

- Non, bien sûr maman. 

Le dernier mot que je prononçai m'arracha un frisson agréable. Cela faisait bizarre de l'appeler de cette façon après un bon bout de temps. Lorsque notre accolade fut rompue, je me dirigeai vers ma chambre en dédiant un signe de la main à ma mère qui me le rendit. 

Après m'être douchée, je m'écroulai sur mon lit, exténuée. Xu Minghao... Es-tu vraiment la personne que tu es avec moi ? Ou, me trahiras-tu un jour, comme Kim ? 

- C'est possible, me répondit cette voix grave que je désirai entendre. 

J'avais donc pensé à voix haute ? Étrange... Je m'assis sur mon lit pour pouvoir discuter avec mon sauveur- mon traître, plutôt. 

 - Comment ça ? Qu'est-ce qui est possible ? Le questionnai-je d'une voix tremblante. 

- Qu'il te trahisse. Et c'est même vrai. 

Je soupirai. 

- C'est faux. C'est toi qui m'as trahi, pas lui. 

- Justement, je-

- Laisse-moi parler, s'il te plaît, le coupai-je brusquement. 

Heureusement que j'avais une once d'autorité dans ma personnalité fragile. 

- Minghao est une bonne personne, pas comme toi. Il m'aide et ne me ferai jamais de coup pareil. Je sais ce que tu veux me dire depuis plusieurs semaines, mais ça ne m'avancera à rien. 

Je le vis s'approcher de mon lit d'une démarche plutôt comique et je reculai, en alerte. Il semblait me scruter d'un oeil dangereux. Une fois assis sur mon lit, Kim soupira à son tour. 

- Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que tu sais ? Me questionna-t-il. 

- Je sais que tu essayes de te faire pardonner, mais ça ne fonctionnera pas avec moi. Tu joues le gentleman pour rien, dis-je d'un ton âcre. 

- Pas du tout, je-

- J'ai pas fini. 

- Écoute-moi juste, s'il te p-

- Arrête de vouloir te faire pardonner, Kim. 

- J'ai fait ça pour t-

- J'espère qu'on ne se reverra plus, l'interrompis-je pour la énième fois de la soirée. 

Au fond de moi, je savais que je ne désirais pas ça. Je savais qu'il y avait encore une partie de moi qui l'aimait encore. 

- Mais j'aimerais dire qu-

- Yoko, écoute-moi !! Cria-t-il d'une voix forte et sa capuche glissa le long de ses cheveux arrières. 

Je me figeai, estomaquée. Mes théories se révélèrent vraies en un soir ; Kim était bien Kim Taehyung, alias le serveur aux beaux yeux et au parfum délectable. 

Il me dévisagea d'un air confus. 

- Quoi ?

- Ta capuche...

Il étouffa une exclamation de surprise pour se revêtir de celle-ci et s'y dissimula derrière, mais je l'avais déjà vu sans. 

Mon serveur était également mon sauveur.