Un royaume d'ombre et de lumière : Le Chasseur T1 (sous contrat d'édition)

Chapitre 3 : Cruelle attaque

Bonjour à tous,

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Bonne lecture

« La douleur, c'est le vide »Jean-Paul Sartre

Ps : ma vision de la sorcière en image

TW : violence physique et morale

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Dans un silence empreint d'incertitude, je me redressai doucement, observant ses yeux sombres suivre chacun de mes mouvements. Il demeura immobile un instant, son regard chargé d'une animosité indéniable, ses lèvres pincées trahissant un mépris à mon égard. Puis, détournant son attention, il s'achemina vers la porte pour quitter la pièce. Je pris une profonde inspiration avant de le suivre, consciente que la fuite m'était interdite et que toute tentative serait sévèrement punie.

Sa silhouette se découpait avec assurance dans le couloir désert de l'auberge, me présentant son dos comme un rempart infranchissable. Il semblait absorber l'espace devant lui, et je pouvais percevoir les signes de son agitation, une tension presque palpable flottant dans l'air qui nous entourait. Je sentais même la colère pulser sous sa peau sans en connaître la raison. Je m'interrogeais sur ce qui pouvait le pousser à un tel état. Était-ce ma présence à ses côtés qui le troublait tant ? La réponse me semblait évidente. Soudain, il s'immobilisa et se retourna vers moi. Nous venions de descendre précipitamment les escaliers pour atterrir dans le hall de l'auberge, où des dizaines de tables étaient occupées par des clients venus savourer leur repas ou siroter des boissons alcoolisées.

— Je dois régler une affaire. Ne bouge pas, m'ordonna-t-il d'un ton sans appel.

Il me laissa là, sans un mot de plus, et s'approcha d'un homme non loin. Je restai figée sur place, crispée tandis que son regard perçant me dissuadait de loin de toute envie de fuite, me maintenant clairement dans son champ de vision. Il m'était impossible d'échapper à sa surveillance. Après un bref échange, il remit un papier à l'homme, attisant ma curiosité. Je plissai alors les yeux, tentant de déchiffrer la situation. Mais il revenait déjà, une gourde d'eau à la main qu'il me tendit sans un mot.

C'est alors que je remarquai les marques noires sur ses phalanges, qui m'avaient jusqu'alors échappé.

— Dépêche-toi de boire, s'impatienta-t-il.

Je saisis la gourde avec docilité, murmurant un timide remerciement avant de l'interroger :

— Que faisais-tu ?

À peine avais-je prononcé ces mots qu'un regret m'envahit. Ma curiosité, souvent source de tracas, m'avait déjà causé des ennuis. Ma grand-mère m'avait toujours conseillé de rester discrète. Et voilà que cette même curiosité m'avait menée à être la captive des chasseurs.

— Rien qui ne concerne une sorcière comme toi ! rétorqua-t-il avec mépris.

Un silence lourd s'abattit sur nous, et je frissonnai sous son regard glacial. Je n'avais aucune envie de poursuivre cette conversation. Dans ce silence retrouvé, nous continuons notre chemin vers la charrette où nous attendait le rouquin, un sourire narquois étirant ses lèvres :

— Alors, la soirée a été agréable ? interrogea-t-il le chasseur à mes côtés.

Il faisait allusion à l'agression que j'avais subie, un souvenir qui me remplissait de nausée. Je craignais que le chasseur ne révèle la vérité, offrant au rouquin l'occasion de prolonger mon calvaire. Mais, à ma grande surprise, il se contenta d'un hochement de tête. Le sourire du rouquin s'évanouit et il lança d'un ton menaçant :