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Being alone is more painful than getting hurt.

- Luffy. 


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Aujourd'hui c'est la veille de Noël. Pour l'occasion et comme à chaque jour de fête, toute la résidence est en ébullition. Les domestiques ne savent plus où donner de la tête, certains courent dans tous les sens tandis que d'autres s'immobilisent sur la même tâche durant des heures. Le majordome est sollicité dans tous les recoins du bâtiment sans qu'il ne puisse trouver une seconde de répit, et de manière générale tout le monde est un peu tendu. Mais les préparatifs avancent bien.

De mon côté j'essaie toujours d'aider un peu même si je n'ai pas le droit, soucieux d'alléger leur quantité de travail, bien conscient qu'ils ne s'agitent tous que pour moi.
Maintenu en équilibre précaire au-dessus d'un vieil escabeau grinçant, la joie sur les lèvres, j'accroche avec entrain tout un tas de guirlandes et de décorations sur les murs de la maison, sous l'œil attentif de notre intendante. 

De bonne humeur, je passe la journée à jouer aux domestiques, exécutant toutes les tâches avec le plus grand soin tout en me mêlant aux autres. Je souris, je m'investis, je reste accessible et courtois, mais j'engage toujours des conversations qui ne s'éternisent pas... On m'écoute parler un instant, puis on me rend poliment mon sourire, on se penche et on s'excuse avant de me tourner le dos.

Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

J'essaie de créer des liens, mais personne ne reste à côté de moi trop longtemps. C'est bête, parce que je m'amuse bien quand même. L'agitation est rare dans cette maison, je suis content qu'il se passe enfin quelque chose. Les heures défilent sans que je n'ai besoin de les compter, il y a beaucoup à faire et peu à penser, même si j'appréhende la fin de cette journée.

J'adore Noël, mais ce serait plus facile à supporter si j'avais quelqu'un avec qui le fêter... ou même discuter.

Lorsque le soleil se couche et que l'horloge nous rappelle l'heure, l'agitation se dissipe. Les domestiques, le majordome et l'intendante parent leurs épaules de lourds manteaux d'hiver, on se souhaite de joyeuses fêtes et tout le monde rentre chez soi tandis que je reste coincé ici. Les voix autour de moi disparaissent, l'excitation retombe, et bientôt il n'y a plus un son. Alors je commence à étouffer. 

Le bruit du silence me crève les tympans et la solitude m'enlace. Elle me caresse, sensuelle et possessive, exigeant tout de moi, mais je n'ai rien demandé ni rien à lui donner. C'est un viol. 

Alors je commence à parler... même si je suis seul. 








A côté des autres, nous - OS découpéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant