Chapitre 3 : Craquement

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\ 18h02 /

- AHHHH !

Je fus projetée avec violence contre le muret que je pris de plein fouet dans le dos.

La douleur m'obligea à tomber à genoux sur le sol de béton froid et humide, ma lèvre fendue saignant abondamment.

Je sentit une main m'attraper par les cheveux pour me forcer à relever la tête vers le visage furieux qui fixait le miens de près.

- T'as cru que tu pourrais t'échapper, pauvre abrutie ?!

Il se releva et se tourna vers les deux autres garçons qui se tenaient à ses côtés et j'entendis une intonation qui laissait penser à une question. Je baissa de nouveau la tête en haletant, et,  entendant leur conversation dans le lointain, je pensa :

« comment j'en suis arrivée là ? J'étais sure qu'ils n'étaient pas la cette fois... j'ai même fait exprès de sortir discrètement... comment passer inaperçu..? »

Mes yeux se brouillèrent. A cause de la fatigue, de mes larmes... ou peut-être de la douleur ? J'avais chaud malgré la fraîcheur ambiante et je pouvais déjà sentir de nouveaux bleus s'ajouter à ma collection.

Toujours haletante, je pris appui sur le muret pour me relever lentement,  courbé et posant une main sur ma lèvre pour tenter de ralentir l'écoulement de sang.

Je pouvais sentir avec exactitude l'endroit du choc dans mon dos, près de ma colonne vertébrale. J'étais persuadée qu'un filet de sang en coulait.

Je n'eu pas le temps de le voir venir. Un violent coup de pied vola dans mon estomac.

Sonnée par le choc, je cria de douleur et de surprise puis tomba au sol sans pouvoir amortir ma chute.

Kotaro, sous l'hilarité de ses amis, me lança d'une voix aussi froide que cinglante :

- Tu vois, le petit merdeux a refusé d'obtempérer tout à l'heure. Heureusement que l'autre vieille est intervenue, car sinon je peux t'assurer que je lui aurais foutu la raclée de sa vie. Il va arriver d'une minute à l'autre, je lui ai donné rendez-vous pour qu'on règle nos comptes. Heureusement que tu étais la, je n'aurais pas pu m'échauffer sinon.

Un nouveau coup de pied s'abattit dans mes côtes. Moins fort cette fois-ci. Mais je n'eu pas la force de bouger.

La vision trouble, je sentait la douleur aigue me transpercer le corps par vagues de spasmes. Incapable de bouger, je resta au sol en espérant que tout s'arrête ou que je m'évanouisse, peu importe tant que la douleur disparaissait.

En fermant les yeux, j'entendais dans le lointain Kotaro discuter avec ses amis, comme si de rien n'était alors que des larmes de douleur inondaient mes joues.

Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé. Une heure ? Quelques secondes ?  La douleur n'avait pas disparu mais j'avais perdu la notion du temps et me sentais proche de l'évanouissement.

Soudain, je fus brusquement ramenée à la réalité quand l'un d'eux me vida sa gourde d'eau froide sur le visage. Désormais gelée et douloureuse comme jamais, je tremblais en haletant, tentant de m'asseoir. Les garçons n'avait pas besoin d'essayer de m'en empêcher, je n'y parvenais pas. Je du m'aider du mur pour ne serait-ce que me redresser légèrement.

Quand ils virent mon visage, ils éclatèrent de rire : je devais avoir les cheveux en pagaille, le visage recouvert de terre humide ainsi que de nombreux bleus, les yeux remplis de larmes incontrôlées et un filet de sang coulait d'une entaille dans ma lèvre inférieure.

Ils se turent soudainement.

Les yeux à demi clos, je tourna avec une lenteur affligeante la tête dans la direction vers laquelle ils s'étaient tournés.

𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant