\ vendredi, 5h43 /
Il fessait froid, ici. La lampe était restée allumée toute la nuit et avait inondé la pièce d'une douce lueur orangée que je connaissais par cœur. La nuit avait été longue, je n'avais pas fermé l'œil et ce pour plusieurs raisons. Déjà, j'avais simplement peur de me retrouver le lendemain, apeurée par la sonnerie stridente du réveil. Réveil dont j'avais volontairement retiré les piles pour ne pas sentir cette peur paralysante associée à cette sonnerie. La seconde raison était le cauchemar. En début de nuit, j'avais tenté de fermer les yeux. Mais le rêve terrifiant revenait dès que je fermais les yeux. Je m'étais donc rendue à l'évidence et avait décidé de ne pas dormir.
Au lieu de quoi, j'avais passé environ une heure à retourner mes vêtements sur le radiateur, puis encore deux heures à lire un livre de littérature barbante fourni par le collège. Lassée, je ne pouvais toujours pas dormir.
Seulement, une chose bien plus précise et angoissante qu'un cauchemar ou une sonnerie de réveil m'empêchait de souhaiter me lever le lendemain. Ce que j'avais fait la veille me tournait encore en tête, comme une obsession que j'essayais désespérément de faire taire.
Mes propres mots résonnaient encore à mes oreilles. Parfois, je stoppais mon activité et me mettait à répéter cette phrase, mes mains posées sur mon visage. Encore maintenant, j'étais mitigée. Écouter ma mère et m'éloigner d'eux, retourner sous son joug et dans la solitude ? Ou alors m'excuser auprès d'eux et défier ma mère... non. Impensable. Elle était l'autorité suprême, je n'avais aucun pouvoir sur ma vie. J'étais comme un insecte piégé dans une toile d'araignée dont les ficelles définissaient mes actions comme celles d'un pantin.
Je jeta un coup d'œil à la fenêtre et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Le soleil pointait à l'horizon, il serait bientôt 6h. Assise sur mon lit en train de luter pour rester éveillée, je remis les piles dans le réveil pour éviter les soupçons de ma mère, quels qu'ils soient.
Me redressant, je posa mes pieds sur le sol froid. Un frisson me parcourut le dos mais ne m'empêcha pas de marcher jusqu'à mon bureau pour chiffonner les dessins dont il était partiellement couvert. Les dents serrées à cause du froid, je m'habilla en vitesse avec mon uniforme encore légèrement humide, sans oublier de jeter un regard assassin au radiateur défaillant.
Une fois vêtue de ces habits froids et austères, je jeta mon sac sur mes épaules et descendit les marches. Mon rêve me revint alors brièvement à l'esprit, mais ce souvenir fut rapidement chassé quand je passa devant le miroir de l'entrée. Je dû rester une minute entière à me fixer dans la glace, observant avec dépit la marque qui ornait la moitié de ma joue gauche.
J'entras dans la cuisine et alluma la lumière qui, cette fois ci, inonda la pièce d'un éclat blanc peu naturel. Mon regard se porta sur le salon, que l'on apercevait dans l'entrebâillement de la porte qui menait à la pièce de vie. Personne, naturellement. Une étrange angoisse me pris de court à l'idée que quelqu'un se soit tenu la, une personne que j'avais déjà vu, mais dont j'étais incapable de me souvenir...
Cette pensée ne me quitta pas et circulait en boucle dans ma tête pendant que je prenais mon petit déjeuner. Puis j'appliqua encore du fond de teint pour masquer l'hématome qui décorait mon visage comme une preuve de ma stupidité. Bientôt, la pensée de la présence s'estompa pour se transformer en une angoisse supplémentaire à venir s'ajouter à mon fardeau. A la place, un nouveau questionnement harcelait mon esprit.
Comment faire ?
Manjiro et Draken était dans la même école que moi et connaissaient mon emploi du temps. Sans compter de ma réaction qui avait du leur sembler inexplicable. Mais après tout, ils avaient sûrement renoncés, pas vrai ? Personne de saint d'esprit n'irait trainer avec un « inconnu agressif » sans raison.

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𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"
FanfictionFanfiction se déroulant dans l'univers de Tokyo Revengers, rendez-vous dans l'avant propos pour plus d'informations ! ^^