Chapitre 1: Les Origines

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- Pourquoi t'es venue au monde ? Personne ne t'aimera jamais !!

Mes larmes coulaient le long de mes joues endolories, bien contre ma volonté.

J'étais là, assise misérablement contre le muret de pierre du collège ou je me rendais tous les jours. Et comme d'habitude, Kotaro et sa bande s'en étaient pris à moi à la sortie des cours, alors que je rentrai chez moi. Ils m'avaient frappé, secouée, insultée, ridiculisé... j'en passe et des meilleures. Mais je dois bien avouer que, aujourd'hui, il y étaient allés plus fort que d'habitude.

Jours après jours, je regardais les bleus et les blessures s'accumuler, se rouvrir, revenir...

Je les entendais rire à gorge déployée en s'éloignant dans la ruelle déserte. Ils étaient satisfaits, du moins pour aujourd'hui. N'osant pas bouger, j'attendis de ne plus les entendre pour enfin rouvrir les yeux. Je jetais un coup d'œil à mes affaires éparpillées sur le sol, abîmées et poussiéreuses.

Je tendis la main vers mon sac d'école puis ramassa un à un mes cahiers et stylos éparpillés sur le sol en béton. Ma main s'arrêta sur un objet circulaire et je senti mon cœur se serrer. Je ramassa le bracelet et me promis de la réparer une fois chez moi.

Je remis de l'ordre dans mes cheveux en pagaille. Fichus cheveux... pourquoi avait-il fallu que je naisse ainsi ? Ils étaient blancs... Et mes yeux aussi bleus que des saphirs... Une albinos, et la moins belle du monde.

Si seulement j'avais pu être normale ! Des cheveux noirs et des yeux bruns. Voilà qui a qui m'aurait facilité la vie !

Ma mère m'aurait dit : « tu es très bien comme tu es. La différence est ce qu'il y a de plus beau. ».

Typiquement le genre de personne à sortir de grandes phrases pour se donner l'air instruit et important, alors qu'elle n'avait aucun principe.

Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire de toute façon ? Elle était normale elle. Et je voyais bien que je la dégoûtais... Et ce sûrement depuis ma naissance, d'ailleurs elle ne s'était pas foulée sur mon nom : Yuki. Yu-ki. Ce qui signifie littéralement « neige ». Bonjour l'inspiration, elle aurait pu chercher un peu plutôt que d'arrêter son choix sur la première... non, la seule chose que j'avais de spécial. Ça ne m'aurait pas évité ce que je subissais, mais au moins je n'aurais jamais entendu de blagues aussi recherchées que mon prénom : « - Ça va Yuki ? Pas trop froid ? », « Attention, c'est la Reine des Neiges ! Elle va nous geler !»

Carrément débilite.

« C'est bon les gars, on a compris ! Circulez, il n'y a plus rien a voir ! »

Ça, c'est ce que je réponds.

Dans ma tête, bien sur.

Le cœur gros, je pris le chemin de ma maison, gardant la tête basse pour ne croiser le regard de personne. Je marchais lentement dans l'allée. Pas question de rejoindre la rue principale.

Chacun de mes pas me fessaient mal, mes yeux étaient éteints. Je fessait pitié, clairement. Je devais ressembler a une clocharde miteuse qui errait dans la rue.

Soufflant de fatigue et de douleur, j'arriva à l'entrée de la maison après plusieurs minutes de marche qui me semblèrent interminables. Je chercha les clefs de la porte d'entrée dans mon sac à dos, grimaçant quand mes blessures frottaient de trop les bords de mon cartable.

Je glissa la clef dans la serrure et ouvrit la porte, puis rentra dans la maison en prenant soin de bien la refermer derrière moi.

Je ne pris pas la peine de m'annoncer en entrant : ma mère rentrait tard. Et même si elle était là, elle se fichait bien de me savoir à la maison.

𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant