𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"

Chapitre 5 : Peut-être

Environ une semaine était passée depuis la confrontation dans la ruelle.

Désormais, je passais le plus de temps possible avec Manjiro, lorsque j'avais une pause, même si elle ne durait que cinq minutes.

J'avais aussi fait la connaissance de l'ami qui l'accompagnait, Ken Ryuguji qui se fessait appeler Draken. Il était très proche de Mikey, les deux garçons étaient inséparables et nous avions pris l'habitude de manger tous les trois sur l'heure du midi.

Quand je l'avais vu pour la première fois, j'avais été intimidée par sa taille et par le dragon tatoué sur sa tempe. Il avait un air de « zonard », comme aurait dit ma mère. Sous cette apparence rustre, il était bienveillant et devint rapidement un ami de confiance.

Quand il m'a raconté la façon dont il avait rencontré Mikey, je failli m'étouffer de surprise avec mon bento. Je regarda ce dernier avec de la surprise et de stupeur mêlé à un sentiment d'admiration.

A chaque fois que Draken et Manjiro, qui, exceptionnellement semblait trouver la discussion plus intéressante que son repas, me racontaient comment ils avaient battus tel ou tel adversaire, je les admirais un peu plus. Je les voyais toujours différemment à chaque fois. Les deux garçons le racontait comme si il me décrivait une banale sortie entre amis, ils rigolaient souvent en les contant.

J'avais découvert une nouvelle face de Manjiro : il était rieur, se chamaillait avec Draken et aimait nous taquiner quand il en avait l'occasion. Il était vantard, bagarreur à l'occasion. Pour résumer, il n'était pas aussi calme que la première fois que je l'avais vu, ma théorie était qu'il n'y avait que très peu de personnes avec lesquelles il pouvait être lui-même.

J'avais également remarqué qu'après le repas du midi, Mikey avait tendance à somnoler, voire à s'endormir complètement. Draken ne ratait pas ces occasions pour le charrier provoquant généralement un rire de ma part.

« T'es vraiment un gosse, Mikey... »

Je n'avais pas revu Kotaro depuis la dernière fois. Mais plus que ça, je prêtais une oreille attentive aux conversations de ceux qui le connaissaient pour espérer glaner des réponses à mes questions. Depuis qu'il avait étalé la cuisante défaite de la dernière fois, il semblerait qu'il rase les murs sans faire de vagues.

Étrange, pour quelqu'un qui restait malgré tout craint et influent.

Sauf que ça ne présageait rien de bon, il était trop fier pour se laisser écraser si « facilement ».

Quand j'en avais parlé à , il avait haussé les épaules et répondu non sans cacher sa fierté, je cite :

« Si ça ne lui a pas suffit je lui collerais une deuxième raclée ! »

Ce qui eut le don de faire rire Draken, contrairement à moi qui avait soucieusement baissé les yeux vers les blessures qui, de moins en moins visibles et douloureuses, disparaissent de ma peau au fil des jours.

Le premier jour, je n'avais pas beaucoup parlé aux garçons. Je m'étais contentée d'écouter leurs conversations et de répondre timidement quand ils me parlaient sur leur ton enjoué habituel.

Plus le temps passait, plus je pris la parole au cours des discussions. Je me surpris à me sentir moins démoralisée à leur contact, même si c'était presque imperceptible. Je me sentais mieux en leur compagnie.