Chapitre 4 : Sourire

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\ 20h57 /


J'avais passé une bonne partie de la soirée dans ma chambre, sans quitter ma chaise de bureau.

Il y a une heure ou deux, j'avais attrapé mon bloc de papier rangé dans un tiroir et avait commencé à dessiner, éclairée par la lumière jaune blanche de ma lampe de bureau alors que la nuit tombait doucement.


Complètement absorbée par mon activité, je ne vis pas le temps passer ni, n'entendît ma mère ouvrir la porte. Elle jeta un œil à ce que je fessait, elle savait que je détestais ça... mais je ne la voyais pas, alors naturellement je ne pouvais rien dire.

Je remarqua sa présence quand elle me sortit de ma rêverie en m'appelant de sa voix sèche qui indiquait une humeur massacrante :

- Yuki ! Je t'ai appelée pour manger. Dépêche toi !


N'en ayant aucun souvenir, je fis une moue incompréhensive, ce qui l'irrita d'avantage. La remarque qui suivit me fit serrer les poings, avec ce sentiment qu'une main glacée étreignait mon cœur.

- Et arrête de dessiner, veux-tu ? C'est une perte de temps quand on a pas de talent, comme toi. Tu ne t'améliores pas, tu me fais honte.


Je la regarda avec colère et surprise : elle avait dit une chose que j'espérais avoir mal entendu, mon cœur se serra malgré mon espoir d'avoir mal interprété sa phrase. C'était impossible et je le savais.

Je réprima une réponse. Avec son humeur actuelle, elle serait bien capable de jeter mon carnet à dessin ou de me gifler sans sourciller.


Je hocha la tête à contre cœur. Me voilà maintenant obligée de me cacher pour quelque chose d'aussi simple que de dessiner, tout simplement parce que c'était la seule chose qui lui était venue pour chercher à m'abaisser et qu'elle ne raterai pas une occasion de me punir si je désobéissais. Elle ne l'oublierai pas, c'était comme un jeu pour elle.


Elle sortit de la chambre et descendit les escaliers menants au rez-de-chaussée, tandis que je resta assise encore quelques instants, pleine d'amertume et d'animosité envers cette fausse mère qui n'avait même pas remarqué les innombrables blessures qui parsemaient mon visage.


\ 21h02 /


Je m'assis à table en face de ma mère tout en évitant son regard. Elle sembla d'une humeur plus mauvaise que je n'avais imaginé, puisqu'elle me dit dès que je m'assis:

- Tu ne travailles pas à l'école ? Tu as intérêt à t'y mettre. J'ai vu tes notes, si tu continue à faire comme si de rien n'était tu ne passera jamais à la classe supérieure ! Et je te rappelle que nous ne sommes qu'au premier mois de l'année scolaire.


Je me contenta de baisser la tête. Incapable de répondre, je fus tout du moins prise de colère et pensa avec force :


// Tu ne m'as jamais aidé ! Tu ne t'es jamais demandé si j'allais bien ou mal, si je n'avais pas de problème ! tu n'es personne pour me dire ça... Tu ne représente rien pour moi ! //


Je remonta consciencieusement ma manche droite avec discrétion, l'écoutant me faire tous les reproches qui lui passaient par la tête sur un ton on ne peut plus désagréable.

𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant