\ 17h12 /
Je courrais sous la pluie qui, fine il y a quelques instants, s'était rapidement transformée en averse torrentielle. Un vent léger rendait l'air glaçant, je pouvais presque sentir chacune des gouttes de pluie gelées qui s'écrasaient sur mon visage. Chacun de mes pas étaient douloureux, si j'avais le malheur de m'arrêter, je serais pétrifiée par le froid et la douleur. Parfois, dans ma course, je trébuchait et manquait de tomber, ou alors mes chaussures claquaient à la surface des flaques qui parsemaient le trottoir, trempant un peu plus ma jupe à chaque éclaboussure. Mon cartable vissé à mon dos était de plus en plus lourd et encombrant, à chaque foulée je le sentais partir, puis revenir me frapper dans le dos.
Souffle saccadé mais incapable de m'arrêter de courir, mes pas me menaient inconsciemment vers chez moi. Je me trouvais incapable de réfléchir correctement, mais maintenant que j'avais dit ça à Manjiro, je serais bien obligée d'obéir à ma mère. Je n'avais plus le choix, c'est en partie pour ça que je lui avait crié dessus. Maintenant, je ne craignait plus la réaction de ma mère, mais j'étais incapable d'accepter ce que j'avais fait. Mais c'était trop tard pour s'excuser, le mal était fait. Il ne me pardonnerait jamais, tout redeviendrais comme avant. Kotaro, les longues journées passées seules à ma table, à griffonner sur des chutes de papier qui finissaient mêlés à ceux de la corbeille.
Oui, c'est vrai... Au final, tout était mieux avant, pas vrai ? Et puis, tant que ma mère ne me prêtait pas attention, tout allait bien.
Je fus tirée de mes pensées quand je me retrouva à demi allongée sur le sol, j'avais heurté quelqu'un pendant ma course.
Le visage empli d'appréhension, je me releva précipitamment et m'inclina devant lui. Mon genou qui avait heurté le sol était écorché, tout comme mon avant bras gauche qui me fessait souffrir.
Mes dents claquaient presque de froid mais je lança avec précipitation :
« Toutes mes excuses, je suis navrée ! »
La personne s'était arrêtée en face de moi, elle ne bougeait pas... Il était habillé simplement d'un tee-shirt noir et d'un legging gris, il portait un parapluie au dessus de sa tête et tenait un sac en plastique dans la main.
« Ne t'inquiète pas pour moi, c'est toi qui est tombée. Tu n'as rien ? »
Je redressa la tête pour le regarder, son visage était familier, mais j'étais persuadée de ne jamais l'avoir rencontré. Ses cheveux noirs étaient coupés courts et ébouriffés, mais il avait un air familier...
« Je vais bien, je m'excuse encore. Passez une bonne journée. »
Quoi qu'il en soit, pas question de rester ici plus longtemps. La pluie ne faiblissait pas et les bourrasques de vent étaient de plus en plus insistantes.
Le jeune homme, intrigué, pencha la tête quand je passa à sa hauteur en courant. J'avais le souffle court, mes vêtements étaient si imbibés d'eau glacée qu'ils me collaient à la peau. Mon sac n'avait pas l'air abîmé par ma chute, mais il ne faisait aucun doute que seul un miracle pourrait sauver mes cahiers du déluge.
Je ralentissait à vue d'œil, puis je cessa complètement de courir. La peur me tordait encore le ventre, mais ce n'était pas comme si il y avait encore quelque chose qui pouvait éviter d'être trempé sur moi, ça ne pouvait pas être pire.
Au bout de la longue rue que j'avais traversé à la hâte, se tenait ma maison. L'entrée était sombre, aucune lumière ne montrait la présence de vie à l'intérieur. Oui, ma mère travaille tard le vendredi, et comme toujours, elle reviendrait d'une humeur massacrante.
J'avais tout intérêt à ne pas laisser de trace d'eau à l'entrée, tout devait être comme si je n'était jamais rentrée Ca avait l'air de lui plaire, comme perspective.
VOUS LISEZ
𝐌𝐢𝐤𝐞𝐲 𝐱 𝐎𝐂 : "𝐓𝐮 𝐌'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐧𝐬"
FanficFanfiction se déroulant dans l'univers de Tokyo Revengers, rendez-vous dans l'avant propos pour plus d'informations ! ^^