Petit guide d'écriture de personnages.

Point 7: Notre Comportement en Public

Pour votre personnage, vous devez aussi vous demander comment il doit se comporter en public. Je vais donc vous expliquer un peu comment ça se passe.

En public, on masque inévitablement, pour la grande majorité d’entre nous (surtout les filles). On joue le rôle d’un neurotypique, on va reproduire ce qu’on a déjà observer chez des gens ou à la télé, on adopte vite les mimiques et tics de langage de nos amis ou de personnages fictifs.

On a pas trop de mal à montrer nos bons côtés, les trucs cool que nous apporte l’autisme. Mais montrer quand on va pas bien, quand on est en surcharge sensorielle, quand on fait des crises, cela nous est très difficile. On a vite honte de nos faiblesses. Chez moi en tout cas c’est un vrai blocage, même pendant un shutdown, si on demande si ça va, je vais faire oui de la tête (le max que je peux faire).

Donc on a honte de notre propre personne, on n’ose pas montrer notre vraie personnalité, par peur d’être rejeté, critiqués, isolés. On se soucie généralement beaucoup de ce que les autres pensent de nous. On sur analyse leurs réactions, on se demande si on est pas trop bizarres, s’ils nous détestent pas.

Mais depuis que j’ai compris que je suis autiste, j’ai arrêter de masquer pas mal de choses. Je stimme bien plus, je réfrène moins mon enthousiasme, mon excitation, je me force moins à faire des choses que je trouve trop difficiles, je suis plus patiente avec moi-même.

En terme de gestuelle, ça diffère beaucoup entre les personnes évidemment, en public on va généralement regarder le sol, ou le ciel, tortiller nos doigts ou tripoter un fil qui dépasse de notre veste, s’asseoir en tailleur par terre, … L’autisme est qualifié de handicap invisible mais finalement, cela se remarque facilement.
On va aussi faire attention aux petits détails comme une fourmi sur notre chemin, une affiche un peu jolie, un nuage qui fait une forme connue. On dit souvent que les personnes autistes voient l’aiguille avant la botte de foin. J’aime beaucoup cette analogie car elle est vraie.

Avec des inconnus on va essayer d’être «normaux», d’être parfait, de passer pour une personne modèle, calme. Et avec nos amis ou notre famille, on va se lâcher et être parfois la personne la plus divertissante du groupe. Quand on est vraiment à l’aise avec des gens, notre vraie personnalité se montre. Ma vraie personnalité est explosive, colorée, vive. Alors que quand je masque, c’est plus du pastel, voire des couleurs ternes. Certaines personnes autistes ont une vraie personnalité très calme aussi. Ça c’est comme chez les neurotypiques, chacun a sa personnalité, c’est très varié. Chez les personnes autistes c’est très varié aussi.

Votre personnage autiste doit avoir des moments où il ne masque pas, que ce soit seul ou avec des amis proches, ses frères/sœurs. C’est important de montrer tous les niveaux de sa personnalité, de la surfce (le masking) jusqu’au cœur de son être.